A quelques heures de sa clôture, le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique est dans une impasse. Et la probabilité d'aboutir à un accord satisfaisant s'amenuise d'heure en heure. La faute aux pays émergents qui se refusent à envoyer des signaux encourageants.
Alors qu'en Europe, et en France en particulier, une politique volontariste a permis de réduire la température de plus de 10°C en une semaine, avec chute de neige et verglas, les pays du sud se complaisent dans des climats tropicaux. Comment cautionner que des populations se pavanent sous des températures de 30°C à Abidjan ou 25°C à Rio, tandis que les citoyens des pays développés luttent contre le froid (-9°C à New-York!!) pour sauver la planète? Une attitude déplacée qui agace passablement le président français : "C'est proprement indécent. On sacrifie nos SDF pour refroidir l'atmosphère mondiale, et les pays émergents ne font aucun effort. En refusant de sacrifier un peu de leur confort, les pays africains ont peut être hypothéqué l'avenir de la Terre. On ne signera pas d'accord sans garantie des pays pauvres sur des objectifs chiffrés de réduction de température".
Face à tant de mauvaise volonté, l'Union Européenne, Danemark en tête, a donc sorti de ses cartons le plan B, un dispositif sécuritaire renforcé pour lutter contre les réfugiés climatiques. Les forces de l'ordre danoises se sont ainsi exercées toute la semaine en fracassant du manifestant. De son côté, Nicolas Sarkozy a tenu à réaffirmer le leadership français dans l'élaboration du plan B : "La France est bien sûr à la pointe dans le combat contre les réfugiés, qu'il soient climatiques ou non. Voilà des années que notre police s'exerce à traquer, torturer, enfermer et expulser des étrangers. Nous partagerons notre savoir-faire avec nos voisins européens afin de protéger l'Europe du tsunami qui l'attend".
Du côté des pays émergents, on est surpris des garanties demandées par l'Union Européenne et les États-Unis. Des exigences sans précédent : "Alors que les sommes atteignaient des sommets inédits, il ne nous semble pas que l'Europe ou les États-Unis aient exigé la moindre contrepartie des banques pour les sauver". C'est oublier bien vite le bras d'honneur de la finance mondiale en guise de remerciement.