jeudi 29 avril 2010

La marée noire au bûcher

Radical et violent. C'est sans états d'âme que les autorités américaines ont décidé de mettre le feu à la marée noire qui menaçait leur pays. "Nous ne nous laisserons pas submerger et nous entrons dans une politique de la pollution zéro " a déclaré le porte-parole de la maison blanche, dans ce qui constitue un profond changement de philosophie. En effet, jusqu'ici, les États-Unis véhiculaient l'image d'un pays relativement accueillant avec la pollution, en définissant chaque année des quotas et des permis (les fameuses green card). Et c'est surtout un retour aux traditions surprenant dans un pays dirigé par un afro-américain. "Le bûcher c'est une pratique qu'on connaît bien dans nos états du sud et qui était un peu tombée en désuétude. Mais on a d'autres cordes à notre arc. On aurait tout aussi bien pu attraper la marée au lasso et la traîner sur des dizaines de kilomètres". Ou la faire fuir à coups de pierre.

A l'époque, on brûlait les marées noires de manière artisanale

Même si le procédé peut paraître choquant, le gouvernement français n'entend pas blâmer les États-Unis pour leur politique répressive. Bien au contraire. Ainsi Éric Besson, le ministre chargé des questions de pollution, "soutient sans réserve les efforts américains sur cette question majeure. La pollution est un problème épineux pour les pays occidentaux qui pèse fortement sur leur écologie". Malgré tout, la méthode française de lutte est différente. "Nous avons opté pour une politique de reconduite massive à la frontière de nos déchets polluants. Cependant, il nous arrive de procéder à des éliminations ciblées gérées par les commissariats(1)". Enfouissement, noyade... les agents de l'État ont alors toute latitude pour exercer leur art.

Jean-Pierre Raffarin luttait déjà contre les marées noires à grands coups de botte dans le cul

Il faut dire que depuis 20 ans, de Kyoto à Copenhague, la pollution ne cesse d'être stigmatisée. On se souvient des paroles de Jacques Chirac, raillant "le bruit et l'odeur" des moteurs diesels ou de Nicolas Sarkozy voulant nettoyer la France au "kärcher". Un débat sur la pollution qui dérive petit à petit sur celui de la sécurité. Sécurité alimentaire, santé, qualité de l'eau, autant de sujets qui occupent le devant de la scène et qui masquent l'essentiel. La guerre à la pollution est avant tout médiatique.

Y'en a plein les trottoirs, ça pue et c'est dégueulasse : la marée bleu marine


(1) Comme le Commissariat à l'Énergie Atomique

vendredi 23 avril 2010

Le gouvernement veut interdire la pauvreté

Le message des régionales a été entendu. Un mois après la déroute électorale de l'UMP, Nicolas Sarkozy a décidé de modifier sensiblement le cap de sa politique. "Nous avons compris la détresse des Français" s'est exclamé le président. "J'ai demandé dès aujourd'hui au gouvernement de préparer un projet de loi visant à interdire la pauvreté".

Vieux serpent de mer de la droite française, ce projet sans cesse repoussé semblait inapplicable. Fallait-il une loi ou une déclaration de principe? Fallait-il interdire la misère sociale dans les services publics, les lieux publics ou les centres-villes? Finalement Nicolas Sarkozy a tranché : l'interdiction sera la plus large possible. Question de principe. "La pauvreté est une atteinte à la dignité de l'être humain et des femmes plus particulièrement, qui sont durement touchées par les emplois précaires". La loi intègrera donc des dispositions sur les salaires, les minima sociaux, le chômage et le logement.

La loi sur la santé mentale est du coup reportée aux calendes grecques

Le gouvernement a pour mission d'agir vite. François Fillon envisagerait de faire voter le texte en urgence, via la "procédure accélérée". Une précipitation qui fait grincer des dents, même au sein de l'UMP. Ainsi, Bernard Accoyer s'est étonné "que le gouvernement tente d'escamoter le débat", tandis que certains députés s'étonnent d'un tel déploiement d'énergie pour une loi qui ne concerne au mieux que "8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté". "Moi", déclare l'un d'eux, "je me préoccupe surtout des 50 millions de Français qui ne sont pas pauvres et qui se demandent ce qu'on fait pour eux. Ces français qui se sentent agressés chaque jour par des hordes de femmes en burqa, par cet islamisme radical qui détruit notre pays".

Le grand gagnant de cet arbitrage présidentiel est bien évidemment Éric Besson. Le débat sur l'Identité Nationale "avait mis en lumière l'inquiétude des Français face à la montée du libéralisme radical". Un débat qui pour ses détracteurs n'avait pour seul but que de faire diversion et d'écarter du champ médiatique les vrais problèmes des français comme "l'immigration, l'insécurité ou l'impôt sur la fortune". Mais le ministre n'en démord pas, "il faut parler de la nation, de ce qui nous unit. Et la pauvreté n'est pas conforme à l'idée que je me fais de la République".

Certaines lois sont inapplicables, comme celle sur le racolage passif

Le Medef a exprimé sa vive opposition à ce projet de loi "liberticide et électoraliste". Ainsi Laurence Parisot s'est montré "très déçue par cette manœuvre électorale visant à récupérer les voix des pauvres en faisant fi des vrais enjeux, à savoir la croissance et les profits". Par ailleurs, elle s'est déclarée "inquiète de voir le gouvernement s'attaquer aux libertés publiques en pénalisant ceux qui créent de la richesse". Et de conclure "il eût été plus simple d'interdire les pauvres!".

lundi 5 avril 2010

"La plupart des pédophiles sont catholiques"

« Il faut être honnête. Moi, je suis un peu catholicophobe. Cela ne me gêne pas de le dire. » A l'image de Claude Imbert, journaliste au Point, nombre d'intellectuels français n'hésitent plus à déclarer leur haine de la religion catholique. D'Ivan Rioufol à Elisabeth Lévy en passant par Philippe Val et Eric Zemmour donc, les médias français tirent à boulets rouges sur ces catholiques "qui se multiplient comme des rats". Et derrière ces leaders d'opinion, c'est tout le pays qui connaît une inquiétante poussée de fièvre anti-catholiques. Les scandales pédophiles à répétition ont évidemment mis le feu aux poudres, mais c'est bel et bien l'éternelle question de l'intégration des catholiques à la République qui ressurgit.

Là ça va trop loin

Discriminations à l'embauche (impossible pour un catholique de devenir assistant-maternelle par exemple), violences, profanations d'Églises, stigmatisations...la liste des difficultés rencontrées par les catholiques de France est longue. Du côté de la Conférence des Évêques de France (CEF), on déplore bien sûr ces difficultés. "Les catholiques sont victimes d'amalgames honteux. Il ne faut pas confondre notre religion qui prône l'amour et la paix avec ce qu'en a fait une minorité d'intégristes. Je le dis et le répète, la bible ne prône pas la pédophilie" s'est emporté Monseigneur André Vingt-Trois. "Les catholiques ne demandent qu'à s'intégrer et à respecter les lois de leur pays d'accueil".

Benoît XVI craint un châtiment physique

Malgré cette mise au point, le monde politique s'est emparé de la polémique. Après avoir "fermement condamné" les violences"intolérables" dont sont victimes les catholiques, le président Nicolas Sarkozy a tenu à adresser un rappel aux règles républicaines : "Je suis garant de l'unité nationale, et à ce titre je voudrais simplement dire ceci. En France, on ne tripote pas les enfants dans sa baignoire". Du côté de l'UMP, même si on se félicite de l'intervention présidentielle, on entend enfoncer le clou. Ainsi, Jean-François Copé a annoncé qu'une proposition de loi visant à exclure de l'école les enfants victimes de violence pédophile serait prochainement examinée. "L'école est un sanctuaire et à ce titre, on ne peut y tolérer aucune forme de prosélytisme. Un enfant qui arborerait fièrement son viol catholique serait automatiquement renvoyé".

"This is sperm"

Mais sur le front de la pédophilie, la France n'entend pas agir seule. Il se dit de l'autre côté de l'Atlantique, qu'une vaste coalition emmenée par les États-unis solliciterait l'accord de l'ONU pour envahir le Vatican et traquer Benoît XVI et ses hordes de pédophiles kamikazes. Au risque de l'enlisement. Sur fond de Guerre à la Pédophilie, les catholiques n'ont pas fini de payer.