Dans la série je sape les bases de la démocratie française, Christian Estrosi (monsieur jet privé à 138 000 € pour participer à un apéro) apporte sa pierre à l'édifice. Il prend le prétexte d'une intervention militaire prochaine de l'Union des Comores contre le gouvernement rebelle de l'ile d'Anjouan pour relancer la question du droit du sol sur l'ile de Mayotte.
Ce n'est pas la première tentative de l'UMP de mettre a mal ce droit du sol déjà bien écorné, François Baroin avait lancé le sujet lorsqu'il était ministre de l'Outre-Mer en 2005 (il n'est peut être pas plus compétent qu'Estrosi mais il avait l'avantage de coûter moins cher en transport aérien: il a peur de l'avion et ne le prend que sous la contrainte).
«Nous pourrions prendre une décision exceptionnelle qui fasse que tout enfant né (à Mayotte) de parents en situation irrégulière ne puisse plus réclamer son appartenance à la nationalité française».
Et bien oui pourquoi pas c'est une bonne idée ça change.
«C'est pour l'heure une seule expérimentation avec un inventaire qui sera fait de la loi dans cinq ans».
Ah oui d'accord et puis après, si ça marche bien, on pourrait l'étendre progressivement à toute la France. C'est une rupture mais tranquille, le temps de s'habituer à l'inacceptable.
On pourrait aussi réessayer un peu la monarchie de droit divin le week-end ou suspendre l'IVG pour quelques mois et réintroduire la prison à vie, ah non ça c'est déjà fait, la peine de mort alors mais que pour les très méchants.
«Nous avons aujourd'hui à Mayotte 30% de la population qui est en situation clandestine, irrégulière, et dans 10 ans elle pourrait être majoritaire par rapport à la population franco-mahoraise».
Il est bon de rappeler que cette situation qui apparaît si inquiétante aux yeux du gouvernement, est le résultat de la politique coloniale française. L'archipel des Comores est géographiquement, historiquement et culturellement composé des îles d'Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli.
Suite à un référendum organisé en 1974 sur la question de l'indépendance, l'archipel vote en majorité pour l'indépendance, mais les résultats à Mayotte penchent pour le maintien de la dépendance avec la France. Cette dernière joue sur ce résultat pour garder un pied dans cette partie de l'Océan Indien en s'appuyant sur «le droit des peuples à disposer d'eux même», et ce malgré de multiples résolutions de l'ONU* qui condamnent la politique de la France bafouant l'unité et l'intégrité territoriale de l'Archipel. Mayotte est ainsi rattachée à la Métropole.
Comment ne pas imaginer que cette différence de statut, avec le différentiel économique qui en résulte pour des îles aussi proches les unes des autres et qui va finalement empêcher la libre circulation des comoriens dans leur archipel, ne créerait pas de déséquilibres dans la région.
Il est intéressant et saisissant de constater qu'en 1997, lors de précédentes volontés indépendantistes d'Anjouan, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé l’attachement de la France à l’« intégrité territoriale de la République fédérale islamique des Comores » et a condamné les « initiatives séparatistes de l’Organisation pour l’indépendance de l’île d’Anjouan ».
Estrosi toujours: "Nous réfléchissons à tout cela pour le proposer au printemps dans une réforme spécifique qui pourrait intervenir", et bien arrêtez de réfléchir et touchez à rien et laissez le printemps tranquille ça vaut mieux pour tout le monde.
* Résolution de l'ONU n° 3385 du 12/11/1975 : " Résolution relative à l'admission des Comores à l'ONU dans laquelle elle a réaffirmé la nécessité de respecter l'unité et l'intégrité territoriale de l'Archipel des Comores composé des îles d'Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli. "
Résolutions de l'ONU n° 31/4 du 21/10/1976 :
" 1- condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 76 organisés dans l'île comorienne de Mayotte par le gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette:
a) toute autre forme de référendum ou consultation qui pourrait être organisées ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France.
b) toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte.
2- condamne énergiquement la présence française à Mayotte qui constitue une violation de l'unité nationale de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la république indépendante des Comores. "
Je lis sur Wikipédia que depuis 1995, la question de Mayotte n'est plus inscrite à l'ordre du jour de l’assemblée générale de l'ONU, le problème ce serait donc résolu tout seul de lui même, en voilà une bonne nouvelle.
Ce n'est pas la première tentative de l'UMP de mettre a mal ce droit du sol déjà bien écorné, François Baroin avait lancé le sujet lorsqu'il était ministre de l'Outre-Mer en 2005 (il n'est peut être pas plus compétent qu'Estrosi mais il avait l'avantage de coûter moins cher en transport aérien: il a peur de l'avion et ne le prend que sous la contrainte).
«Nous pourrions prendre une décision exceptionnelle qui fasse que tout enfant né (à Mayotte) de parents en situation irrégulière ne puisse plus réclamer son appartenance à la nationalité française».
Et bien oui pourquoi pas c'est une bonne idée ça change.
«C'est pour l'heure une seule expérimentation avec un inventaire qui sera fait de la loi dans cinq ans».
Ah oui d'accord et puis après, si ça marche bien, on pourrait l'étendre progressivement à toute la France. C'est une rupture mais tranquille, le temps de s'habituer à l'inacceptable.
On pourrait aussi réessayer un peu la monarchie de droit divin le week-end ou suspendre l'IVG pour quelques mois et réintroduire la prison à vie, ah non ça c'est déjà fait, la peine de mort alors mais que pour les très méchants.
«Nous avons aujourd'hui à Mayotte 30% de la population qui est en situation clandestine, irrégulière, et dans 10 ans elle pourrait être majoritaire par rapport à la population franco-mahoraise».
Il est bon de rappeler que cette situation qui apparaît si inquiétante aux yeux du gouvernement, est le résultat de la politique coloniale française. L'archipel des Comores est géographiquement, historiquement et culturellement composé des îles d'Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli.
Suite à un référendum organisé en 1974 sur la question de l'indépendance, l'archipel vote en majorité pour l'indépendance, mais les résultats à Mayotte penchent pour le maintien de la dépendance avec la France. Cette dernière joue sur ce résultat pour garder un pied dans cette partie de l'Océan Indien en s'appuyant sur «le droit des peuples à disposer d'eux même», et ce malgré de multiples résolutions de l'ONU* qui condamnent la politique de la France bafouant l'unité et l'intégrité territoriale de l'Archipel. Mayotte est ainsi rattachée à la Métropole.
Comment ne pas imaginer que cette différence de statut, avec le différentiel économique qui en résulte pour des îles aussi proches les unes des autres et qui va finalement empêcher la libre circulation des comoriens dans leur archipel, ne créerait pas de déséquilibres dans la région.
Il est intéressant et saisissant de constater qu'en 1997, lors de précédentes volontés indépendantistes d'Anjouan, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé l’attachement de la France à l’« intégrité territoriale de la République fédérale islamique des Comores » et a condamné les « initiatives séparatistes de l’Organisation pour l’indépendance de l’île d’Anjouan ».
Estrosi toujours: "Nous réfléchissons à tout cela pour le proposer au printemps dans une réforme spécifique qui pourrait intervenir", et bien arrêtez de réfléchir et touchez à rien et laissez le printemps tranquille ça vaut mieux pour tout le monde.
* Résolution de l'ONU n° 3385 du 12/11/1975 : " Résolution relative à l'admission des Comores à l'ONU dans laquelle elle a réaffirmé la nécessité de respecter l'unité et l'intégrité territoriale de l'Archipel des Comores composé des îles d'Anjouan, de la Grande Comore, de Mayotte et de Mohéli. "
Résolutions de l'ONU n° 31/4 du 21/10/1976 :
" 1- condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 76 organisés dans l'île comorienne de Mayotte par le gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus, et rejette:
a) toute autre forme de référendum ou consultation qui pourrait être organisées ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France.
b) toute législation étrangère tendant à légaliser une quelconque présence coloniale française en territoire comorien de Mayotte.
2- condamne énergiquement la présence française à Mayotte qui constitue une violation de l'unité nationale de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la république indépendante des Comores. "
Je lis sur Wikipédia que depuis 1995, la question de Mayotte n'est plus inscrite à l'ordre du jour de l’assemblée générale de l'ONU, le problème ce serait donc résolu tout seul de lui même, en voilà une bonne nouvelle.
3 commentaires:
Annexons les Comores, ne nous arrêtons pas à la simple Mayotte ! Ah oui c'est vrai, on a déjà essayé, ça a foiré.
Bon, y a vraiment personne pour finir le boulot de Bob Denard ?
Ah lala, de nos jours y a plus de vrais patriotes...
Un article remarquable à nominer pour le prix Pulitzer..!
Super billet, dont le sujet fort préoccupant, passe totalement inaperçu, avec la bourde de notre guignol-préz! En effet si la proposition passait, ça créerait un précédent qui pourrait définitivement annuler le droit du sol sur tout le territoire. A plus.
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