Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, le parlement allemand, le Reichstag, est ravagé par un incendie criminel. L'évènement est immédiatement récupéré par les nazis au pouvoir, qui en profitent pour dénoncer un complot communiste et proclamer la Reichstagsbrandverordnung qui suspend sine die les libertés individuelles. S'engage alors une campagne de répression sans merci contre les communistes allemands. Le parti communiste n'avait bien entendu rien à voir avec l'incendie et tout porte à croire que ce sont les nazis eux-mêmes qui ont provoqué le sinistre.
Göring faisait très peur
Le 22 juin 2008, un incendie se déclare dans le centre de rétention de Vincennes. Le feu semble avoir pris suite à une mutinerie des détenus, parqués dans des conditions inacceptables et révoltés suite à la mort suspecte d'un d'entre eux survenue la veille. On fait face ici aux conséquences directes de la politique menée par l'UMP au pouvoir depuis un an. La traque aux étrangers décrétée par le gouvernement Sarkozy avec son objectif de 25 000 expulsions par an a créé de fait ces situations honteuses de détresse humaine. Dans l'espoir de masquer la responsabilité écrasante de ses choix politiques, l'UMP, par la voix de Frédéric Lefebvre, tente une récupération politique du drame: "Il n’est pas tolérable que des 'collectifs', type RESF (Réseau Education Sans Frontières) viennent faire des provocations aux abords de ces centres au risque de mettre en danger des étrangers retenus". La protection des étrangers retenus est devenu une priorité pour l'UMP. Mais le porte-parole de l'UMP va plus loin. Il ne dénonce pas seulement l'agitation politique de RESF, il les accuse d'avoir provoqué l'incendie : "L’UMP demande que dans l’affaire de Vincennes toutes les conséquences soient tirées, y compris au plan judiciaire, si la responsabilité de membres de collectifs comme RESF était avérée(...) Les départs de feu volontaires auraient pu faire des victimes". Rappelons à toutes fins utiles, que personne, exceptée la CIMADE, n'a le droit d'entrer dans ces camps de rétention. Si comme le souligne Frédéric Lefebvre, RESF est coupable des départs de feu, ce ne peut être qu'à distance. Les forces de la pensée sans doute. Mais rassurez-vous, notre grande démocratie saura faire face : "La plus grande transparence étant pratiquée dans notre pays, raison de plus pour ne pas tolérer que des associations comme RESF viennent semer le désordre au risque de déclencher des émeutes et des actes irréparables".
Fréderic Lefebvre fait moins peur : c'est un démocrate
La thèse défendue par l'UMP atteint des sommets de stupidité. Mais peu importe.
La thèse du complot communiste défendue par les nazis n'avait pas résisté au procès de Leipzig en septembre 1933. La défense avait point par point fait éclaté l'accusation. Cela n'avait pas empêché les nazis de maintenir leur politique de répression, la propagande ayant déjà fait ses ravages dans l'opinion bien avant le procès.
La France est une démocratie : les innocents qu'elle enferme ne portent pas l'étoile jaune
A noter que dans l'histoire, 14 détenus ont réussi à prendre la fuite. Attention braves gens, 14 innocents courent toujours!
5 commentaires:
Il n'y a plus qu'un seul innocent qui court toujours, selon Rance-Info ce midi...
(Radio-Paris ment ! Radio-Paris ment ...)
tout porte à croire que ce sont les nazis eux-mêmes qui ont provoqué le sinistre
Ca, c'est ce qu'affirme Thierry Meyssan. Et voilà, on retombe dans la théorie du complot.
Un billet au premier degré, c'est le premier que je lis ici. Des fois, c'est compliqué de s'indigner au 3 ou 4ème.
Foutons le feu à tous les centres de rétention !
Je n'ai pas écouté les infos depuis ce matin 8h, je vais peut-être continuer !
L'incident du Reichstag pourrait bien faire long feu...!
Entendu ce midi chez Morandini après la chronique de Frédéric Bonnaud, le délégué national des jeunes UMP David Weiss affirmer que RESF est une organisation terroriste. On se demande vraiment si Pétain n'a pas repris les pleins pouvoirs dans ce pays.
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