« Je
ne voulais pas le tuer, je voulais juste l’empêcher de s’enfuir ». Le drame
a eu lieu hier. Il est 17h quand Carlos G. sort de son conseil
d’administration. Il vient de dérober des milliers d’emplois et compte leur
faire passer les frontières. N’écoutant que son courage, Abdel saisit sa scie
circulaire, et se précipite à la suite du malfrat qui s’apprête à monter dans
sa limousine. Il lui découpe les deux jambes pour stopper sa fuite. « J’ai
mal visé, la carotide a été sectionnée ». Malheureux concours de
circonstance.
"Les patrons on les buttera jusque dans les chiottes"
« C’est
encore les patrons voyous qu’on protège ». Alors que la justice met en
examen Abdel, c’est la déferlante sur les réseaux sociaux, avec notamment une
page de « soutien à l’ouvrier »
qui a reçu près de 3 279 400 likes (chiffre pour les profils de
catégorie A). Une mobilisation sans précédent avec son lot de dérapages. Comme
des apologies de la torture, ou l’appel au retour de la « peine de nationalisation ».
« Ce
mouvement est surtout l’expression de l’exaspération des français »
assène Christian Estrosi venu apporter son soutien à Abdel, « la vraie victime ». « Les salariés et les chômeurs n’en peuvent
plus de la violence quotidienne des petits caïds du CAC 40 ». Et l’UMP
de dénoncer le laxisme du gouvernement face à l’explosion de l’insécurité au
travail et ces patrons qui font des profits en toute impunité.
Bien souvent ces délinquants ont reçu une éducation déplorable
Il faut
dire que le profil de la « victime »
est symptomatique de cette nouvelle criminalité. Multi-récidiviste, il venait
de participer au braquage de la protection sociale et des retraites dans
l’affaire dite de l’ANI. Il appartenait par ailleurs au « gang du coût du travail » qui s’apprêtait
à dévaliser des millions de salariés. Cette délocalisation fut son dernier
forfait. « En espérant que ça mette du plomb dans la tête de ses
congénères ». Au sens propre.