lundi 25 février 2008

Faut-il interdire l'UMP?


Les nouvelles déclarations à l'emporte-pièce de Nicolas Sarkozy ("casse-toi alors pauvre con") à un badaud refusant de lui serrer la main, relance le débat sur la la légitimité démocratique du parti présidentiel.
En effet, ce parti populiste abrite en son sein un certain nombre d'agitateurs extrémistes qui par leurs agissements ou déclarations sapent les fondements mêmes de la démocratie. Avant d'entamer le débat juridique et éthique, il est judicieux de rappeler les arguments des tenants de cette thèse.

1) L'UMP n'hésite pas à investir aux différentes élections de nombreux repris de justice, condamnés pour leur mauvaise gestion du bien public. Ainsi on peut citer l'exemple d'Alain Juppé, condamné en première instance le 30 janvier 2004 à 18 mois de prison avec sursis et 10 ans d'inégibilité, pour abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt. Dans son jugement, la cour arguera que le condamné a trompé "la confiance du peuple souverain". Malgré ce jugement sévère (même si la peine sera allégée en appel à 1 an d'inéligibilité), l'UMP n'hésite à investir Alain Juppé aux Municipales de Bordeaux, et même à lui confier un ministère important. (Qu'aurait on entendu si le gouvernement avait confié la responsabilité d'une crèche à un condamné pour pédophilie??). Pour ne pas accabler le pauvre Alain, nous passerons sous silence l'affaire de l'appartement de son fils.
Autre exemple édifiant, celui de Patrick Balkany, condamné en 1996 à à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité pour avoir fait rémunérer par la commune de Levallois, dont il était maire, ses domestiques. Cela ne l'empêchera pas d'être réélu maire et député sous la bannière UMP. Par ailleurs, la commune de Levallois attend toujours 12 ans après qu'il rembouse ses dettes. Ce personnage a aussi son actif une condamnation pour « diffamation » à l'encontre d'une personne chargée d'un service public pour avoir accusé Annie Mandois, conseillère municipale communiste, « d'avoir endoctriné des enfants » lorsqu'elle était enseignante.

Nous passerons sous silence les cas d'Alain Carignon, Jean Tibéri, et autres malfaiteurs planqués au sein de l'UMP.


2) L'UMP soutient des candidats aux thèses homophobes. Christain Vanneste a été condamné en 2006 à 12 000 euros d'amendes et de dommages et intérêts pour propos homophobes. Il avait déclaré que l'homosexualité était "une menace pour la survie de l'humanité".


3)L'UMP use de méthodes d'intimidation envers son opposition. Sans revenir sur les propos de Nicolas sarkozy évoqué plus haut, on rappellera seulement que c'est un multi récidiviste et qu'il avait déjà failli en venir aux mains avec un marin pêcheur qui contestait son augmentation de 172%. Le cas de Patrick Devedjian est ausi révélateur, puisqu'il avait traité de "salope "une candidate MODEM aux législatives à Lyon. Ces méthodes de voyou ont connu une sorte de paroxysme ce week-end, quand Roger Karoutchi, ministre des relations avec le parlement, a commenté l'incartade du Président au salon de l'agriculture en ces termes : "D'homme à homme, (...) moi je lui en colle une". Effectivement de ce point de vue, notre président est resté calme.


4)L'UMP a une pratique du pouvoir qui menace la démocratie. L'élection de Sarkozy aux fonctions suprêmes permet à une poignée de grosses fortunes d'assoir leur suprématie grâce à l'argent public. L'exemple d'Arnaud Lagardère, de Martin Bouygues ou de Vincent Bolloré, tous proches du nouveau président, est assez édifiant. Une des conséquences de cette politique, est la concentration des médias dans quelques mains peu innocentes. Ce qui fait que le contre pouvoir de la presse est aujourd'hui une fable à laquelle plus personne ne croit.


5)L'UMP soutient des thèses nauséabondes qui sapent les fondements de notre constitution et de notre culture . Un bref rappel de l'action gouvernementale et des propos de notre président suffit à s'en convaincre. Les bienfaits de la colonisation, l'enfermement à vie, les peines planchers, le droit du sol, les centres de rétention, les attaques faites aux plus pauvres et aux étrangers, la paupérisation du service public, le démantèlement de l'éducation nationale, les franchises médicales, les retraites, le droit du travail, ....



L'UMP est effectivement une menace directe pour notre démocratie. Comme pour tous les partis extrêmistes de cet acabit, la question de son interdiction mérite d'être posée. Tout en ne perdant pas de vue, que le remède peut être pire que le mal, et pourrait signifier pour certains la fin de la liberté d'expression.


Alors interdiction de l'UMP, pour ou contre?

1 commentaire:

Gontrand de Trélas a dit…

Contre l'interdiction mais pour garder à l'esprit qu'il s'agit d'un parti extrémiste, utile à la pluralité du débat et au folklore mais bien trop dangereux pour gouverner.