Située en plein coeur de l'Europe, et seulement à quelques heures de train de Paris, c'est en Auschwitz que se réuniront prochainement les ministres polonais, allemands, autrichiens et français de l'Environnement, des Transports et du Codéveloppement, pour aborder la question cruciale du traitement des déchets, dernier volet du Grenelle de l'Environnement que Jean-Louis Borloo souhaite élever à l'échelle européenne, profitant de la présidence française de l'Europe.
« Auschwitz possède les infrastructures nécessaires », a déclaré Brice Hortefeux ce matin au micro de Jean-Michel Aphatie.
On y débattra les questions de valorisation, de tri sélectif, de transports des déchets, mais aussi d'incinération des déchets non-recyclables.
Il pourrait notamment être envisagé de réhabiliter le site d'Auschwitz pour en faire le "Premier Centre Européen du Traitement des Déchets Ménagers". D'après les archives du Ministère de l'Immigration et du Codéveloppement, on pourrait y traiter jusqu'à 300 millions de tonnes par an, un chiffre non négligeable qui pourrait en faire réfléchir plus d'un, notamment chez nos voisins européens qui restent encore sceptiques.
Une décision courageuse car, à l'heure de la polémique facile, nombre d'opposants au PS ne manquent pas d'accuser le gouvernement, ni plus ni moins, de vouloir faire un "pied-de-nez" à l'Histoire, faisant référence, on l'a compris, aux fameux "camps de la mort" du régime nazi.
Brice Hortefeux, l'un des porteurs du projet, balaie la calomnie d'un revers de main :
« Honnêtement, on en a ras le bol de cette histoire du passé. »
Il veut dépasser ce faux-débat, qui selon lui en cache un autre : celui de la véritable discrimination qui pèse sur la ville depuis tant d'années :
« On va mettre fin à l’opprobre sur cette ville.[...] Ce sera la première réunion internationale depuis soixante ans »
Une occasion unique pour la Pologne d'en finir avec la repentance et de reprendre le chemin positif de l'Histoire.
16 commentaires:
Les pastilles qu'il y a par la bas ont aussi un deuxième effet quoi...
Waouh !
Des hommes avec des couilles, c'est beau !
Auschwitz? Et pourquoi? Il n'a pas osé aller à Gross-Rosen?
Je voulais dire "Woutch !" mais Christine a déjà dit waouh, c'est un peu redondant, non ?
@emcee : ou à Vincennes ?
@christine et ko : ah bah hé !
Gross-Rosen, c'est parce qu'il aurait pu avoir une plaque appropriée. Genre rosace - cé.
Là ça va un peu loin quand même, non? enfin...
Je te le concède. Mais nous sommes tributaires de l'actualité...
La prochaine fois, je veux bien faire un article sur la coupe de cheveux de Brice Hortefeux, mais ça cachera l'essentiel. Je parle de l'article.
György Konrad l'a écrit dans Le Rendez-vous des Spectres : nous étions des déchets ? Eh bien, les nazis ont accéléré le développement des usines d'incinération...
@ Jean-Pierre Martin : vous échappez pour cette fois au maniement de la pelle à pallier en camp de rééducation.
Elle est où l'indécence? Chez les caricaturistes ou chez ceux qui reproduisent des schémas infects au vu et au su de tous et sous le sceau de la démocratie?
Elle est où la brutalité, chez ceux qui organisent un sommet de l'immigration à Vichy sans état d'âme, ou chez ceux que ce mépris révolte?
Elle est où l'ignominie, chez ceux qui dénoncent ces horreurs devenues banales, ou chez ceux qui laissent faire, par leur veulerie ou leur indifférence obscène?
Hélas, on n'entend que peu de voix médiatiques s'élever contre ce cynisme affiché.
@Ludo
Oui. Ca va loin.
Mais t'as vu la gueule des conducteurs ?
JPM te la fait au propre, sans la maquilleuse. Alors forcément, on voit les asticots...
Non ça va pas trop loin, ce billet est drôle par ce que c'est tout à faite juste.
ça va gratter dans les entrailles de cette droite réactionnaire au pouvoir.
L'anti repentance a été le cheval de bataille du candidat "talonnette" (merci VA j'aime bien ce mot !)tout au long de sa camapagne 2007, tout a été fait pour annoncer et justifier son ministère de l'identité nationale. Il n'a cessé de repenser et revisiter l'histoire tout au long de ses discours :
Rappelez vous du discours de Poitiers en 2007, mémorable :
quelques extraits :
« Je veux dire à tous les Français que nous sommes les héritiers d'une seule et même histoire dont nous avons toutes les raisons d'être fiers. Si on aime la France, on doit assumer son histoire et celle de tous les Français qui ont fait de la France une grande nation »
Et encore :
"Au bout du chemin de la repentance et de la détestation de soi, il y a, ne nous trompons pas, le communautarisme et la loi des tribus".
Qu'essaie t-il de dire ?:
Il dit aux français qu'ils font partie d'une grande nation et qu'ils doivent en être fiers et qu'ils doivent faire table rase du passé.
Il assume et fait assumer la colonisation (manuels scolaires.
Et puis toujours le m^me processus de la droite : stigmatiser l'immigration, effrayer les citoyens d'un envahissement d'une civilisation obscure et barbare qui pourrait casser l'identité de la nation :
d'un côte il fait part de son attachement aux droits de l'homme mais en parallèle il présente la chasse des sans papiers (qu'il nomme les clandestins) comme une nécessaire mesure pour défendre les immigrés eux mêmes contre les discriminations.
Bref tout ça est gravissime, et ça va continuer de plus belle avec la crise financière et économique, le populisme est en marche et le rassemblement à Vichy du ministère hortefeux n'est vraiment pas anodin....
C'est-à-dire que c'est du nationalisme, et effectivement ça risque pas de s'arranger. Le mot nation dans ses discours n'est d'ailleurs pas utilisé au hasard.
En fait la réaction du Ludo, je pense que j'aurais pu l'avoir si, il y a un an ou deux, j'avais lu un article parodique qui titrait "Hortefeux organise un sommet de l'immigration à Vichy". J'aurais probablement dit "Rhhhooo lot' 'tain c'est exagéré". Et puis, la capacité d'indignation s'use, à force de ne pas s'en servir, et la caricature devient réalité.
Aujourd'hui, on arrive à se demander : "Mais qu'est-ce qui pourrait encore choquer quelqu'un ?". C'est peut-être ce qu'il y a de plus terrible.
Alors tant mieux si cette fois-ci ça a marché un petit peu, je garde un espoir.
Parodie... Caricature... Incroyable...
Oui, c'est bien de ça qu'il s'agit : cette satire, on en a rêvé, Hortefeux l'a faite - mais c'est pas pour de rire.
On se sent dépassé sur un terrain qu'on affectionne. Comme Karl Kraus - dont la satire était le métier - forcé de constater, en 1933, que les exagérations de Hitler coupaient la chique aux siennes : "Il existe un mystérieux accord entre les choses qui sont [le gouvernement de Vichy, celui de Sarkozy] et leur dénégateur [Hortefeux et l'histoire des quotas à travers les âges] : elles produisent la satire en autarcie".
Pour tenter d'atténuer l'angoisse qui étouffe l'estomac, il y a aussi ça :
http://cvuh.free.fr/spip.php?article 200
Personne a entendu parler d'un projet de Trans-Europe-Express qui relierait Vichy à Auschwitch?
En réhabilitant de vieilles infrastructures?
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