jeudi 31 janvier 2008

Non à l'étatisme




L'Etat crypto-marxiste français, encore prisonnier de son carcan législatif et des lobbies syndicalistes, défie une nouvelle fois le bon sens en engageant un nouveau bras de fer avec la main invisible (mais bienveillante) du marché, en voulant priver la Banque Nationale de Paris de la proie qu'elle mérite en la personne morale de la Société Générale, victime du terroriste Jérôme K.

Ensemble, contribuables de toutes les régions de la France, notre beau pays pris en otage, nous les banquiers, les commerçants, les grands patrons, les consultants à leur compte, les responsables de sécurité des partis, les cadres supérieurs, les taxis, les patrons de bar, les économistes en chef, tous ensemble signons la pétition pour défendre les prédateurs petits et grands qui n'ont de leçon de morale à recevoir de personne.

Soutenons la BNP dans sa lutte pour la liberté de démanteler, une lutte symbolique certes, mais un combat qui porte nos valeurs haut en niveaux-de-gris.

Vive la Liberté, et vive la France.

mercredi 30 janvier 2008

Libérons la croissance


Suivant les préconisations du rapport Attali, la France légalise enfin la prostitution.

Entrisme




Pour rendre un dernier hommage à Pierre Lambert, Jérôme Kerviel donne le plus bel exemple d'entrisme depuis Lionel Jospin.


Chapeau l'artiste!

mardi 29 janvier 2008

Complétement malade

Les traîne-savate, les fainéants oisifs, les parasites indolents, les paresseux léthargiques, les désœuvrés tire-au-flanc, les ramier, les cossards, les Rmistes, les chômistes et autres inactifs cette rubrique n'est pas pour vous, ce médicament ne peut vous être prescrit.
Si vous pensiez vous soigner pour croquer la vie par les deux bouts ou aller baguenauder pendant vos journées de RTT avant qu’elles ne disparaissent, il va falloir changer votre fusil de pôle.
Le nouveau principe actif développé par le laboratoire Boiron est révolutionnaire. La molécule nolazy est capable de décrypter le cortex du patient et d'agir de manière sélective. Les mous du bulbe n'en tirent aucun bénéfice même en répétant les prises.
Le service communication de la firme pharmaceutique indique que sur le même principe sera bientôt développé pour le bien de tous un suppositoire dont la prise sera rendue obligatoire*. Il sera capable d'annihiler la conscience politique des personnes déviantes chez qui subsisteraient des idées du siècle dernier dites "de gauche" ou des valeurs désuètes et un peu ridicules telles que l'égalité, la solidarité...

*Une introduction en bourse est prévue pour financer l'opération.

lundi 28 janvier 2008

Pour l'honneur




Les enquêteurs cherchent toujours par tous les moyens de coffrer le trader irresponsable qui a totalement manqué d'esprit d'équipe. Il discrédite du même coup tout un corps de métier qui a pourtant toujours su faire preuve d'honnêteté, de loyauté, et de transparence.

Les professionnels de la banque sont aujourd'hui symboliquement en deuil .

jeudi 24 janvier 2008

Droits de l'homme (et du salarié)

La déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'assemblée générale des nations unies le 10 décembre 1948 précise en son article 23:
1-Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à une protection contre le chômage.
2-Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
3-Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s'il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
4-Toute personne a le droit de fonder avec d'autres des syndicats et de s'affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

Qui osera dire après ça que le patronat français et le gouvernement à sa botte ne respectent pas les droits de l'homme?

Non je déconne. C'était juste pour illustrer à quel point les droit-de-l'hommistes de tout poil sont déconnectés de la réalité...."dignité humaine"...n'importe quoi...l'entreprise n'est pas une oeuvre de charité...

mercredi 23 janvier 2008

Être chef




Comment est-on désigné chef ?
Aujourd’hui, il semblerait que certains critères se dégagent au vu de la statistique :

- avoir quarante ans (au moins) et deux enfants (au moins)
- être incapable d’effectuer le travail que l’on délègue
- croire en l’ « inégalité juste » des individus (ou au moins être de droite)
- avoir une personnalité suffisamment creuse (ou maligne) pour se permettre de rester insensible à (ou se réjouir) des situations sociales néfastes que l’on est amené à créer

Cette dernière caractéristique est notamment facilitée par la frustration accumulée pendant les années antérieures au statut de chef. Le chef pense être né chef. Il croit qu’il le mérite depuis toujours et, lorsque la promotion arrive enfin, ce n’est pas le plus beau jour de sa vie : sa vie commence.

Il acquiert rapidement les rudiments du langage de chef :
- mon équipe
- tu peux fournir plus d’efforts
- je suis déçu
- quelqu’un a-t-il quelque chose à ajouter
- je n’ai pas le budget suffisant
- Non
- Je t’accorde tes congés

Cette acquisition est notamment facilitée par son statut de parent, en privé. S’exerçant le week-end sur ses enfants, il pourra dès le lundi appliquer les méthodes manipulatoires qui se sont avérées efficaces à l'issue du banc de test. Malheureusement, il ne tient pas compte du fait que chacun des membres de son équipe a plus de douze ans. Qu’à cela ne tienne, à force de menaces et de persécution, il parvient à établir la relation parent-enfant recherchée. Après tout, ils n’ont qu’à fouiller dans leur mémoire, ils doivent bien se souvenir de leur enfance et de l’attitude qu’ils continuent bien souvent à avoir avec leurs parents. C’est donc possible, à condition que tout le monde y mette de la bonne volonté, évidemment.

Mais ces critères sont-ils optimaux, ou est-ce un pis-aller ? Pourquoi l’autorité naturelle n’entre-t-elle pas en jeu dans l’établissement de la hiérarchie ?
Nous pouvons tous remarquer que l’autorité naturelle, loin d’être un atout dans l’entreprise, se révèle bien souvent un handicap, car chose immédiatement décelée chez l’intéressé, celui-ci est dès lors classé dangereux, et mis à l’écart par la majorité des autres chefs qui eux ne possèdent pas cette aptitude.

On peut aller plus loin en constatant plus généralement que les aptitudes naturelles sont cachées, soit par pudeur modeste et par peur de dévoiler toutes ses cartes tout de suite, soit par pudeur avantageuse : lorsqu’on ne possède pas ces aptitudes, en faisant mine de les cacher, on peut faire croire qu’on les possède.

Ainsi, l’uniforme en entreprise permet à chacun d’abattre ses cartes au moment qu’il le souhaite, et c'est ainsi que les normes tacites s'établissent. Les femmes, généralement privées de responsabilités, ne sont pas soumises à cette uniforme. Par contre, elles sont soumises au chef.

La notion de sexisme dans ces rapports est évidente : le chef est le pater familias, le duce, celui dirige à la maison, car comme on dit dans l’entreprise : « Dans la maison, on est une grande famille ». Donc respect au chef sinon tu seras privé de dessert. (*)

Alors si hiérarchie il doit y avoir, sans hypocrisie, sur quoi l’établir, bordel ? Ca paraît évident, non ? Mettons tout sur la table ! Bas les masques ! Même le string ! Faisons tomber ces remparts qui cloisonnent la communication !

Il paraît dès lors évident que le chef naturel, c’est celui qui a la plus grosse bite. (**)


(*) Personnellement je n’ai jamais été très dessert, mais bon, à la limite je peux comprendre l'enjeu.

(**) Dans la mesure du raisonnable. Comme disait Charles Baudelaire en parlant de l'albatros, "Ses ailes de géant l'empêchent de marcher".

Les nouveaux visionnaires



Le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian avait pour sa part attribué samedi la baisse de popularité de Nicolas Sarkozy à un "effet pervers" de la "transparence" revendiquée par le président, tout en affirmant préférer "un président bling-bling" à un "candidat plan-plan".

François Fillon a su éviter le piège en chaussant ses lunettes anti-transparence.

mardi 22 janvier 2008

Chronique Littéraire (3)

Clôturant la Trilogie du Vrai Français mal aimé, voici un avant-goût du dernier ouvrage de notre ami Eric.





Trop longtemps décrié par la critique marxisante franco-française, Eric Brunet répond aux bien-pensants qui, engoncés dans le confort de leurs tabous, méprisent la France, la vraie, celle issue de la connerie crasse raciste qui l'a conduite à élire notre président, celle qui pense tout haut ce que les gens disent tout bas.

Car qui ose dire aujourd'hui : "Oui, je regarde TF1, et même la pub !" Qui a le courage de dire la tête haute : "Moi, la culture, je lui chie dessus.", ou encore "les Noirs, ça pue !". Résumant avec le talent qu'on lui connaît la pensée progressiste de notre époque, celle des français qui ont su parler à l'extrême-droite, et même comme l'extrême-droite, Eric Brunet nous livre là une pensée décomplexée, qu'on peut lire en pétant bruyamment dans le métro, ou en mangeant un big mac dans le bus. Une version audio est également disponible, pour ceux qui préfèreraient l'écouter dans leur 4X4 dans les embouteillages.

Nul doute que le dernier volet de cette trilogie se vendra comme une traînée de poudre. A suivre dans la prochaine émission littéraire de Franz-Olivier Giesbert, pour un débat qui opposera Eric Brunet à Henri Guaino.

Je suis pour

En ces temps troublés, où, à la merci de hordes barbares, on risque notre peau à chaque coin de rue, il est parfois bon de rappeler quelques principes immuables. Et si cela permet par la même occasion de rendre hommage à un des plus grands artistes français, ne boudons pas notre plaisir.

(à fredonner sans modération dans les couloirs de votre entreprise)

Tu as volé mon enfant,
Versé le sang de mon sang.
Aucun Dieu ne m'apaisera.
J'aurai ta peau. Tu périras.
Tu m'as retiré du cœur
Et la pitié et la peur.
Tu n'as plus besoin d'avocat.
J'aurai ta peau. Tu périras.

Tu as tué l'enfant d'un amour.
Je veux ta mort.
Je suis pour.

Les bons jurés qui s'accommodent
Des règles prévues par le code
Ne pourront jamais t'écouter,
Pas même un christ à tes côtés.
Les philosophes, les imbéciles,
Parc'que ton père était débile,
Te pardonneront mais pas moi.
J'aurai ta tête en haut d'un mât.

Tu as tué l'enfant d'un amour.
Je veux ta mort.
Je suis pour.

Tu as volé mon enfant,
Versé le sang de mon sang.
Aucun Dieu ne m'apaisera.
J'aurai ta peau. Tu périras.
C'est trop facile et trop beau.
Il est sous terre. Tu es au chaud.
Tu peux prier qui tu voudras.
J'aurai ta peau. Tu périras.

Tu as tué l'enfant d'un amour.
J'aurai ta mort.
Je suis pour.


Chronique Littéraire (2)

L'engouement suscité par la Chronique de "Etre un riche : un tabou français" m'oblige à vous présenter un autre chef d'oeuvre d'Eric Brunet.



Je vous joins la critique parue sur le formidable site Liberté Chérie.

Qui, en France, ose dire aujourd'hui : " Je suis de droite " ? Quel artiste ? Quel journaliste ? Quel enseignant ? Quel fonctionnaire ? S'affirmer de droite dans un pays, pourtant majoritairement... de droite, expose au risque d'être taxé de " réac ", voire de " facho " dans le monde de la culture, dans les salles de rédaction, à l'Education nationale, dans la fonction publique et la plupart des entreprises où il est de bon ton et plus payant de revendiquer son appartenance à la gauche. " Etre de droite " demeure dans de nombreux cas une maladie honteuse. Eric Brunet, journaliste à France 3 et auteur de plusieurs ouvrages dont La Bêtise administrative et 60 millions de cobayes, a voulu briser l'omertà et décrypter les codes, les hypocrisies et les mythes d'un tabou très français. Il a poussé la porte des " lieux interdits à la droite ". Il a rencontré des " clandestins idéologiques " qui ont été mis à l'écart pour leurs opinions politiques, jusqu'à voir leur vie sociale et parfois privée brisée parce qu'ils n'étaient pas de gauche. Un voyage paradoxal et stupéfiant dans une France bloquée et sectaire.

Si vous en avez assez de cette dictature de la pensée gauchisante, si vous voulez lutter contre le terrorisme intellectuel de la bien-pensance, lisez ce livre.

Pour pouvoir être fier de clamer "Les étrangers dehors! " sans être taxé de racisme.

lundi 21 janvier 2008

Chronique Littéraire

Derrière l'image austère du banquier il y a aussi un coeur qui bat, une âme d'artiste. Le banquier est capable d'apprécier un bon livre, moyen pour lui de se détendre après une rude journée de labeur.

Je vous propose donc de vous faire partager mes joies simples de lecteur.


Eric Brunet, ce journaliste irrévérencieux, part en croisade contre un démon français trop ignoré: la haine des riches. Cette diatribe contre la bêtise (dont je vous laisse découvrir toute la finesse) ne se laisse pas enfermer dans une rhétorique guerrière. Oui, il faut combattre par tous les moyens cette oppression, ce rejet que subissent les riches. Et Eric Brunet d'expliquer magistralement que même si la politique de N. Sarkozy va dans le bon sens, c'est un véritable big bang idéologique qu'il faut accomplir dans cette société française gangrénée par d'archaïques réflexes marxistes.

Mais, et c'est là toute la richesse (si j'ose dire) de l'oeuvre, ce pamphlet est avant tout une déclaration d'amour.

« J’aime les riches, j’en conviens. Peut-être parce que, de Crésus à Bill Gates, il furent plus souvent des humanitaires et des mécènes que des assassins ou des dictateurs. Je leur trouve même un parfum d’irrévérence. »

Hurlons-le avec Brunet. Nous vous aimons vous les riches! Nous sommes fiers de vous! Restez avec nous, ne fuyez-pas!!!!

Le changement (2)

Décidément, il y en a des qui arrêtent pas le changement...



Quel talent !

http://www.collectifdu29mai.org/

vendredi 18 janvier 2008

Devenir Chef

La banque c'est un beau métier, il a fait de vous des gens respectables mais les heures passées derrière le guichet, le journées harassantes à compter et à recompter les billets et puis les remontrances du petit chef, la suffisance des grands chefs. Pas de perspective d'évolution!

Et dites donc si on vous propose de changer de vie! Et que diriez vous de devenir chef.
Mais là attention je vous arrête tout de suite, c'est pas d'un métier dont il s'agit mais d' un rêve, qui peut devenir réalité.

Peut importe le secteur d'activité, le but c'est d'être chef. Vendre du thon en boite, du jambon bas de gamme et des légumes c'est pas trop votre truc, remplacer la caissière quand elle est malade ou que vous l'avez renvoyée non plus, peu importe. Car pour vous ce qui compte dans la vie c'est d'être entrepreneur, et de commander les autres.

Si vous n'êtes pas tout à fait convaincus pour ajouter à votre motivation, dites vous que c'est pas à la banque que vous auriez pu venir travailler avec une superbe coiffe indienne* en véritables plumes de blaireau.

Alors a très bientôt chef.

*Coiffe offerte à tous les franchisés, possibilité de choisir à la place un chapeau de Shérif en feutrine surpiquée.

Histoires de placards



Le Supérieur soupira. Il venait de recevoir une lettre d'un Inférieur lui rappelant son propre rôle, et c'était humiliant. Non pas que l'humiliation fut proscrite dans l'entreprise, mais ça ne devait pas fonctionner dans ce sens-là. Son devoir était de convoquer l'Inférieur et de le réprimander, à l'occasion d'un bilan sur le travail fourni. Une formalité.

- Je suis exaspéré.

L'Inférieur, compréhensif :
- C'est mauvais pour la santé.
- Tu pourrais en faire plus.
- On peut toujours en faire plus.
- Oui, mais tu pourrais en faire un peu plus.
- Tu me demanderas toujours d'en faire plus. Là, je suis à mon rythme.
- C'est inadmissible.
- En quelque sorte. Mais je pourrais aussi en faire moins.
- Tu n'es pas solidaire des autres membres de l'équipe. Quand ils te voient, ils doivent se dire : "celui-là, il ne fout rien".
- Je peux leur expliquer, on s'entend bien. Je pourrais essayer de leur faire percevoir la vacuité de leur existence, si tu y tiens.
- On dirait vraiment que tu viens ici uniquement pour venir chercher de l'argent.
- On n'est pas dans une banque ?

Quelques secondes s'égrènèrent très lentement. La discussion avait mal démarré. L'Inférieur était soucieux de ménager la santé du Supérieur, car pas certain d'avoir un adversaire aussi compréhensif la prochaine fois, en remplacement de celui-ci. Il reprend calmement :

- Ecoute, tu viens de me dire que je faisais mon travail. C'est déjà pas mal, non ?
- Oui, mais si je veux je pourrais exiger de te mettre des délais très serrés.
- Pour quoi faire ?
- Pour te pousser à me montrer que tu es motivé, que tu t'intéresses à ton travail.
- Pour quoi faire ?
- Eh bien... pour que tu puisses prétendre...

L'Inférieur attendait ce moment, mais pas si tôt dans la discussion. Le Supérieur n'avait visiblement que très peu d'arguments à sa disposition.

- Tu veux me parler d'avancement ?
- Ce n'est pas parce que tu travailles à mi-temps que tu ne peux pas prétendre à quelquechose.

L'Inférieur se dit à lui-même : "Et il y a aussi des poissons volants, mais ça ne constitue pas la majorité de l'espèce." Il était bon, Gabin en Jean Jaurès. Quelle jouissance ça doit être de balancer une réplique pareille à l'Assemblée Nationale. Alors que là, dans ce placard à balais aménagé en bureau, devant ce petit être rabougri, ça n'avait aucune portée.

Il reprit :
- Je ne prétends à rien. Je ne te demande rien non plus, tu peux déjà t'estimer content que je fasse mon travail.
Il ne voulait pas prononcer le mot "heureux". Ce mot n'avait rien à faire ici.

- Tu pourrais quand même faire un effort pour arriver avant 10h15.
- J'essaie, parfois. Arriver tout court est déjà le résultat d'un effort. Et je ne suis pas le dernier à arriver.
- Qui ?
- Je ne suis pas une balance.
- Tu parles de M. ? Il a des horaires décalés, il part tard.
- Non, je ne pensais pas à lui.
- Alors, à qui ?
- ...(bâillement)... Oh, à personne en particulier.
- Là, ça tourne en rond.
- Cela vaut déjà mieux que si ça ne tournait pas rond.

Non pas que le Supérieur n'eut pas d'humour, mais il ne souhaitait pas engager la discussion dans un mode humoristique. Il sentait que ça ne l'aurait pas mis à son avantage. C'était le terrain de l'Inférieur. Lui avait à sa disposition la force naturelle de son statut, ce qui, tout de même, devait suffire. Il misait sur l'austérité, ou l'autorité, il ne savait plus très bien. Sur le côté cérémonie officielle. On ne rit pas lors d'une cérémonie officielle, on sourit, à la limite. Pourtant, il sentait que plus il donnait dans l'officiel et l'autoritaire, et plus, paradoxalement, il s'engageait sur le terrain ennemi. Il fallait donc désarmer son adversaire par le sourire, tout en prenant soin d'éviter les tournures humoristiques. Sembler compréhensif pour le faire plier, c'était peut-être la bonne stratégie.



Il dit avec un certain sourire :
- Bon, je sens que la discussion n'avance pas.
- On échange des points de vue...
- Oui, on échange, mais personne ne fait un pas vers l'autre !
Il regretta assez vite, il s'était presque emporté. Il devait rester maître de lui-même.
- Je n'ai jamais espéré te convaincre, répondit l'Inférieur.
- Mais toi non plus tu ne veux pas comprendre mon point de vue !
- Je crois que j'ai compris. Ca n'est pas très compliqué.
- Mais je ne dis pas ça pour moi, tu sais, moi je m'en fous... (tout à sa stratégie, il avançait un pion)
- Tu fais tout ça pour moi ? demanda l'Inférieur, feignant faussement d'être touché.
- Qu'est-ce que j'ai à y gagner ? Pfeuh ! Oui, je dis cela parce que cela vaut mieux pour toi.
- Des menaces ?
- Je te plains.
- Moi aussi. Tu vois, on essaie de se comprendre. Mais ne t'inquiète pas pour moi, ça va très bien. Je sais que tu n'es pas le seul responsable de cette situation. On ne t'a pas donné grand-chose à monnayer. Ca ne doit pas être facile pour toi.

Le Supérieur fit mine d'être subitement sourd. La tournure que prenaient les choses n'était pas bonne. Il fallait abréger la conversation.

- Tu ne veux donc pas essayer de changer la situation ? Très bien, je le note sur ta fiche, dit-il avec une moue déçue. C'était sa dernière cartouche, la moue déçue. D'abord parce qu'il n'y en avait pas d'autres. Et puis c'était la dernière chronologiquement, car pour qu'elle fonctionne, il fallait surtout ne rien ajouter derrière.
- J'essaierai d'arriver avant 10h15, mais ça ne changera pas grand-chose, dit l'Inférieur pour l'obliger à ajouter autre chose.

Le Supérieur ajouta, mystérieux :
- Non, ça ne changera pas grand-chose.
- A la limite, je ne sais même pas si ça vaut le coup.
- Essaie quand même.
- D'accord.

L'Inférieur avait gagné trois mois, jusqu'à la prochaine fois. Visiblement, l'attaque était la meilleure défense. Il le notait, dans sa tête.

mardi 15 janvier 2008

Le changement

Qu'est-ce que le changement ?





Une petite analyse sémantique nous donne les résultats suivants :

* Avant l'élection :

- Ma conviction
- Moi je veux parler
- C'est à cette France-là que je veux m'adresser

* Après l'élection :

- Qu'est-ce que vous attendez de moi ?
- si c'est ça votre conception
- on se trompe
- c'est absurde
- on ne parle pas de la même chose

Sur le fond

* Avant l'élection :

- les salaires sont trop bas, les revenus sont trop faibles

* Après l'élection :

- les caisses sont déjà vides
- je n'ai pas à donner d'ordres aux entreprises

Analyse gestuelle :

* Avant l'élection :

Gestes fermes
La main gauche compte les évidences formulées ; puis c'est au tour de la main droite
La main droite, l'index joint au pouce pour former une sorte de zéro pointé, scande les syllabes fortes
Les deux mains parallèles, scandant toujours le même rythme, indique un cadre auquel il faut se tenir
La tête se balance (toujours en rythme) vers l'avant, histoire de montrer qu'elle est d'accord avec la main droite et la main gauche, une cohérence est affichée

* Après l'élection :
Les bras sont ballants, vont de droite à gauche ensemble mais de manière désynchronisée
Plus aucun rythme
Haussements d'épaules
La tête fait des tours sur elle-même, désynchronisée, dans une sorte de smurf mou ; en réalité il s'agit d'un tic nerveux mal contrôlé.

C'est un début de changement...

Le vrai changement, ce serait peut-être de changer de président.
Mais peut-être aussi que ça ne suffirait pas.


Changez tout

Je veux aller où l'air est plus doux,
Où la colombe vole en-dessous,
Où le printemps entre un jour comme un fou,
Vous saisit au revers,
Au détour d'un chemin vert
Et vous dit : "Ca va pas comme ça.
Changez tout, changez tout.
Vot'monde ne tient pas debout.
Changez tout, changez tout, changez tout."

Je veux aller dans l'après-midi
D'un jour où rien n'est interdit,
Où le bonheur, sans faire de comédie,
Vous salue sans manières
Et vous parle à cœur ouvert
Et vous dit "Qu'est-c'que t'as bien fait
D'changer tout, changer tout,
Pour une vie qui vaille le coup.
Changez tout, changez tout, changez tout.

Changez tout, changez tout.
Qu'est-ce que vous feriez sans nous ?
Après tout, changez tout, changez tout.

Changez tout, changez tout,
Pour une vie qui vaille le coup.
Changez tout, changez tout, changez tout."

Michel Jonasz

lundi 14 janvier 2008

Fier!




L'action de l'entreprise a perdu 50% de sa valeur en un an. Les pertes pour l'année écoulée s'élèvent à 2 milliards d'euros.

De si bons résultats n'auraient pas été possibles sans toute l'énergie de l'équipe dirigeante. Les augmentations pharaoniques et les stocks-options n'ont pas entamé leur motivation.

Merci à eux.


Je suis fier de faire partie de la famille!

Offre d’emploi




Poste à pourvoir : Chef de Ressources

Entité : Wind Production International Corp Inc &Co

Mission : Dans un environnement hautement compétitif à forte valeur ajoutée, votre mission consiste a créer de nouveaux processus bureaucrastiques permettant d’augmenter la production de Valeurs Humaines malgré les contraintes inhérentes (budget minimum, grognements des Inférieurs hiérarchiques, lourdeurs de l’administration)

Outils : la pression psychologique, la discrimination, la menace, le chantage, le semi-mensonge, la rumeur non-fondée, bref toute une palette d’outils est mise à disposition grâce à différents cursus de formation d’Amélioration Personnelle qui vous seront proposés (Personal Improvement)

Profil recherché

Compétences linguistiques : Vous devrez savoir parler couramment la langue de bois avec les Clients, et la langue de serpent avec les Inférieurs hiérarchiques. L’usage de la langue à d’autres fins pourra être un atout supplémentaire déterminant, pour qui a le goût du challenge et de la matière fécale.

Compétences techniques : Peu importe. Le moins possible. (Word, le clic droit de la souris, la fonction Imprime Ecran sont largement suffisants)

Qualité humaine : l’individu recherché doit présenter une qualité humaine très abondante :

ð Servile, il doit être capable d’obéir, sans poser de questions, aux moindres caprices de sa hiérarchie et adopter son point de vue, s’en persuader, voire même l’anticiper. Il doit savoir aimer profondément son Supérieur. Il (ou elle) ne devra pas repousser les avances de son (ou sa) Supérieur(e), et accepter sa condition misérable d’Inférieur devant celui-ci.

ð Créatif, il saura varier en fonction de la couleur du temps gris les coloris de son uniforme (costume, cravate, sous-vêtements)

ð Ouvert et sympathique, il sait nouer des relations conviviales, en usant force détails de sa vie privée, familiale et domestique, et se répandre en louanges publiques lorsque nécessaire.

ð Ambitieux et compétitif, il doit savoir subtilement dénigrer les opposants en aparté, et nier l’évidence avec aplomb. Il sait se débarrasser de tout obstacle, qu’il soit humain ou non-humain, gardant en permanence à l’esprit l’enjeu de sa mission.

ð Ferme, il doit savoir imposer les ordres venus-d’en-haut sans fléchir. Il doit rester insensible aux pleurnicheries des Inférieurs en gardant à l’esprit que seul le bien-être des Actionnaires présente une Valeur Ajoutée.

ð Souple, il sait avancer en rampant sur des longueurs très importantes, en minimisant la bave produite.

ð Généreux, il doit savoir sacrifier, lorsque nécessaire, sa famille, son temps libre, ses ambitions, ses rêves, sa personnalité, sa fierté, sa pudeur, son activité sexuelle et corriger lorsqu’il le faut ses travers humanistes éventuels.

ð Esprit d’équipe : il aime le rugby.

Bref, la Valeur Humaine est son métier.

Pour tout individu intéressé, envoyer votre CV + lettre de motivation + photo (à poil est un plus) à l’adresse suivante :

Wind Production International Corp Inc &Co

Direction des Fournitures – Services des Fournitures Humaines

12 rue de la pompe

75016 Paris

lundi 7 janvier 2008

Alternative


Il y en a des qui ont trouvé une alternative au monde de l'entreprise, ça crée pas beaucoup de valeur ajoutée mais ça fait sourire les passants.

Lexique du travail de bureau


14 h 21.
Aujourd'hui, de grandes choses nous attendent. Je ne sais pas pourquoi, je le sens comme ça, c'est une grande journée qui s'annonce. Dommage qu'elle ne commence qu'à 18h... mais bon.

On pourrait commencer par un brainstorming sur le langage de bureau, dialecte qui véhicule étrangement des non-concepts. C'est-à-dire une liste de notions suffisamment fumeuses pour qu'on pense qu'elles correspondent à quelquechose de réel mais que notre intelligence est insuffisante pour en saisir pleinement le sens concret.

Il s'agit d'approcher le réel en retenant une petite partie du sens. Car le sens a une valeur que l'on ne se partage qu'entre élites.

Par exemple, le mot argent. C'est quand même pas compliqué à dire, et tout le monde comprend ce que c'est. Justement. Jamais ce mot n'est employé (de bureau).

Allons-y pour un petit lexique du vocabulaire et des locutions burelières :

- ressources : n. f. pl : quantité d'êtres humains disponibles. Unité : le jourôme. Exemple : "Cette évole a été chiffrée à 150 jourômes."

- en termes de planning

- visibilité

- affecter

Exemple : "En termes de planning, je n'ai aucune visibilité par rapport à où je vais t'affecter". Traduction : "J'ai pas de boulot pour toi, mon petit bonhomme !"

- collaborateur : n. m. : syn : sous-fifre, personne insignifiante. Exemple : "François Fillon est un collaborateur".

- management qualité : loc. : discipline qui vise à étudier les moyens à mettre en oeuvre à plus ou moins grande échelle permettant de faire travailler les collaborateurs (voir définition) plus pour le même salaire.
Exemple : "Aujourd'hui , je suis en Comité Management Qualité". Traduction : "Je vais me la couler douce toute la journée de 9h à 16h30. Mais dès demain, je vais t'en faire baver avec mes nouveaux moyens de pression."

- service : n. m. : désigne le fruit du travail d'un collaborateur (voir def.), que reprend à son compte le supérieur hiérarchique lorsqu'il le présente au Client, tout en le faisant savoir à son propre supérieur.

- supérieur : n. m. : personne d'une qualité supérieure. Celui qui, du fait de sa supériorité, décide d'un air supérieur du sort des êtres inférieurs.

A compléter... c'est pas tout ça mais il est déjà 15h30

Carte Postale


Cher Paul,


Je t'écris du fond de mon cachot. Peut-être, toi, tu m’entendras, de là-haut.

Il fait froid, il fait gris, presque nuit, il est quatorze heures trente.

Le bâtiment Liberté, c’est le nom de mon bloc, peut légalement me retenir jusqu'à seize heures, c'est-à-dire encore une heure trente six minutes, et cela me paraît aussi facile à atteindre que l'horizon.

Je viens encore de dépenser les heures précédentes à m'efforcer de me souvenir des artifices psychologiques qui m'avaient permis jusque là de revenir chaque jour, mais j'ai de plus en plus de mal à les faire remonter à ma mémoire et à les faire fonctionner.

J'apprends, à mes dépens, à me déjouer plus vite qu'à me tromper.

Cela fait pourtant un jour et demi que je suis revenu, et d'habitude la nausée disparaît à la fin de la première journée.

Cette sournoise lucidité me hante encore, me fait perdre tous ces repères que j'avais mis des mois à me laisser inculquer :

C'est la dernière fois, je ne reviendrai plus, la vie est trop courte pour faire de l'absurde un quotidien, pourquoi choisir le pire par peur de s'y mesurer, pourquoi poursuivre un but qui est celui d'un autre, ou celui de personne.

Pourquoi ai-je choisi cela.

Ai-je choisi cela.

Qui a choisi cela.

J’essaie d’éviter ces pensées malsaines qui me traversent l’esprit en zigzagant, comme un chien égaré les voitures sur une autoroute fréquentée.

Et puis ils finissent par me rattraper. Pense à ceux qui sont à l'usine, payés une misère, qui cognent la ferraille huit, neuf ou douze heures par jour, pour nourrir une famille qu'ils ne peuvent plus quitter et qu’ils n’ont plus le temps d’aimer. Oui, bien sûr. Pardon.

J'ai mal au dos, et au ventre.

Combien vaut la vie ? Ils disent : « Le coût de la vie augmente », mais ne serait-ce pas seulement que le reflet de la Vérité, effrayante, que la valeur de la vie diminue ?

Je paierai cher pour m'évader du bâtiment Liberté ; pourtant ce sont eux qui me payent, et j'y reste de mon plein gré. Comme une oie, ils me gavent jusqu’à atteindre le poids critique. Lourd et gras, je ne pourrai plus m’envoler, je ne pourrai plus fuir, ayant trop avalé. Alors, la bouche ouverte, j’attendrai la mise en boîte.

Arrivé à maturation, je serai une terrine, ou un beignet, un petit maillon de la chaîne alimentaire humaine. Ils m’engraissent car ils me pensent dignes d’être un jour suffisamment appétissant. Et c’est avec tendresse qu’ils évoqueront mon souvenir lorsqu’ils recracheront mes petits os.

Je partirai en courant. Ils m'ont enseigné longuement la nervosité, l'urgence, la précipitation. On ne peut se séparer de cet endroit satisfait, léger, fier du travail abattu. Le Néant est l’œuvre accomplie, le solde de tous comptes. On en part comme on y reste, en emportant sa honte inavouable, et pourtant non dissimulable, en laissant quelques plumes, un peu de soi.

Si je ne quitte pas cet endroit en fuyant, d’un coup sec, l’élastique invisible qui me ceint, dont le point d'ancrage se situe où je suis assis en ce moment, me rappellera.

Un jour peut-être, la renaissance, la section du cordon ombilical, l’envol, se produira. Le trente juillet prochain, je fêterai mes cinq ans de détention dans le monde de l'entreprise. Je suis un adulte vieux de cinq ans, cela fait cinq ans que je n'ai plus d'illusion, que celle de m'évader.

Mais ne t’en fais pas, demain tout cela sera oublié, je l’espère.

A très vite.

L'insomnie au travail


D'après les derniers sondages publiés par tous les meilleurs journaux d'Etat (Nouvel Obs, Le Point, l'Express, Paris Match...) la tendance n'est toujours pas à la baisse. C'est le mal du siècle, dit-on. Aux Etats-Unis, le problème progresse de 8% par an, selon les experts, soit deux fois plus vite que la croissance annuelle.

Charles (1), 38 ans, jeune cadre dynamique jusqu'alors, touché de plein fouet par la maladie, témoigne.

"Jusqu'ici, je n'avais pas à me plaindre. En général, après le repas de midi, arrosé ou non (disons que c'était plus souvent oui), je n'avais aucun problème. Je branchais mon poste téléphonique sur le répondeur, mon agenda en ligne signalait que j'étais en réunion de Comité X ou Y, je fermais la porte de mon bureau et j'étais tranquille jusqu'à la pause de 15h30 / 16H. Mais depuis un an, ou deux, ça a commencé à se détériorer. Le coeur n'y était plus. Je me surprenais en plein rêve à voir des scènes de travail, avec des clients, ou des supérieurs hiérarchiques. Je me réveillais d'un seul coup, en sueur. Il me fallait au moins un quart d'heure pour me calmer. Au début, je me disais que c'était passager. Puis, ça a commencé à se produire plus souvent. Jusqu'au jour où ils ont mis des open spaces pour tout le monde. Et là ça a basculé. Les toilettes handicapés étant le seul refuge possible, je m'aménageais un petit coin peinard, la tête près de la porte, les pieds vers la cuvette, et puis je m'endormais, comme avant. Mais j'étais réveillé très vite, à cause du manque de confort, d'un bruit de chasse d'eau, de minuterie qui se mettait en marche, et impossible de fermer l'oeil à nouveau. Alors je revenais, penaud, vers mon open space. Ca n'a plus jamais été comme avant."

Mais le cas de Charles n'est pas un cas isolé. Une cellule a été ouverte, et un numéro vert, le 0800666666, a été mis en service dès la rentrée du mois de septembre 2007, pour les cas les plus graves. On recense ainsi plus de 20000 nouveaux cas en France, soit une progression de plus de 12% sur l'année scolaire 2006-2007.

Alors, problème conjecturel, ou structurel ? Effectivement, le contexte politique, avec la recrudescence de gauchistes entrés au gouvernement, ou financier avec la crise des subprimes, social avec notamment le diktat anti-tabac, les indicateurs ne sont pas au mieux. La hausse du pétrole, le CAC 40 assez bas, tout concorde à ce que l'insomnie gagne du terrain au bureau. L'insouciance des années 90, les "années-fric", c'est révolu.

Mais c'est aussi un problème vieux de trente ans, latent, qui, selon les experts, se révèle au grand jour aujourd'hui.
"Ca fait trente ans qu'on ne peut plus faire de réformes", fait remarquer Antoine de la Cordaucou, conseiller financier dans une grosse boiboite. "Alors forcément, un jour ou l'autre, on paye les pots cassés".

Alors, problème franco-français ? Pas pour tout le monde. Lorsqu'on regarde à l'étranger, tiens par exemple chez nos amis américains, on se rend compte que le problème existe bel et bien.
Steven Mac Arteblou, du cabinet Mac Arteblou & Mac Arteblou's, a lui aussi remarqué que le phénomène se répandait chez nos amis cadres américains :
« Avant, on savait bien qu'entre midi et quinze heures, on n'était jamais dérangés. Alors, on donnait quelques ordres à un ou deux subalternes, histoire de faire semblant d’être déjà actif, et puis, les deux pieds sur le bureau, les mains sur la poitrine, on pouvait récupérer un peu avant de remettre un bon coup de collier pour un bon quart d’heure. Mais tout ça, c’est fini. »

Le docteur Roberetford, diplômé du Michigan Institute, spécialiste et auteur de « La sexualité au bureau », « La génétique de la médiocrité dans le business », « L’insomnie au travail », et de nombreux articles dans la revue Health & Business, préconise de morceler les siestes. Cela peut être réglé en changeant tout simplement l’horaire et la fréquence des siestes car dit-il, l’Homme doit s’adapter aux nouveaux rythmes du monde, un monde sans cesse en mouvement.

Pour les cas les plus graves, il conseille fortement de réduire la quantité de travail effectif journalier (TEJ) : " Pour des durées de TEJ de 25 à 32 minutes dans les années 80, on est passés à des durées de l’ordre de 15 à 20 minutes dans les années 90, mais on peut encore réduire.", affirme-t-il.

Trouvera-t-on un jour le remède miracle ? Tous les regards sont tournés outre-atlantique.

(1) Le nom a été changé. En réalité, il s'appelle Jean-Jean. Mais ça faisait moins classe, surtout pour une grosse boiboite.