La France réussit son examen d'entrée dans l'OTAN

C'est en fin de semaine dernière que la France a brillamment réussi l'examen sanctionnant son retour dans le commandement intégré de l'OTAN. "C'est un soulagement. Même si on avait bien potassé, on n'était pas à l'abri d'un accident" déclarait Nicolas Sarkozy à la publication des résultats.

Il faut dire que le sujet proposé au candidat français est resté très classique : "Dans le cadre d'un sommet international (type G7, OTAN, OMC), vous ferez en sorte d'assurer le succès idéologique de l'événement auprès de populations civiles hostiles". Le camp français s'attendait en effet à un sujet traitant des "populations civiles". Comme le confirmait François Fillon, "on avait fait le pari que l'OTAN reviendrait à des préoccupations civiles. La déconfiture militaire en Afghanistan nous laissait penser que l'organisation reviendrait à des recettes qui marchent, comme le bombardement de civils à Belgrade en 1999".

La France sur le chemin de l'excellence

C'est donc à coups de matraque et de gaz lacrymos que les forces de l'ordre françaises ont fait dégénérer la manifestation anti-OTAN de Strasbourg. "L'aspect le plus visible et le plus spectaculaire de notre prestation est effectivement le lynchage en règle de pacifistes, mais tout ceci est le fruit d'une stratégie réfléchie" explique Michèle Alliot-Marie. "Compte tenu du peu de temps dont on disposait, il était impossible de faire un travail en profondeur pour formater l'opinion. On a donc tout mis en place pour pourrir la manifestation, et avec la collaboration amicale des médias on s'est fabriqué un ennemi violent". Stratégie classique mais efficace qui permet d'escamoter le propos de fond des manifestants. "C'est une simple politique de diversion. On crée la peur. Rappelez-vous le 11 septembre 2001 aux États-Unis. Alors que la plupart des pirates sont saoudiens, les alliés n'ont pas hésité à attaquer l'Afghanistan puis l'Irak. Ce fut un peu notre modèle" confirme Nicolas Sarkozy.

Ce raté avait échoué comme une grosse merde

Au sortir de sa réintégration dans l'OTAN, le président a tenu à remercier tous les dirigeants politiques républicains, qui ont su faire jouer "l'unité nationale pour passer avec brio cette grande épreuve". La remarquable saillie (*) de la secrétaire générale du PCF Marie-Georges Buffet a en effet fortement impressionné le jury. Un pays où les communistes sont si soumis mérite de fait sa place dans le commandement militaire.

Les réactions de joie n'ont pas manqué dans le pays. Ainsi, Frédéric Lefebvre a salué une "victoire méritée et un succès éclatant pour le président Sarkozy. Cela faisait deux ans, que de lois sécuritaires en restriction du droit de grève, il préparait le pays à cet examen. Notre démocratie apaisée et moderne mérite cette promotion".

En cas d'échec et de passage au rattrapage, la France gardait quelques atouts dans sa manche. Ainsi, le chef de l'État révélait ce matin qu'une expédition punitive à Sangatte contre des immigrés afghans avait été envisagée. Histoire de prouver au jury sa loyauté et son implication dans la lutte globale contre le terrorisme.


(*) "Mais surtout j'ai de la colère parce que des gens qui seront présentés comme des militants anti-Otan alors qu'ils ne méritent que le nom d'imbéciles ont commis des actes très graves, qui méritent une condamnation claire et sans ambiguïté. Ces gens ne sont pas des nôtres, ce ne sont pas des militants pacifistes et nous refusons que leurs actes soient rapprochés d'une manière ou d'une autre à la manifestation pour la paix"