Nicolas Sarkozy a définitivement trouvé un emblème à sa politique : il a placé son quinquennat sous le signe de la fenêtre.
Hier matin, à l'heure fixée pour son expulsion locative, une jeune mère de famille s'est défenestrée pour échapper à la précarité. Ce fait divers sordide résume assez bien la situation dans laquelle sont plongés nombre de français. Les nécessaires mutations que notre économie doit opérer pour devenir plus compétitive laissent sur le carreau les plus fragiles de nos compatriotes. Se pose alors la question de la gestion de cette détresse sociale. La semaine dernière encore, Nicolas Sarkozy soulevait un tollé en proposant de taxer toujours plus les forces vives pour financer le RSA. Bien conscient du boulet fiscal qu'il risquait de fixer au pied de nos entreprises, il a changé son fusil d'épaule et choisi une autre voie : la défenestration.
Cette solution a le mérite d'alléger le coût de l'assistanat et de désengorger nos prisons. Car même s'il est louable de criminaliser la pauvreté, encore faut-il avoir les moyens de cette politique. Et notre président se les donne.
Nicolas Sarkozy n'est pas l'inventeur de cette politique. Bien avant lui, les romains effectuaient cet acte du haut de la roche Tarpéienne. Et Pierre Brossolette, après avoir subi deux jours et demi de torture, n'a pas hésité à sauter pour éviter de parler à la Gestapo. Mais, le président français a été le premier à généraliser cette pratique à des délits mineurs. On se rappelle ainsi la vague de morts par précipitation qui a accompagné la mise en place de la politique de rafles et d'expulsions des sans-papiers. Il faut rendre hommage au gouvernement français de n'avoir pas cédé, et souligner le génie qui a consisté par défenestrer d'abord les étrangers. Cela a permis à la population de s'acclimater en douceur.
Et maintenant me direz-vous, à qui le tour? S'il paraît évident que les chômeurs et les rmistes succèderont aux étrangers et aux SDF, on peut s'interroger sur l'efficacité à long terme d'une telle pratique. Car il faut bien l'avouer, autant elle est efficace en ville, autant la défenestration est sans effet dans les campagnes où les bâtiments possèdent rarement plus d'un étage.
Malgré tout, le symbole de la fenêtre est fort. Et il peut être utile à notre Mike Brant de la politique. Car comment mieux justifier les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits aux plus riches qu'en invoquant l'argent jeté par les fenêtres?
2 commentaires:
Sans doute une publicité déguisée pour Microsoft, ces histoires de fenêtre. Faire référence ainsi à l'homme le plus riche du monde, c'est peut-être aussi un message adressé à nos riches pour qu'ils reviennent enfin !
Chassez le naturel par la porte, il revient par…
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