Nicolas Sarkozy avait demandé à la commission Balladur de faire preuve "d'audace" pour proposer un redécoupage territorial de la France. Et ladite commission n'a pas lésiné pour simplifier le "mille-feuilles" des collectivités et redonner à notre pays une dynamique décentralisatrice. Alors que les élus locaux (et ceux du PS notamment) craignaient des coupes franches, avec la suppression annoncée de 7 régions, c'est un coup de tonnerre qui s'est abattu sur leurs têtes. Le rapport Balladur préconise le maintien de seulement deux grandes régions, la Nord et la Sud selon le découpage suivant :
Édouard Balladur justifiait ses propositions par la nécessaire cohérence de la politique de la France : "La France doit parler d'une seule voix. Les collectivités locales ne doivent pas devenir des lieux de contestation, comme on a pu le voir avec le service minimum. Donc en plus de la simplification administrative et des économies générées, on a essayé d'introduire des principes de démocratie moderne et apaisée". Pour l'opposition, l'UMP est bien sûr la grande gagnante de ce redécoupage, puisque dans l'affaire elle récupère le contrôle total des régions malgré sa cuisante défaite électorale de 2004. Mais au parti présidentiel, on ne veut pas en faire un enjeu électoraliste. Ainsi, pour le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, la position socialiste "est une preuve de plus du conservatisme inébranlable de ce parti", qui cherche à défendre "ses petits intérêts électoraux".
"Maintenant que la commission a rendu son rapport, on va te ramener à la clinique ...A LA CLINIQUE!!"
A l'heure de la crise économique mondiale, la commission Balladur n'a pas confiné sa réflexion au seul hexagone. "La crise financière ne sera pas résolu sans une action européenne concertée. Et on voit bien que les institutions actuelles de l'Europe sont un frein à l'action géniale de Nicolas Sarkozy" a argué Édouard Balladur dans une allusion à peine voilée à la présidence européenne exercée par la Tchéquie. Ainsi le rapport Balladur se fend aussi de propositions innovantes et modernes quant au devenir territorial de l'Europe.
Le premier scénario prévoit : l'unification du Portugal et de l'Espagne, l'Anschluss(1), la réunification de la Yougoslavie, de la Tchécoslovaquie, l'annexion des Sudètes par l'Allemagne et l'édification d'une grande Russie avec les frontières de l'ex-URSS.
Le second scénario redessine une France avec les frontières de 1811, et préconise le retour des grands empires, Austro-Hongrois, Ottoman et Russe.
"L'idée est vraiment d'inscrire la France et l'Europe sur la voie de l'efficacité. C'est pourquoi nous préconisons un pouvoir exécutif fort et unifié en Europe. Et peu importe qu'on l'appelle Empereur, Roi ou Führer" insistent les membres de la commission dans leur rapport. "Face à la crise, il n'est plus temps de tergiverser".
Grâce à l'audace d'Édouard Balladur, l'Europe du XXIe siècle est en marche.
(1) A ce propos, Guy Roux déclarait d'ailleurs il y a quelques années : "Mettre un arbitre autrichien pour arbitrer une équipe Allemande c'est scandaleux. Quand je suis né, l'Allemagne et l'Autriche c'était le même pays".