Le bouclier fiscal ne protège pas des pierres lancées par les manifestants et encore moins des balles de 9 mm. C'est le constat fait par le gouvernement face à un mécontentement social qui pourrait tourner à la révolte. Alors que Nicolas Sarkozy a été élu pour conforter la domination des riches, notamment en baissant drastiquement leurs impôts, les voilà dorénavant confrontés à un nouveau problème : la sécurité. Comme le disait le PDG de Continental : "C'est bien beau d'être riche, mais si c'est pour se bouffer des oeufs crus....". Et les nababs du CAC de découvrir les subtilités de l'expression "riche à en mourir".
mardi 17 mars 2009
Le bouclier fiscal renforcé par un bouclier militaire
Réunis au sein de la mouvance George Besse du MEDEF, les "fossoyeurs sociaux" comme ils aiment à s'appeler, dressent un constat sans concessions de l'action du gouvernement : "C'est une réelle déception" déclare le PDG de Total Christophe de Margerie, "car si on s'est enrichi de manière significative, le ressentiment de la population est très fort. On ressent l'animosité grandissante, et il ne faudrait pas que tout cela finisse en révolution. Et je préviens amicalement Nicolas Sarkozy : nous sommes dans le même bateau".
Car à quelques heures de la manifestation du 19 mars, et après les mésaventures de Continental et Sony, les chefs d'entreprise commencent à douter sérieusement des capacités de la police française à les défendre. "On s'aperçoit que les policiers ont de plus en plus de mal à assurer la défense des riches. Et ça nous inquiète". Laurence Parisot n'est pas la seule à avoir peur. Le gouvernement lui-même constate que les forces de l'ordre établi sont régulièrement la cible de tirs à balles réelles. D'après la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, "on assiste à un retournement de situation. Jusque là, la police pouvait tuer impunément dans les quartiers, elle était protégée. Clichy, Villiers le Bel, Dammarie les Lys, autant d'actes de bravoure. Mais, maintenant, les populations les plus pauvres ont des velléités à résister, à se défendre, comme on a pu le constater aux Mureaux. C'est très inquiétant".
Devant l'incurie policière, le recours à l'armée semble évident. Mais les patrons français ne font guère confiance à notre Défense Nationale. Ainsi, Arnaud Lagardère affichait son scepticisme : "Je suis bien placé pour savoir que l'équipement de l'armée française est indigent. Les milliards investis par l'État couvrent tout juste nos frais de fonctionnement. J'ai une famille à nourrir. Ne me demandez pas en plus de faire de la qualité". Quant à Serge Dassault : "Si j'avais su que le Rafale servirait un jour à me défendre, on aurait peut-être été plus regardant sur la qualité. Mais bon, c'est trop tard".
Dans ce contexte, le recours à l'OTAN paraît inévitable au président français : "Dans ces moment difficiles, nous avons besoin de nos alliés pour nous défendre contre la menace intérieure qui pèse sur nos intérêts. J'ai été élu pour réconcilier la France avec les entreprises, avec l'usine. Et bien je le ferai. De gré ou de force". François Fillon vantait lui le savoir-faire des alliés du Traité de l'Atlantique Nord : "L'OTAN a montré au fil des années sa capacité à lutter contre les idées déviantes et dangereuses pour défendre notre civilisation, notre modèle de liberté, le capitalisme (...) Nous avons besoin de sa force de frappe pour sauver les riches". Le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, au-delà de l'indépendance nationale, est donc une question de survie de ses élites.
Et sans doute la dernière cartouche politique de l'UMP pour garantir la réelection de Nicolas Sarkozy en 2012.
Publié par Monsieur Bernard à 23:53:00
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5 commentaires:
Le vieux monsieur dans le gros navion, c'était pas le copain de videla à la belle époque ? A moins que je ne confonde avec celui qui se pinochet dans les mirages du desert des saoud...
Ha ! Ha ! Excellent !
Je rajouterai juste que la taille dans les effectifs de "notre" armée montre la méfiance du pouvoir vis-à-vis de la qualité de notre troupaille ! Comme en 40 !
Ensuite, le redéploiement des troupes de nos frontières de l'est vers l'intérieur du territoire et l'arrivée d'un bataillon allemand dans l'est de la France prouve bien que, pour nos patrons, le danger n'est plus extérieur mais intérieur !
Et avec le retour des schleus, c'est bientôt la réouverture des bases américaines !
Au pas camarades !
Eric
Je m'étonne que personne ne pense à une solution qui a pourtant fait ses preuves dans les années 40, un documentaire nous le rappelait récemment et nous l'avons vue à l'oeuvre, quoique modestement, dans un film qui ne lui rend pas justice hélas. .
Je veux parler de la milice, ou mieux de la Milice. Il me semble que l'Italie a su se défaire d'un tabou fâcheux concernant cette solution peu coûteuse et nettement plus locale. Restons français, que diable!
Qu'en pensez-vous?
@ jardin:
mais môssieur, il faut se renseigner, il existe non pas (encore?!) une milice, mais bel et bien un statut de citoyen volontaire de la police...
Ps Et que vive le bouclier fiscal
Very thoughtfful blog
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