Alors que le chômage repart à la hausse, le gouvernement a décidé, à la surprise générale, de durcir sa politique en matière d'emploi. Comme François Fillon l'a annoncé ce week-end, il est question de supprimer l'ensemble du dispositif d'indemnisation. "On s'aperçoit que notre système est inefficace. Les cotisations chômage pèsent sur la compétitivité de nos entreprises, et n'incitent pas les chômeurs à reprendre un emploi" a argué le premier ministre. Comme le soulignait le sénateur UMP Serge Dassault la semaine passée, "c’est quand même anormal de vouloir donner de l’argent de l’Etat qui n’en a pas beaucoup à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu’on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d’argent à l’Etat". Et il est effectivement pertinent de s'interroger sur la pérennité d'un processus d'assistance qui semble être devenu une machine à créer du chômage.
Interrogé sur le revirement spectaculaire de la politique de l'emploi, le premier ministre a réfuté tout changement de cap. "Il s'agit plus d'une accélération que d'un retournement. Il faut aller plus loin dans l'incitation au retour à l'emploi"a tempéré le premier ministre. Même s'il admet que la situation des comptes publics est "préoccupante", il réfute tout lien de causes à effets. "Les comptes sociaux n'ont rien à voir là-dedans et l'Etat ne gagnera rien dans l'affaire. Les cotisations chômage seront supprimées. Ce qui rendra des marges de manœuvre à nos entreprises et du pouvoir d'achat aux français". Il semblerait que pour une fois, la France soit à la pointe de la modernité et cesse de courir après les réformes de ses voisins européens.
Laurent Wauquiez, ministre de l'emploi, a donc été chargé de mettre en musique cette "révolution idéologique". Si rien n' a encore filtré sur le calendrier et la méthode qui guidera ce projet, intitulé "Une bataille d'avance face à l'emploi", le ministre a d'ores et déjà annoncé que tout serait vraisemblablement prêt pour la rentrée. Il admet qu'il sera "impossible pour le gouvernement de négocier avec les partenaires sociaux des principes de la réforme" mais a appelé les syndicats et l'opposition parlementaire à la "responsabilité" et à la "retenue". Selon lui, "il serait criminel de vouloir politiser cette question" et a rappelé que ce n'est pas "aider les chômeurs que de les laisser dans l'assistanat et l'oisiveté".
Le gouvernement semble jouer sur du velours. Peu de voix se sont élevées pour s'opposer à ce volet de la réforme et l'opinion apparaît de plus en plus excédée par le montant exorbitant des indemnisations chômage. Nicolas Sarkozy semble en phase avec l'opinion lorsqu'il affirme "qu'il est tout de même extraordinaire qu'un chômeur gagne plus qu'un honnête travailleur".
Le premier ministre a par ailleurs avoué lors de sa conférence de presse, qu'il sentait une évolution des mentalités, et a souligné le rôle responsable de la presse dans cette "bataille pour l'emploi".
Mais tout le monde n'a pas le sens des responsabilités et le second volet de la réforme provoque quelques remous dans le milieu associatif. Même si rien n'est arrêté sur le sujet, le premier ministre a tout de même évoqué de possibles sanctions contre les chômeurs. "L'idée serait de criminaliser le chômage, c'est à dire de rendre les chômeurs pénalement sanctionnables". Il s'agit de créer un "choc psychologique" qui pousserait véritablement les chômeurs à chercher du travail et qui motiverait les autres à garder le leur. "Il est temps de remettre un peu de compétition et de bon stress dans la société française". Voilà une véritable révolution culturelle qui risque malheureusement de se heurter de plein fouet aux archaïsmes français.
Au sujet de la nature des sanctions, M. Fillon a dit que ce point serait négocié par les partenaires sociaux mais que sa préférence allait à des amendes voire de la prison ferme pour "les chômeurs multi-récidivistes".
Le gouvernement passe donc à l'offensive sur la question de l'emploi, et l'opposition semble pour l'instant K.O.
11 commentaires:
Enfin une bonne nouvelle dans toute cette sinistrose qui a depuis trop longtemps marqué une France sur le déclin.
Quelle merveilleuse manière d'entamer une semaine de travail et de labeur !
Une bonne occasion de rétablir la peine de mort ?
La peine de vie semble les combler, déjà.
Ils en viendront à la peine de mort quand ils auront tout épuisé.
A mon humble avis.
'tin! Encore une super bon article. Z'avez des nègres?
des nègres!!! et pourquoi pas des chinois pendant qu'on y est!
Ce blog restera un blog blanc!
euh ...désolée ... Moi, je disais ça ...
Je sais, personne n'avoue facilement qu'il utilise des nègres. Je comprends.
NB: les milliers de lecteurs de ce blog auront rectifié d'eux-mêmes: on ne dit pas UNE article, évidemment.
Celui qui a tapé le commentaire à ma place est reparti dans la plantation de coton.
Ignorant.
C'est sympa, c'est original, mais ça manque cruellement de fouets clouté et de latex tout ça, vous trouvez pas ?
Les lecteurs intéressés par la quatrième image pourrontlire le dossier dans Alternatives économiqes, juin 2008,
http://www.alternatives-economiques.fr/faut-il-sanctionner-les-chomeurs-_fr_pub_720.html#37356 .
Ah, on va enfin connaître la réponse à la question qui brûle toutes les lèvres : "Faut-il sanctionner les chômeurs ?"
La semaine prochaine :
"Faut-il punir les malades ?"
ou encore :
"Faut-il euthanasier les étrangers en situation irrégulière ?"
Poser la question c'est y répondre. Nous devons avoir le courage de sortir du carcan politiquement correct qui sclérose notre pays et freine les réformes nécessaires et souhaitées par la majorité des français.
Seuls des individus peu respectueux des règles démocratiques et arc-boutés sur des privilèges d'un autre temps au détriment de la France qui se lève tôt auront le cynisme de s'y opposer.
eh bé...
on est mal barré avec des fous pareils
une bonne révolution s'impose mais sans violence si possible
organisons là
Il faut sanctionner les fautes, il est grand temps. Il faut également dénoncer les attentistes et récompenser ceux qui s'épuisent à chercher du travail. Il y a trop de futurs patrons qui utilisent les allocations pour lancer leurs entreprises c'est injuste pour le salarié licencié qui finance indirectement un projet individuel. Je crois que cette mesure utilisera à la fois la carotte et le bâton sinon elle n'aura pas de sens. Il faudra que l'allocation soit progressive en fonction des efforts fait pour la recherche d'un emploie. Ne pas travailler c'est voler la communauté et on incarcère les voleurs. Il est donc tout à fait normal de mettre en prison tout les oisifs, qu'ils soient chômeurs ou rentiers, à moins que cette oisiveté ne soit un bien pour la collectivité (bénévoles, parents s'occupant de leurs enfants, mécènes, mystiques).
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