mercredi 22 septembre 2010

Vers l'interdiction du droit de grève dans les transports publics

« On ne peut plus accepter qu'une poignée d'irresponsables prenne le climat en otage ». Dans sa traque du CO2, le gouvernement de François Fillon est fermement décidé à n'épargner personne, « pas même ceux qui se réfugient derrière des droits constitutionnels ». Ces menaces à peine voilées s'adressent bien évidemment aux serial-grévistes de la SNCF et de la RATP qui n'hésitent pas à mettre la planète en danger « pour leur petit confort personnel » en provoquant des embouteillages monstres. Car Nicolas Sarkozy l'a rappelé. Autant on doit comprendre l'entrepreneur, l'agriculteur qui pollue pour « créer de la richesse », autant « polluer pour ses loisirs est intolérable ».

C'est pourquoi les députés UMP se mobilisent et réclament, « au nom de l'urgence écologique », l'abolition pure et simple du droit de grève dans les transports publics. « Nous aurions préféré éviter d'en passer par la loi et la contrainte. Mais devant l'autisme des syndicats nous n'avons malheureusement pas le choix » se désole Frédéric Lefebvre. Et le porte-parole de l'UMP de rappeler que « le principe de précaution exige que les trains roulent ».

Malgré la pression du parti majoritaire, le gouvernement a pourtant choisi la voie fiscale. Les grévistes verront donc apparaître sur leur feuille de paye une taxe carbone proportionnelle au nombre d'heures chômées. « Nous ne transigerons pas avec le principe de pollueur-payeur ».

La mobilisation pour les retraites de 2003 avait provoqué une canicule et causé la mort de 15 000 personnes

A la veille de la mobilisation contre les retraites, les syndicats sont donc prévenus. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs tenu à rappeler que « avant de bloquer le pays pour soi-disant défendre les retraités, il faudrait surtout penser à ne pas les tuer en provoquant une sur-pollution ». Que chacun prenne ses responsabilités.

mercredi 15 septembre 2010

Continental : le référendum de la honte

"C'est purement et simplement du chantage. Nous avons assisté à un racket social". Le PDG de Continental France ne décolère pas après le coup de force de lundi. Les organisations syndicales ont en effet "forcé" les actionnaires de Continental réunis en assemblée générale extraordinaire, à se prononcer par référendum sur leur Plan de Sauvegarde des Profits. Un plan approuvé à 52% qui prévoit une réduction des dividendes du titre et des profits du groupe contre une augmentation générale des salaires. "C'était ça ou la fermeture de tous les sites et donc la mort du groupe" affirme le représentant de l'intersyndicale "les salariés de Continental ne pouvaient plus continuer dans ces conditions. Je pense que les actionnaires ont choisi la voie de la raison".

Ça passe son temps à geindre et ça se pavane en voiture de sport

Malgré tout, la direction de Continental ne désarme pas. Jugeant cette consultation "illégale", elle déplore le machiavélisme du procédé. "Les syndicats ont menti aux actionnaires. Quand je les entends dire que les salariés sont exsangues, c'est une imposture! Vous savez on vit très bien en France avec le SMIC". En visite sur le parking de l'usine de Foix, le président du conseil de surveillance a invité les journalistes à admirer "les mégane et les laguna flambant neuves de ces pauvres miséreux". Avant d'ajouter : "Quand on est au bord de la ruine, on ne dépense autant d'argent pour tuner sa voiture. Regardez moi ce becquet arrière. Et j'en connais même qui ont des écrans plats!"

Au Medef, c'est la résignation qui prévaut. "Vous savez, ce n'est pas la première consultation du genre. Bien souvent les patrons sont mis devant le fait accompli. On vous demande d'abord de geler vos bonus, de supprimer votre retraite chapeau et votre golden parachute. Puis c'est les stock options, les profits, etc....c'est sans fin" soupire Laurence Parisot. La cause de ce désastre? "La mondialisation" s'exclame la patronne des patrons. "La mondialisation du syndicalisme est un frein à la compétitivité et à la croissance. Les grèves sont internationales dorénavant. Nous n'avons plus aucune marge de manœuvre. Notre capital pèse peu face à leur force de travail".

A France Télécom, les syndicats ont des moyens de pression un peu limites

Alors comment lutter face à ce nouveau péril rouge? "L'espoir c'est la conquête spatiale et la vie extraterrestre. Quand on pourra délocaliser la production sur Pluton, ils feront moins les malins les prolos!".

jeudi 9 septembre 2010

Préjudice fictif de Bernard Tapie : l'UMP accepte de payer

"C'était difficile et courageux. Ce geste tient à la dignité de la fonction présidentielle et a trait aussi à la solidarité avec un homme qui nous a fait remporter de belles victoires et sans qui on ne serait pas là, à commencer par moi". Nicolas Sarkozy s'est dit "fier" de la décision de l'UMP de verser à Bernard Tapie 210 millions d'euros pour le préjudice moral subi dans l'affaire de la vente d'Adidas. Une décision qui fait suite au refus du Trésor Public de régler une note qu'il considère comme frauduleuse. L'administration fiscale a en effet estimé que la mission du tribunal arbitral avait été "détournée et téléguidée dans un but politique". Sous-entendu : le pouvoir a dédommagé Bernard Tapie en remerciement de son soutien à Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007.

Depuis l'annonce de la nouvelle, les guichets d'inscription à l'UMP sont pris d'assaut

Il a donc fallu trouver une solution, et c'est l'UMP qui a décidé de faire "son devoir". Comme l'affirme Frédéric Lefebvre, "je crois qu'on peut dire que ce qui est ressorti des propos des uns et des autres, c'est que c'était l'honneur de notre famille politique d'assumer et de se montrer solidaire dans cette transaction". Une famille politique qui a toujours fait de la solidarité sa priorité, à l'image de la réforme des retraites "juste" et "équitable".

"Il était de toute façon hors de question de laisser au bord du chemin un compagnon de la libération. Bernard Tapie incarne les valeurs du libéralisme, de l'argent décomplexé. Il a été notre modèle durant toutes ces années d'opposition". Jean-Claude Gaudin entend prouver que l'UMP a de la "mémoire" et n'oublie pas son "maître idéologique". François Fillon quant à lui n'hésite pas à faire de l'ex-homme d'affaires le "Mandela de la droite française qui du fond de son calvaire carcéral a su éclairer notre combat pour la liberté d'entreprendre".

Bernard Madoff est le nouveau trésorier de l'UMP

Malgré tout, des voix discordantes se font entendre au sein du parti majoritaire. Certains voient dans cette transaction un précédent fâcheux et s'inquiètent pour les finances du mouvement. "Si on doit payer pour toutes les conneries du gouvernement, on va se retrouver à devoir rembourser le bouclier fiscal ou éponger les milliards de dette de l'Etat. Et là l'argent de tatie Liliane n'y suffira pas!"