Aujourd'hui, nous sommes Vendredi®, Vendredi® Saint. Je vais enfin savoir s'ils ont repris mon billet de la semaine dernière.
Là, je suis en train d'écrire un autre billet. Je sais, vous vous en doutez. Quel débit, hein ? Tout en écrivant ce billet, je prends mon petit déjeuner. C'est ça, la liberté du blogueur, je fais ce que je veux, je suis mon propre patron, et c'est vraiment motivant. Un café sans sucre et un croissant au beurre, mais sans confiture, rapport à mon régime. (Rappelez-vous, j’en ai parlé dans mon billet de mardi dernier)
Je me suis donné une heure pour
Laissant libre cours à ma créativité, je griffonne quelques titres accrocheurs. Il faut que je sois original. Voyons, imaginons, que dirait quelqu’un d’original en cette occasion ? (Vous avez vu ? J'ai mis une référence littéraire)
« Vendredi®, c’est aujourd’hui. » Impossible, imaginons un lecteur lambda qui ne lirait mon billet que le dimanche, ça ne collerait plus. C’est que le temps file vite, sur Internet, il faut être proactif.
« Vive Vendredi® ». Dommage, déjà pris. Je l’aimais bien celui-là, assez sobre, plutôt direct, genre petit clin d’œil entre élites du net, ça leur aurait plu c’est sûr.
« Vendredi® 13, ça fait peur » Non là, ça va trop loin. Il faut être irrévérencieux sur le net mais il y a des limites, je ne voudrais pas qu’ils pensent que je leur fais de la contre-publicité, il y a tout de même cinquante euros à la clé…
Tout simplement « Je suis dans Vendredi® » : simple, sobre, efficace. Bon, les mauvaises langues vont dire que je me la raconte un peu, mais enfin, l’opinion des gens, le regard des autres, tous mes lecteurs me qui lisent régulièrement depuis des mois savent bien maintenant que je ne suis pas comme ça. Ah, zut, décidément, quelqu’un d’autre a été original avant moi.
Vendredi®, quel journal, tout de même. C’est vraiment le meilleur de l’internet, les articles sont triés sur le volet, parmi des centaines de millions de blogs dans le monde, rendez-vous compte ! La preuve c’est que parmi tous les articles sélectionnés parlant de Vendredi®, vous aurez remarqué qu’il n’y a aucune critique, alors que les blogueurs par définition sont totalement libres de parole.
C'est d'ailleurs cela la force de Vendredi® : alors que les journalistes sont dans leur grande majorité des individus formatés, prêts à tout pour un tant soit peu de notoriété, de reconnaissance et disons-le, de l'argent, usant de la flagornerie au point que le syndrôme de la langue usée sera bientôt reconnue comme maladie professionnelle, tellement incapables de liberté qu'ils en viennent à accrocher leurs laisses eux-mêmes avant de partir en promenade ; par nature, les blogueurs sont portés à bien autre chose.
Sans vouloir insister, quel travail de titan ils font à Vendredi®, et puis ils récrivent tellement bien les articles, à tel point que moi-même je ne ferais pas aussi bien. Ah oui, parce que je ne vous l’avais pas dit, je crois, mais ils me publient régulièrement. Oui bon, écoutez, je ne vais pas donner dans la fausse modestie, c’est vrai que mon blog est pas mal fait, c’est assez bien écrit, avec une certaine liberté de ton et disons-le pas mal d'humour je crois, et puis à force les gens me connaissent et s’intéressent vraiment à ma vie, à ce que je pense, à quelle heure je vais aux toilettes, à ma vie sexuelle (ou non), à ce que je ressens quand je blogue, etc. J'ai démarré de rien, au départ c'était juste pour le plaisir et puis au fil des semaines, j’ai créé une attente, de plus en plus de visiteurs uniques (me demandez pas pourquoi, c'est comme ça qu'on dit). Et puis, on est pris dans la tourmente. Aujourd'hui, je ne peux plus me permettre de laisser trop longtemps des centaines de milliers de gens en déshérence, sans un nouveau billet de moi tous les trois jours. Alors j’assume mes nouvelles responsabilités, tout simplement.
Non et puis c’est vrai, il faut avoir vraiment du talent (et du courage) pour se lancer dans l'aventure Vendredi®, avoir une vraie vision à long terme, un business-model qui tient la route, bref ça n’est pas donné à tout le monde, en somme. Et puis je dois dire aussi qu’en tant que blogueur sélectionné, j’ai disons la chance d’être assez influent auprès de Jacques pour lui donner quelques conseils et je dois avouer que depuis qu’ils ont appliqué mes préconisations je trouve que la qualité s’en est ressentie. Je crois que c’est quelqu’un d’intelligent qui a tout de suite compris ce que je lui disais et je pense que la presse française ne s'en porte pas plus mal.
Alors oui, je le dis sans concessions, j'achète Vendredi® (presque) toutes les semaines (j'ai tout de même ma petite liberté, je l'achète si je veux). Je ne le lis pas entièrement, bien sûr, l'important c'est de l'acheter, mais ça me permet surtout de relire ce que j'ai écrit bénévolement sur Internet, et puis je le fais lire aux autres : mes voisins, mes parents, les voisins de mes parents, les parents de mes voisins, et puis quand je ne trouve plus de public je l'écris sur mon blog, en espérant que ce soit repris dans Vendredi®.
Ca a littéralement changé ma vie. Avant, en soirée, quand on me demandais ce que je faisais dans la vie, je proposais immédiatement une nouvelle coupe de champagne, ou j'embrayais sur les résultats du PSG. J'avais trouvé quelques techniques, comme ça, pour détourner l'attention mais en général, ça revenait toujours sur le tapis. Alors j'étais obligé de l'avouer, "je suis banqfffrfrfier". Pardon, j'ai pas bien entendu ? Je suis banquier ! Ah. Alors à ce moment-là, deux possibilités : soit la personne en face de moi finissait sa coupe d'un seul trait, et prétextait un vague petit four à aller chercher au buffet, soit je me farcissais l'éternelle discussion sur l'évolution des taux d'intérêt pendant le restant de la soirée.
Mais maintenant, tout ça, c'est fini. Je dis "Je suis banqfffrfrfschtroumpf et Ecrivain". Ah oui, Ecrivain ? Waouh, c'est pas donné à tout le monde. Oui, oh, c'est surtout une passion, tu vois.
Sexuellement, bon, c'est pas encore ça, mais je vous raconterai tout ça dans un prochain billet, c'est promis.
C’est pas tout ça mais il faut que je trouve un titre. Soyons clair, on est dans un monde compétitif, on va pas tortiller. Il faut surenchérir. Après tout, si je veux atteindre les 50000 visites et le top 100 du classement Wikio ce mois-ci, il va bien falloir trouver quelque chose. J'avais pensé à « Je dors avec Vendredi® », mais ç'aurait pu être contre-productif, on aurait pu penser qu'on s'ennuie avec Vendredi®, ou pire, que je souffre d'une carence affective. Ce qui est totalement faux !
« Je me masturbe avec Vendredi® », ça sonne pas mal et puis il n'y a pas d'équivoque possible. En plus c'est pas si faux que ça. Je chercherai sur Google mais je pense que personne ne l’a encore pris. A mon avis, ça devrait passer pour la sélection de cette semaine, en plus j'ai pu caser le nom de la marque une bonne quinzaine de fois dans le billet. A moi les cinquante euros...