lundi 24 août 2009

Se droguer plus....

C'est le Monde qui a le premier pointé le danger : une drogue nouvelle et en vente libre qui corrompt peu à peu notre société : le travail.


Et à la lecture des commentaires et des témoignages qui inondent le site du quotidien de référence, difficile de ne pas s'inquiéter. Pour Jean-Luc, policier, impossible de stopper son activité pendant les vacances : "Je ne peux pas m'en empêcher. Ou que je sois en vacances, faut que je choppe un étranger pour lui taper dessus. C'est plus fort que moi, sinon je ressens un manque. J'ai des fourmis dans les mains. C'est pourquoi en général j'essaye de convaincre ma femme de partir au Maghreb". D'après lui, Jean-Luc est loin d'être un cas isolé : "Au commissariat, on présente tous des signes pathologiques. Certains tirent au flash ball sur des groupes de jeunes à la plage, d'autres vont à Sangatte où ils savent qu'ils trouveront de quoi s'amuser..."

"Comment vais-je faire pour transporter cette machine-outil sur la plage?"

Pour Pascale, directrice des Ressources Humaines, les vacances paraissent aussi bien longues : "J'évite de partir plus de deux semaines d'affilée. Sinon c'est un enfer pour mes proches. J'ai des irrépressibles envies de licencier des gens. Donc je vire mes enfants de la famille...Ça me donne l'impression d'exister. Et ensuite j'organise des entretiens pour les réintégrer dans le cercle familial. Ils doivent rédiger un CV, arguer de leur motivation. Pourquoi veux-tu être mon fils? Quelles ont été par le passé tes plus grandes réussites d'enfant? Ça m'aide à rester dans le bain".

Heureusement que Le Monde est là pour soulever les vrais problèmes sociaux dans notre pays.


Il s'agit donc d'une toxicomanie d'un genre nouveau, qui touche même les classes les plus aisées. Ainsi, Gilberte Lefebvre, la femme de l'inénarrable porte parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, témoigne de l'addiction de son mari : "Même en vacances, sur la plage, il ne peut s'empêcher d'être con comme un balai. Il ne se repose jamais. Il débite connerie sur connerie, même loin des caméras".

"Travailler en arrêt-maladie!?? Mais qu'il est con! C'est pas possible d'être aussi con!"

La dépendance au travail détruit à petit feu l'environnement familial. Ainsi Kevin, 16 ans, de raconter la lente descente aux enfers de ses parents : "Je les ai vus s'enfoncer peu à peu dans la dope. Au début y'avait que mon père qui en prenait. Ils conduisaient un 4x4, on partait au club Med, bref on vivait dans le monde illusoire de la consommation. Puis ils en ont voulu toujours plus. Ma mère a commencé à en prendre, et mon père s'est carrément mis à en cultiver en montant sa boîte. Ils devenaient de plus en plus agressifs, égoïstes et pour tout dire cons. Ils avaient des préoccupations de crétins, s'intéressaient à la bourse, mon père s'habillait en costard....Puis avec la crise tout s'est écroulé. Ils ont eu de plus en plus de mal à s'en procurer et la boîte de mon père a coulé. C'est là qu'ils sont devenus paranos. Mon père n'arrêtait pas de gueuler contre les étrangers qui lui piquaient son travail, les sales bougnoules, les négros...et ils ont vu arriver Nicolas Sarkozy comme le messie".

A France Télécom, on se suicide même pendant les vacances

C'est en effet avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir que cette drogue, longtemps considérée comme un plaisir de riches, s'est propagé dans la société française. Le nouveau président français a en effet mis en place une politique plus permissive pour permettre au travail de couler à flot : dépénalisation des heures supplémentaires, du travail le dimanche, en arrêt maladie et même du travail après 60 ans. Bref un ensemble de mesures visant à rendre toute la société dépendante. Au plus grand plaisir des dealers.

"Désolé Carla, mais il faut que je bosse! Je vais aller explorer le déficit!"

Car la politique de M. Sarkozy n'était pas désintéressée. Adossé au Cartel de Neuilly, il a offert à ses complices un juteux marché de 30 millions de dépendants. Une aubaine que le cartel s'est empressé de faire fructifier en raréfiant l'offre. Ainsi depuis le début de l'année, le gouvernement mène une poltique agressive visant à assécher la livraison de travail ce qui permet de décupler les profits des dealers. Le chômage explose et on voit débarquer du travail de mauvaise qualité, des produits de substitution (temps partiel, intérim..) qui mettent en danger la santé des toxicomanes : baisse du pouvoir d'achat, conflits sociaux, suicides dans les enteprises, précarité...

On trouve maintenant le Subutex en bonbonne

Alors, comment s'en sortir? Pour le docteur Bernard, toxicologue à l'Hôpital Necker, la réponse ne peut être que collective : "Les salariés doivent se regrouper et entamer des thérapies collectives. Occupation d'usines, auto-gestion, séquestration de patrons...le sevrage sera violent".