lundi 3 mars 2008

Mère courage



Elle n'a pas hésité.

Laurence Parisot a pris une autre dimension ce week-end.

Finies les incantations dans le vide. On se rappelle de la patronne du MEDEF qui hurlait avec les loups, feignant la naïveté devant le scandale de la caisse noire de l'UIMM. Elle ignorait tout. Comme le dit la jurisprudence Lagardère, mieux vaut être incompétent que malhonnête.

On se rappelle aussi cette patronne désemparée devant l'indécente augmentation (+40%) des revenus des patrons du CAC 40, saisissant le comité éthique (sic) du MEDEF tout en jugeant "normal, archi-normal que les dirigeants de très grandes entreprises soient très bien payés".

On la raillait, la jugeant trop tendre pour ce numéro d'équilibriste qui consiste vanter les vertus de l'ultralibéralisme tout en réclamant encore et toujours plus d'aides publiques pour les patrons.

Elle a bien sûr su mener des combats nécessaires dans cette France colonisée par la tyrannie communiste où « la liberté de penser s'arrête là où commence le code du travail ». Elle a ainsi ramené un peu de bon sens dans le débat sur les protections du salarié en rappelant des évidences telles que " la vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ". Elle a parfois dû céder à la caricature pour faire passer les revendications les plus brutales ("On embauchera plus s'il est moins compliqué de licencier "), mais elle n'a jamais cédé à la démagogie " parce que se dire ou laisser croire à tout le monde aujourd'hui en France que nous pouvons entrer dans un métier, prendre un emploi et le garder quasiment à vie, c'est de l'utopie. Ou alors c'est de la fonctionnarisation, c'est proche de l'utopie communiste et on a vu comment elle s'est terminée ". Bref cette femme responsable, 276ème fortune de France et héritière d'un groupe pesant des centaines de millions d'euros, a su rappeler aux Français leurs obligations et le coût de leurs privilèges.

Mais jusqu'à ce week-end, tout ceci n'était que des mots. Laurence restait sur la réserve.

Elle a enfin fendu l'armure.

Devant le scandale Denis Gautier-Sauvagnac, Laurence Parisot n'a pas hésité. Elle a interrompu ses vacances.

1 commentaire:

Gontrand de Trélas a dit…

Oui l'info du week-end c'est pas les millions de Gautier-Sauvagnac, mais c'est que Parisot prend des vacances en pleine période "travailler plus pour..."