jeudi 19 septembre 2013

Un salarié tue un patron braqueur

« Je ne voulais pas le tuer, je voulais juste l’empêcher de s’enfuir ». Le drame a eu lieu hier. Il est 17h quand Carlos G. sort de son conseil d’administration. Il vient de dérober des milliers d’emplois et compte leur faire passer les frontières. N’écoutant que son courage, Abdel saisit sa scie circulaire, et se précipite à la suite du malfrat qui s’apprête à monter dans sa limousine. Il lui découpe les deux jambes pour stopper sa fuite. « J’ai mal visé, la carotide a été sectionnée ». Malheureux concours de circonstance.

 "Les patrons on les buttera jusque dans les chiottes"


 « C’est encore les patrons voyous qu’on protège ». Alors que la justice met en examen Abdel, c’est la déferlante sur les réseaux sociaux, avec notamment une page de « soutien à l’ouvrier » qui a reçu près de 3 279 400 likes (chiffre pour les profils de catégorie A). Une mobilisation sans précédent avec son lot de dérapages. Comme des apologies de la torture, ou l’appel au retour de la « peine de nationalisation ».

 « Ce mouvement est surtout l’expression de l’exaspération des français » assène Christian Estrosi venu apporter son soutien à Abdel, « la vraie victime ». « Les salariés et les chômeurs n’en peuvent plus de la violence quotidienne des petits caïds du CAC 40 ». Et l’UMP de dénoncer le laxisme du gouvernement face à l’explosion de l’insécurité au travail et ces patrons qui font des profits en toute impunité.

 Bien souvent ces délinquants ont reçu une éducation déplorable

Il faut dire que le profil de la « victime » est symptomatique de cette nouvelle criminalité. Multi-récidiviste, il venait de participer au braquage de la protection sociale et des retraites dans l’affaire dite de l’ANI. Il appartenait par ailleurs au « gang du coût du travail » qui s’apprêtait à dévaliser des millions de salariés. Cette délocalisation fut son dernier forfait. « En espérant que ça mette du plomb dans la tête de ses congénères ». Au sens propre.