mercredi 12 mars 2008

« On est sur la bonne voie ! »



C’est ce qu’a annoncé Gérard Leclercq, Directeur des Ressources Humaines de Renault, alors qu’un seul suicide a eu lieu cette semaine au fameux Technocentre de Guyancourt. On peut en effet constater que le nombre de suicides au Technocentre revient à une moyenne tout-à-fait honorable, et ceci est à porter au crédit de la Direction, qui a bien voulu se pencher sur la question de la qualité de gestion de tous les trucs humains dans l’entreprise.

Comme nous le rappelle le Ministre Xavier Bertrand, qui s'est « emparé du sujet » à pleines mains après avoir parcouru dans la voiture qui le conduisait à la conférence de presse le rapport qu’on lui a remis aujourd’hui :
« Je souhaite que l'on puisse prendre en compte la question du stress au travail aujourd'hui parce que c'est un impératif : (quand) on s'épanouit dans son travail, on travaille bien ». On apprend également que « les conséquences économiques du stress sont évaluées à 3 à 4% du PIB par le Bureau International du Travail et 15% des arrêts de travail aujourd'hui seraient dus à des problèmes psycho-sociaux ».

C’est dire tout l’enjeu du problème : il y va de l’économie française ; c’est pourquoi le gouvernement, qui a déjà trouvé le remède à la pandémie grippale , compte bien prendre exemple sur Gérard Leclercq, par ailleurs expert en question humaine et en voitures.

Mais, au juste, quelle est sa recette ? Car si la statistique a baissé, ce n’est évidemment pas dû au hasard. Renault a ainsi récemment fait le choix d'une méthode audacieuse : l’externalisation. C’est une méthode qui nous vient d'outre-atlantique qui consiste à ne plus confier le travail à faire à ses salariés mais à des prestataires extérieurs, pour qui les contraintes sont bien différentes.

Ainsi, le salarié qui s’est suicidé il y a trois jours n’était pas directement employé par Renault, mais par une société intermédiaire fournisseur d'humains Assystem, un nom que je me garderai bien de traduire en français. Et en effet ça marche ! Cet employé ne rentrant pas dans la statistique, Renault a pu ainsi la faire baisser sensiblement. Gérard Leclercq a déclaré à ce sujet : « Il ne revient pas à Renault de commenter le décès d'une personne qui n'était pas salariée de l'entreprise. »

Alors quand on ajoute l’enjeu économique à la santé des Français, on voit bien que la délocalisation en Chine, en Roumanie ou en Inde ne comporterait pas tant de désagréments que les grincheux de la gauche voudraient le faire croire en brandissant l'épouvantail du plombier polonais, cherchant ainsi à diaboliser l’Europe libérale, sur un fond de nationalisme de gauche qui rappelle les périodes les plus sombres de l'Histoire.

Car tenter de polémiquer sur un sujet aussi grave c’est, n’ayons pas peur des mots, criminel.

1 commentaire:

Monsieur Bernard a dit…

En tout cas ils ont de l'humour chez Renault...très bon le coup de la porte Georges Besse...à mourir de rire..