"C'est un acte d'égalité. Il ne s'agit pas d'un contrat au rabais, il ne
s'agit pas d'une ruse, pas d'une entourloupe, il s'agit d'un CDI avec toute sa
charge symbolique, et toutes ses règles d'ordre public", a
affirmé Michel Sapin en présentant le projet de loi sur le CDI pour tous. En
défendant la généralisation du CDI aux travailleurs précaires, le ministre du
travail entend dénoncer "l'hypocrisie de
ceux qui refusent de voir ces salariés pauvres et l'égoïsme de ceux qui
s'imaginent qu'une institution de la République pourrait être réservée à une
catégorie de citoyens."
Touche pas à mon code du travail
Mais dans sa lutte "contre la précarité " le gouvernement se retrouve face à une opposition déterminée. Dans l’hémicycle, c’est l’UMP qui mène la fronde, en agitant le spectre du LJA. "Ce projet est la porte ouverte au Licenciement Juridiquement Assisté. Licencier va devenir un vrai parcours du combattant pour les patrons." Et un patron qui ne peut pas licencier, "c’est un chef sans pouvoir, une société sans repère, bref la décadence" selon Hervé Mariton. Et Jean-François Copé de renchérir : "C’est le kolkhoze que vous proposez aux Français ".
Mais la bataille contre le projet de loi a aussi lieu dans la rue. La manifestation Précarité pour tous a réuni près de 800 000 personnes à l’appel des libéraux modérés de la CFDT. Sous des banderoles "Une entreprise, c’est un patron et des salariés " , les manifestants ont exprimé leur peur de l’Autogestion. "Le risque c’est que demain ces salariés surprotégés disent ‘on n’a plus besoin des patrons pour produire’ " s’alarme le secrétaire général de la CFDT. "Qui peut garantir le devenir psychologique d’une entreprise qui n’a pas de patrons, une entreprise sans dividendes, sans stock options, sans parachutes dorés ? "
Licenciements boursiers, on ne ment pas aux salariés
Les capitalistes intégristes du Medef ont pour leur part organisé des prières à la gloire d’Adam Smith devant l’Assemblée Nationale pendant toute la durée des débats. Emmenés par Rigide Parisot, ils n’entendent pas relâcher la pression et se défendent de toute haine. "Nous ne sommes pas salariéphobes, mais nous ne laisserons pas ces suppôts de Lénine salir le capitalisme. On commence par abolir l’esclavage et on finit avec un président noir! "