"On ne va pas laisser une poignée d'illuminés bloquer le chantier du progrès social". L'évacuation de Notre-Dame-du-CAC a donc commencé au petit matin. Avec la bénédiction de Jean-Marc Ayrault. "Face à l'échec du dialogue social, le gouvernement a décidé d'utiliser des moyens plus radicaux". Jusqu'à provoquer de véritables scènes de guérilla. Le préfet des Hauts de Seine témoigne : "Les forces de l'ordre ont notifié l'ordre d'évacuation. Mais les insurgés ont refusé de quitter les lieux et ont basculé dans la violence". Licenciements, délocalisations, travail précaire, harcèlement. Les occupants de Notre-Dame-du-CAC étaient à la tête d'un véritable arsenal. Qu'ils n'ont pas hésité à utiliser.
Surveillée de près par les services de renseignement, c'est la publication du livre La Compétitivité qui vient par le Comité Invisible, qui a incité le gouvernement à agir. "On soupçonne fortement les patrons du CAC d'être à l'origine de cet opuscule, en particulier Louis Gallois". Ce guide du parfait terroriste ultralibéral incite les entrepreneurs français à la prise d'otages de salariés. Et réclame une rançon de 30 milliards d'euros. "Il est temps de faire respecter la loi et de rendre les entreprises aux salariés!"
Mais le coup de filet dans les milieux ultra-conservateurs ne s'est pas limité à Notre-Dame-du-CAC. En effet, le gouvernement a dans le même temps délogé les fondamentalistes chrétiens de Notre-Dame-de-Lourdes, où ils entendaient protester contre le mariage homosexuel. Jamais avare d'un bon mot, François Hollande a commenté l'opération. "Pour le coup c'était Notre-Dame débande!"