jeudi 12 novembre 2009

Barak Obama préside l'UE

Alors que le Traité de Lisbonne n'est pas entré en vigueur, Barack Obama a été élu Président de l'UE lors d'un sommet extraordinaire, quelques semaines seulement après avoir reçu le prix Nobel de la Paix.

Le président américain a été élu "pour son impartialité totale et définitive vis à vis des 27" ont annoncé les chefs d'états et de gouvernements de l'UE ce matin. Le premier Afro-Américain élu à la Maison Blanche, troisième président américain en exercice à recevoir le Nobel de la paix devient le premier Président de l'Union Européenne. Des rumeurs circulent quant à sa prochaine candidature à la présidence de l'Union africaine.

"Avec cette nomination, le multilatéralisme va être grandement simplifié" rapporte un porte-parole présent à Bruxelles.

Retour sur cette élection inattendue.
En novembre 2009, quelques noms circulent mais aucun ne fait l'unanimité dans les couloirs du parlement européen. Le passif irakien de l'atlantiste Tony Blair a rapidement disqualifié l'ancien prime minister. Le chef du gouvernement belge Herman Van Rompuy, qui avait pris un bon départ, est rapidement écarté pour n'avoir pas été capable de résoudre le conflit qui oppose wallons et flamands sur l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Quant à son homologue néerlandais Jan Peter Balkenende - Harry Potter comme le surnomment les Néerlandais - c'est son manque de charisme et les désaccords au sein de son propre parti qui ont eu raison de sa candidature. Enfin, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker auteur de ces mots : "J'ai appris qu'il ne faut pas se porter candidat à une telle fonction. Il faut laisser venir les appels des autres" risque d'attendre encore longtemps.



Voldemort et Harry Potter



Le nom d'Obama
C'est le très eurosceptique Tchèque Vaclav Klaus qui prononce le nom d'Obama en des termes fort peu élogieux : le président Américain a en effet décliné son invitation à dîner en mars dernier. Gordon Brown saisit là l'occasion de proposer ce nom à ses confrères. Hormis le Président Français, une très large majorité se cristallise autour de la proposition. Nicolas Sarkozy se retrouve isolé, seul à contester l'option Obama. C'est le Cavaliere grabataire Silvio Berlusconi qui met fin à la polémique : "Obama est en passe de réussir sa réforme de la santé pendant que Sarkozy dézingue le système de santé français. A mon âge, c'est un sujet important".

Maintenant tu te tiens à carreau crétin

Kouchner opine
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui s'est prononcé mardi dernier pour le choix d'une forte personnalité ne trouve rien à redire "Un Nobel de la Paix à la tête de l'UE est une excellente nouvelle. " et d'ajouter "Il est le premier, et peut-être le dernier, à avoir une chance de façonner l'ordre du jour international, avec le reste du monde et en particulier l'Europe, dans un esprit de responsabilité partagée". À la question de savoir s'il était en faveur d'une personnalité qui n'est pas européenne, il répond : "Moi, je préfère bien entendu, car nous devons parler à 27 et peser dans le monde en toute impartialité. Ceci n'est possible que si le chef est au-dessus de la mêlée".

Proposition pour un nouveau drapeau européen


Un chef pour la diplomatie européenne
Barak Obama a immédiatement annoncé la nom du nouveau chef de la diplomatie européenne. C'est Hillary Clinton, Secrétaire d'État des Etats-Unis, qui assumera cette nouvelle fonction. "Un président noir pour l'UE, une femme à la tête de la diplomatie, c'est une belle revanche des minorités sur le vieux continent" commente l'envoyé spécial de FoxNews qui ajoute avec un soupçon d'ironie et un gros accent yankee "le vieux continent se fait un lifting à l'américaine".

Putain, qu'est-ce qu'on se marre

mercredi 11 novembre 2009

Eric Raoult souhaite remplacer le prix Goncourt par la dictée de Bernard Pivot

Eric Raoult a-t-il le droit ou le devoir de fermer sa gueule ?


« Les artistes estiment avoir le droit de tout dire »

Tel est le triste constat dressé par Eric Raoult, après sa lecture dans la revue les Inrockutibles de l'entretien de Marie N'Diaye, dernière lauréate du Prix Goncourt, à qui il n'a pas manqué de rappeler son "devoir de réserve" afin de préserver l'image de la France. Le député-maire UMP, en bon libéral, aime la liberté d'expression, et entend lui redonner plus de vigueur, plus de force :

« Quoi de plus réjouissant, pour un artiste, que de s'exprimer totalement, librement, à travers une dictée, surtout quand elle est lue par Bernard Pivot. L'orthographe recèle une telle puissance créative. Les auteurs d'aujourd'hui négligent trop souvent ce moyen d'expression, ils préfèrent inventer des histoires à eux, qui la plupart du temps ne se sont même jamais réellement produites. On est à la limite de la diffamation, là. »

Ainsi, le député-maire souhaite revaloriser la dictée en lui donnant une place d'honneur, puisque c'est cet exercice qui devrait permettre d'élire le prochain lauréat du Prix Goncourt. Des textes allant d'Enrico Macias à Henri Guaino, ou pourquoi pas, de Carla Bruni seront sélectionnés à cette fin. Le maître de cérémonie, Bernard Pivot, membre de l'Académie du Goncourt, donnera la lecture aux candidats.
Une idée moderne, certes qui va probablement une nouvelle fois soulever la polémique chez ceux qui préfèrent critiquer l'action du gouvernement au lieu de se lever tôt pour aller travailler, mais qui a le mérite de relancer le débat sur la liberté d'expression.

« Tenez, par exemple, ma secrétaire : je lui dicte des lettres tous les jours. Et bien, elle a l'air de s'en porter très bien »

Toujours sur le pont, Eric Raoult est également très vigilant à l'égard de la liberté d'expression journalistique :

« Le problème est différent. Les journalistes ne doivent pas donner leur opinion, ils doivent se contenter d'énoncer les faits tels qu'ils se sont produits.

Par exemple, quand un journaliste écrit que le programme du gouvernement et de Nicolas Sarkozy est ambitieux, visionnaire, courageux et nécessaire, ce n'est pas une opinion, c'est un fait. Il est là tout-à-fait dans son rôle.

Quand tel ou tel autre journaliste vient provoquer le très respectable président tunisien Ben Ali, par ailleurs grand ami de la France de Nicolas Sarkozy, en évoquant par exemple la poignée de journalistes - paraît-il - dans les prisons tunisiennes, je pense qu'on devrait les y inviter quelque temps afin qu'ils prennent toute la mesure de ce qu'ils disent. Qu'ils se méfient, car la France n'a pas non plus vocation à être le pays de l'anarchie journalistique.
 »

L'image de la France


« Etienne Mougeotte, par exemple, est un excellent professionnel. Il donne une très bonne image de la France. Je pense que les jeunes journalistes devraient prendre exemple sur lui. »

Spécialiste de la liberté d'expression, Eric Raoult porte un regard moderne sur ces questions.

« La publicité, par exemple, est un vecteur fort de liberté d'expression et d'art populaire. Qui n'a jamais chanté au moins une fois, sous la douche : "Andros, Andros, ça c'est fort de fruits" ? »

Habile sur tous les sujets, et fortement opposé à l'homoparentalité, c'est encore lui qui avait déclaré « Dès qu'il y a un enfant, il faut un papa et une maman », relançant ainsi le débat sur l'interdiction du divorce.

Enfin, conscient que la « liberté-des-uns-s'arrête-où-commence-celle-d'autrui », il soutenait une loi visant à rétablir la peine de mort - attendez, revenez, seulement dans certains cas - notamment pour tout ce qui ressemble à du terrorisme.

Allez savoir pourquoi on le surnomme Rantanplan... cela restera à jamais un mystère


« Le sarkozysme est un humanisme », aurait sans doute écrit Eric Raoult si lui-même n'avait pas fait voeu de chasteté intellectuelle à l'âge de 15 ans. C'est en effet à ce moment qu'Eric Raoult, alors en classe de seconde B3 au Lycée Janson de Sailly, décida, courageusement et en son âme et conscience, de ne plus jamais lire un livre, et de ne plus jamais tenir un stylo. Ecoeuré par « La princesse de Clèves », il fustige alors avec ironie tous ces « pseudo-écrivains qui savent tout mieux que les autres ».

C'est pourquoi même, selon certaines sources, il s'attaquerait à la rédaction (avec l'aide de sa secrétaire) d'une proposition de loi visant à instaurer un « couvre-feu » pour les écrivains anti-sarkozystes. C'est une manière de siffler la fin de la récréation.

« Ca a bien marché avec les bandes de racailles, pourquoi pas avec les écrivains, ils ne sont pas plus bêtes que les autres. »

mardi 10 novembre 2009

Nicolas Sarkozy était un agent de la STASI

"Le 9 novembre au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin, et semblent annoncer du changement dans la capitale divisée de l’Allemagne". C'est via Facebook que le président français a décidé de révéler son passé d'agent de la STASI infiltré en France. Ce 9 novembre 1989 au matin, alors que rien ne laisse présager que la chute du mur de Berlin est imminente, Nicolas Sarkozy reçoit des informations confidentielles de son état-major. Il fait alors partie de la petite poignée d'initiés qui sait que le dénouement est proche.

Nicolas Sarkozy relevant les empreintes sur le mur pour identifier les casseurs

Le désordre qui règne autour de l'aveu du président français marque le désarroi de son entourage. Les rectificatifs succèdent aux démentis. On parle du 10, du 11 et finalement du 16 novembre. Mais l'entêtement du chef de l'État résonne comme un aveu, comme la volonté de se libérer de ce trop lourd passé.

Il faut dire que le coming-out présidentiel éclaire d'un jour nouveau la politique trop grossièrement capitaliste menée depuis mai 2007. Accroître les inégalités, prendre aux pauvres pour donner aux riches, criminaliser la pauvreté, creuser les déficits, démanteler les services publics, supprimer les acquis sociaux : tous les éléments d'une logique ultra-libérale poussée jusqu'à l'absurde avec pour seul but de préparer les français à la révolution bolchévique. "Avec le recul, on voit bien que toute son action s'inscrit dans une volonté de dégoûter le peuple du capitalisme. Il a labouré un terrain propice à la colère et à la révolte. Tous les ingrédients sont réunis pour que ça explose" analyse froidement un député UMP. Et ce matin c'est toute la majorité qui a la gueule de bois.

Poutine et Sarkozy, une nostalgie partagée

Comment la supercherie a t'elle pu tenir si longtemps? Pourquoi les députés, les ministres ont ils suivi aveuglément les ordres fous d'un espion infiltré? "On n'a rien vu venir, on était comme hypnotisé. Pourtant on en a avalé des couleuvres. Le bouclier fiscal, la taxe professionnelle, les retraites...ça devait soi disant relancer la croissance. Et aujourd'hui on a un déficit et un chômage record! Il nous a emmenés en klaxonnant droit dans le mur*" gémit un sénateur. Et que dire des journalistes, trop occupés à défendre leur idole? De Renaud Dély à Étienne Mougeotte, en passant par David Pujadas ou Claire Chazal, ils sont devenus à jamais les idiots utiles du bolchévisme.

Pourtant, il était facile sous la carapace bling-bling de déceler les habits froids du fonctionnaire de police zélé. "Il a un goût presque maladif pour la répression policière. Toute son action politique est marquée par la volonté de réprimer. Il symbolise à lui seul les chars russes dans les rues de Prague. Il avait un plaisir jouissif à voir le nombre de gardes à vue exploser. Il se délectait des récits des bavures policières. Et surtout il voulait ficher l'ensemble de la population. Le fichier Edvige, la biométrie, Base Élèves : l'école est-allemande dans toute sa splendeur" témoigne un fonctionnaire de l'Élysée. Une description qui fait froid dans le dos.

Le visage crispé du sadique qui a torturé des innocents dans des caves

Et maintenant? Difficile de prévoir la réaction du peuple à cette annonce. La France semble plongée dans la torpeur. Seul, Éric Besson, ministre de l'Identité Nationale, a osé publiquement soutenir Nicolas Sarkozy : "Je tiens à préciser que j'ai toujours été communiste. Si j'ai quitté le parti socialiste c'était pour protester contre son recentrage. Et j'ai une Trabant!".


* de Berlin

lundi 9 novembre 2009

Vingt ans déjà

Chers amis, l'heure est à l'émotion dans tous les média, une fois n'est pas coutume. Fidèle à notre ligne éditoriale, je tiens à me féliciter de l'hommage solennel rendu rien moins qu'à notre civilisation qui, il y a 20 ans déjà, mettait fin à l'histoire. Enfin, la preuve était faite de la supériorité définitive du capitalisme sur le communisme, de la démocratie sur le totalitarisme, de la liberté sur l'oppression. Enfin, il devenait possible de rêver d'un monde unifié, débarrassé des guerres et des inégalités : les 20 ans passés ont été à la hauteur de ces promesses. Nous en sommes tous les heureux bénéficiaires. Tous. A commencer par les pays du tiers monde qui, sortis de l'extrême pauvreté, sont devenus "émergents" et dépasseront bientôt leurs maîtres.

Ah ça non, tout de même. L'heure est à la fête

Certes, les rabat-joie aigris, les nostalgiques de la Stasi, les petits dictateurs domestiques nous ressortiront le chapelet des murs dressés depuis ce jour de fête du 9 novembre 1989. Ne laissons pas leur aigreur gâcher le goût du champagne qui promet de couler à flot ce soir. Google, jouant les trouble-fête, montre aujourd'hui son vrai visage : celui d'un repaire de communistes qui préfèrent fêter le 40ème anniversaire de Rue Sésame plutôt que la chute du mur ...


Ajourd'hui, Google préfère fêter 1 rue Sésame ...

Souvenons-nous de ce moment d'émotion formidable où Rostropovitch interprétait une suite de Bach particulièrement joyeuse pendant que les gravas rebondissaient sur son violoncelle. Cet instant restera le point d'orgue de l'événement historique en train de se jouer. Quel symbole ! Et quel symbole magnifique pour le capitalisme triomphant puisque le PDG de Danone, Antoine Riboud, affrétait son jet privé à la demande de son ami violoncelliste pour conduire ce dernier sur le cadavre encore chaud et puant du socialisme. Quel symbole, mes amis ! La transnationale Danone, fleuron français de l'agrobusiness, qui sponsorise la suite de Bach pendant la mise en terre berlinoise de la dépouille du socialisme VAINCU. Je m'emporte, c'est l'enthousiasme communicatif diffusé par la radio française d'état d'un jour !



Une p'tite pièce pour Danone, siouplaît ...

Moins de 15 jours plus tard, Helmut Kohl, adressait ce discours lyrique et plein d'émotion au parlement européen :
"Nous sommes tous témoins d'un grand bouleversement en Europe. A l'Ouest, les États membres de la Communauté se préparent activement à faire face aux défis du 21e siècle. Grâce au grand marché intérieur européen que nous voulons parachever en commun le 31 décembre 1992, l'Europe occidentale deviendra, avec plus de 320 millions d'habitants, le plus grand espace économique du monde."


Un an plus tard, le peuple allemand portait la CDU aux nues lors des élections de 1990. Ces femmes et ces hommes qui furent bâillonnés, menottés, privés des libertés les plus fondamentales pendant des décennies, comprennent. Ils comprennent vite ! Ils élisent un gouvernement conservateur balayant ainsi d'un revers de manche les privations et brimades du passé, faisant table rase d'années d'embrigadement, retrouvant la vue tel un aveugle qui retrouve l'usage de ses yeux. Cela s'appelle la résilience, cela s'appelle un miracle.


Tout cela, c'est que du bonheur !





Mes amis, et bien, que la fête commence

vendredi 6 novembre 2009

L'esprit d'équipe (ou un seul esprit pour toute une équipe)

Jean Pierre Martin affectionne les Challenges, il a toujours su trouver les mots justes pour motiver sa petite équipe. Il avait annoncé au tout début de l'aventure « si on fait 300 000 clics en moins de deux ans on commencera à dégager du cash et là c'est dividendes à gogo, on va se goinfrer », et d'ajouter « en cas d'échec je vous vire à coups de pompes dans le fondement ». Ce fut difficile comme l'explique Monsieur Bernard « il y a eu des moments de doute mais s'est sorti les doigts..., enfin on a retroussé nos vestes et on l'a fait».


JPM un manager épanouit dont le charisme naturel rayonne sur son équipe

Afin de fêter ce 300 000ème « Clic » je voudrais au nom de toute l’équipe remercier tous nos cliqueurs, y compris ceux qui ne restent que 2 secondes et 12 centièmes sur le site (preuve d’une grande acuité visuelle et d’une belle rapidité d’analyse), sans qui l’aventure eu tourné court. Remercier aussi notre partenaire « blog Counter » pour la qualité de son décompte, toujours là en bas de page, à l'affut de la moindre visite, sans compter ses heures, de jour comme de nuit, un exemple à suivre; sans oublier l’hébergeur indépendant qui nous permet de blogger en toute liberté.


Un grand merci également à nos élites et notamment à la majorité présidentielle dont l’absence de limites dans le discours et la pratique politique au sens ordurier du terme est pour nous un bel exemple à suivre, y compris au niveau local où l’inventivité et la créativité de certains élus force le respect.

L’élégance et la finesse d’esprit à la française, une vrai source d’inspiration

Au cours de ces deux années nous avons essayé de travailler avec déontologie, ne citant que rarement nos sources afin de ne pas mettre nos informateurs dans une position délicate et ne recoupant que très peu nos informations afin qu’elles conservent toute leur fraicheur.

De l’encre a coulé sous les claviers depuis la première carte postale de JP Martin, nous avons depuis été à l'affut du moindre scoop, livrant bien souvent des infos exclusives, faisant la part belle à l'innovation, sans pour autant renoncer à des questionnements philosophiques, en essayant d'apporter régulièrement des éclairages sur les grands débats agitants notre société.

Tout cela dans le respect du bon goût et sans jamais céder à la pression de la censure.


Comme JP Martin est un grand manageur qui sait fixer des objectifs irréalisable il nous a lancé un nouveau défi: un million de clics fin 2010. On compte sur vous! En cas d’échec il sera toujours temps d'avoir la mémoire courte ou de maquiller les résultats en parlant de l’accroissement de la qualité du « clic » et en surfant sur la thématique de la décroissance soutenable.

mercredi 4 novembre 2009

Dernier inventaire avant liquidation

« C’est fini on liquide. Avec le rachat total de la société par le groupe Europe Store, les restructurations engagées depuis quelques années vont s’accélérer. Les salariés vont sérieusement morfler ». Mathieu B., délégué syndical de la société France Gourmet, n’est guère optimiste. A partir du 1er décembre prochain, sa petite entreprise d’agroalimentaire passera sous le contrôle d’un géant du secteur. Histoire exemplaire de la globalisation de l’économie.

Antoine B., salarié depuis le 19 juillet 1977 chez France Gourmet, est un témoin privilégié des mutations de sa boîte. « Après des années de croissance florissante, les dirigeants ont décrété l’état de crise permanent. Qui a permis de justifier la stagnation de nos salaires et surtout l’ouverture progressive du capital au groupe Europe Store ». L’arrivée du géant européen marque le début des régressions sociales. On ampute les retraites, la couverture maladie. « Le maître mot était l’uniformisation. On devait rentrer dans les normes du groupe ».

L'ancien règlement intérieur de France Gourmet

Mais c’est en 2005 qu’a lieu le tournant historique. Les salariés sont appelés à se prononcer par référendum sur le rachat total de l’entreprise par Europe Store. Le NON l’emporte largement. « C’est à partir de là que la politique de l’actionnaire s’est durci. Ils ont nommé un nouveau conseil d’administration chargé de faire accepter le projet de rachat ». Et c’est chose faite en 2008. Faisant fi des desiderata des salariés, la nouvelle direction entérine la prise de pouvoir d’Europe Store. Le dialogue social se modernise.

Le dialogue social est au beau fixe dans l'entreprise

Depuis on liquide chez France Gourmet. Éric Besson, responsable marketing, est chargé de l’inventaire. Avec l’opération « Identité Nationale », il s’agit d’avoir une vue exhaustive des stocks de l’entreprise qui doit permettre de rationaliser la production. « C’est une opération qui a été initiée il y a déjà quelques années. Mais là, avec le rachat, on donne un dernier coup de collier ». L’objectif affiché est double. Tout d’abord se débarrasser des marchandises inutiles car trop spécifiques. Éric Besson explique : « Historiquement, l’entreprise a produit tout et n’importe quoi. Europe Store exige une cohérence. A une époque France Gourmet possédait une branche Liberté, Égalité, Fraternité (Rires). Depuis quelques années, on a choisi de se désengager du secteur. Trop cher, pas assez rentable. On a coupé dans le vif. Réduction drastique des libertés, aides fiscales aux plus riches, traque aux immigrés, autant de mesures qui devraient permettre de retrouver la rentabilité. Et de satisfaire l’actionnaire ». Ainsi les années qui viennent devraient voir la fermeture définitive des filiales Protection sociale et Service Public.

L'inventaire a permis de retrouver de vieilles affiches rigolotes


Le second objectif est de capitaliser sur les points forts de l’entreprise : « Le racisme, la guerre aux pauvres, le nationalisme, autant de marchés très porteurs dans toute l’Europe ». Malgré tout, France Gourmet reste une entreprise en forte difficulté. Et qui licencie énormément : « Je ne parlerai pas de licenciements. On redéploie. Ainsi on engage beaucoup de policiers ! » s’insurge Éric Besson.

Le nouveau Directeur des Ressources Humaines est une directrice

Depuis 30 ans qu’ils subissent les restructurations, les salariés n’y croient plus : « La colère monte. Les salariés travaillent toujours plus pour gagner toujours moins. Et malgré nos efforts, les dettes de l’entreprise sont colossales ». Une dette qui s’accroît toujours plus et qui laisse planer des soupçons de corruption. Ainsi, un expert d’analyser : « Les pertes de France Gourmet ne sont pas perdues pour tout le monde. Il y a de fortes chances que cette société ne soit qu’un simple écran de fumée qui permette d’engraisser illégalement des grands groupes. Les noms de Bouygues, Dassault, Lagardère, Bolloré sont souvent cités… ».