mardi 29 avril 2008

Il faut sauver le soldat Marchiani...


"Il m'a été soumis un dossier, je suis en train de l'étudier, d'y réfléchir, de peser le pour et le contre et je ferai connaître la décision".
C'est en ces termes que notre président a commenté la demande de grâce qui lui a été soumise pour Jean-Charles Marchiani, condamné à trois ans et un an de prison ferme pour avoir perçu des commissions occultes dans des affaires d'attribution de marchés publics et qui doit comparaître prochainement dans le cadre de l'Angolagate dans lequel il est poursuivi, au côté de Charles Pasqua, pour trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux.



Au-delà même de que décidera Nicolas Sarkozy, l'absence de réactions outragées aux propos du président ("le pour et le contre") est une victoire idéologique essentielle sur le chemin pentu de la nécessaire réforme de la Justice.



La politique judiciaire menée par le gouvernement français nécessite un profond travail pédagogique pour être acceptée par la plèbe. Il peut en effet paraître choquant d'offrir l'impunité à ses amis politiques alors que dans le même temps, on mène une répression impitoyable à l'égard des catégories les plus faibles (peines plancher pour les petits délinquants, prison à vie, traque aux sans papiers, délit de fauchage...).



Mais cette politique répressive, cette réponse judiciaire aux problèmes sociaux a ses limites : les prisons débordent, les détenus s'entassent. Il faut donc faire de la place.

Si on veut restaurer la sécurité, il faut savoir ne pas encombrer les prisons avec des gens qui n'ont rien à y faire. Ou alors il faut accepter d'augmenter les impôts dans un pays où la pression fiscale confine déjà au racket.



Il s'agit donc pour le bien collectif, pour pacifier nos rues, sauver nos filles des tournantes et nos voitures des flammes, de lâcher du lest sur les peines vénielles, les délits excusables. Au premier rang desquels, l'abus de bien social, dont la réforme est à l'étude et qui pèse comme une épée de Damoclès sur la compétitivité de nos entreprises. Il faut expliquer au peuple qu'il n'est pas raisonnable d'enfermer tous les patrons qui détournent un peu d'argent ou fraudent le fisc. "La pénalisation de notre droit des affaires est une grave erreur, je veux y mettre un terme" avait déclaré le président Sarkozy. Car c'est avant tout un acte de résistance civile dans ce pays infesté par le communisme. Et s'il fallait embastiller tous les patrons fraudeurs, il faudrait quasiment doubler les places de prison disponibles.



Il faut donc habituer l'opinion, éduquer les masses et la grâce de Marchiani fait acte de pédagogie. Car les experts du ministère de la Justice ont fait leurs calculs. La réforme du droit des affaires ne suffira pas. Seule l'amnistie complète des élus de l'UMP et du Nouveau Centre permettrait de libérer le nombre de places de prison nécessaires à la politique de guerre aux pauvres.



Il faut sauver le soldat Marchiani!

5 commentaires:

piedo a dit…

BRAVO !!!

Quel courage d'écrire tout haut ce que Pierre Bédier pense tout bas.

Anonyme a dit…

Moi , j'aimerais bien que tous ces cafards ailles en prison, ainsi que ceux qui detourne le "racket" social (estimé à 40 millards d'apres le dernier rapport du SNUI (Syndicat national unifié des impôts), et je suppose que c'est une fouchette tres en dessous de la realité)
Dire qu'on nous emmerde avec les 12 M de la secu et les denationnalisations...

Merci Mr B pour tes Lumieres et le ton de tes articles.

Anonyme a dit…

Et elle est où, d'ailleurs en passant, la liste des contribuables français qui ont planqués du pognon au Liechtenstein, liste obligeamment transmise à nos services par le fisc allemand et dont "on" a beaucoup parlé... il y a 1 mois ou plus.

Elle est où la liste? mmmh? Où qu'elle est?

150 noms quand mêmes! Disparue! Pshitt! Circulez y a rien à voir.

Anonyme a dit…

Oh moi j'aime bien elkabach je le trouve très mignon.

Anonyme a dit…

Du pur baume au coeur !
Il reste encore aujourd'hui, au pays des lumières, d'authentiques combats humanistes à mener, Marchiani en sera la bannière ; nous n'avons plus qu'à attendre que BHL, Bruckner et Philippe Val viennent grossir nos rangs de leur courage politique !