mardi 16 juin 2009

Conseil d'administration houleux au Gabon

Le conseil d'administration exceptionnel du Gabon qui se tenait ce mardi à Libreville s'est déroulé dans une atmosphère tendue. En effet, le président du conseil et représentant de l'actionnaire majoritaire (UMP), Nicolas Sarkozy, a été accueilli sous les huées d'une poignée de salariés, remettant en cause la politique sociale de l'entreprise. Avant même l'ouverture de la réunion, Nicolas Sarkozy avait tenu à informer les salariés du Gabon de ses intentions: "Il faut tourner la page de la Françafrique. Le Gabon a besoin de transparence, d'une gouvernance apaisée, dans le respect des intérêts de chacun".

"Ca fait une répétition avant celui de Giscard"

La mort d'Omar Bongo est en effet l'occasion pour les actionnaires du Gabon de revoir le statut de l'entreprise et de changer le mode de gouvernance. Jusqu'ici, dans le cadre d'un partenariat avec Total, l'UMP avait confié la gérance du pays à un homme du cru, Omar Bongo. Malheureusement, de forts soupçons de corruption pesaient sur cet ami de la France. Ainsi les membres du conseil d'administration (Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, Loïk le Floch'Prigent, Bernard Kouchner, Jean-Louis Debré....) devrait entériner le changement de statut du pays, qui deviendra une Société Anonyme, filiale à 100% de Total. Dans le souci de restaurer un dialogue social apaisé, le nom de la future multinationale devrait être soumise aux citoyens/salariés gabonais par référendum. Dans ce cadre, une étude marketting a été commandée au cabinet BK Consulting qui planche sur les futurs noms et drapeaux à soumettre au vote populaire.

L'étude de BK Consulting a coûté 817 000 euros


Mais la mesure la plus spectaculaire est sans doute la probable nomination de Jacques Chirac à la direction du Gabon. Fini donc la gérance pour ce qui sonne comme une reprise en main de l'actionnaire : "Nous devons arriver à plus d'efficacité. On doit simplifier les modes de financement des campagnes électorales. Il faut limiter au maximum les intermédiaires". L'ancien président français trouve ainsi un poste à sa mesure où il saura faire valoir toute son expérience. "J'en ai faite des campagnes électorales, et financées de manière plus ou moins exotiques. Comptez sur moi pour faire aller l'argent là où il sera le plus utile". Jacques Chirac devrait s'entourer d'anciens conseillers spécialisés dans les affaires électorales et africaines, comme Jean Tibéri ou Charles Pasqua.

Les actionnaires minoritaires n'ont pas su se mettre d'accord pour imposer leur direction

Avant même sa prise de fonctions, la nouvelle direction du Gabon a tenu à rendre hommage à son prédecesseur. Ainsi Jacques Chirac a félicité le défunt "pour sa remarquable gestion de l'entreprise, qui fait du Gabon un des fleurons de la production de matières précieuses. Je tiens à saluer sa politique économique qui a su réduire la masse salariale, investir judicieusement dans l'immobilier français et enfin respecter l'environnement gabonais en limitant au maximum les infrastructures".

Le service d'ordre de l'entreprise

Du côté des salariés gabonais, on fait grise mine. Et on ne croit guère à la gouvernance éthique promise par l'actionnaire français. "La redistribution des bénéfices est au coeur des revendications. On revendique la règle des trois tiers prônés par Nicolas Sarkozy. Jusque là c'était plutôt 85% à l'actionnaire et 15% à la direction. La rénovation du capitalisme doit passer par le Gabon". Certains extrémistes vont même plus loin, réclamant du bout des lèvres l'auto-gestion des ressources naturelles, sur le modèle vénézuélien. Malheureusement, "l'homme gabonais n'est pas assez entré dans l'histoire et a besoin du savoir faire français pour gérer au mieux les richesses de son sous-sol".

Une vision partagée par les soldats français postés à Libreville.

9 commentaires:

Constantin a dit…

C'est un peu salaud de se moquer comme ça à l'heure où la France perd un ami, comme nous le rappelle le patron de BK Consulting.

Piedo a dit…

C'est mal de se moquer. A l'heure actuelle, France SA perd tout plein de parts de marché en Afrique et y en a pour ironiser.

Piedo a dit…

Ouh la, j'ai été trop vite.

Il fallait donc lire "et il s'en trouve encore pour ironiser sur cette situation gravissime".

Et oui, à qui va-ton vendre nos beaux Rafale ?

Anonyme a dit…

Sur le site des guerilleros maoïstes du mouvement "Gabon en Avant !", ils s'en trouvent pour réclamer la démission du Comité d'entreprise (une sorte de Parlement de Gabon SARL)et la nomination de délégués syndicaux.

Vraiment, ces gauchistes ne comprennent rien à l'économie réel et vont encore ruiner une entreprise florissante !

Regardez ce qu'ils ont fait avec le Vénézuela ! Les petits porteurs de la CIA ont été spoliés !

Je revend de suite mes actions Total ! Je ne veux pas connaître les déboires de mes ancêtres avec l'emprunt russe !

Eric, Evreux

Anonyme a dit…

très bon site afriradio pour ceux que ça intérresse

Grégoire a dit…

Quelle tristesse de perdre un grand patron! Celui que les petites mains de la raffinerie appelaient "Monsieur Omar" laissera une trace impérissable dans le cœur de celles et de ceux qui l'ont constamment réélu à la tête de l'entreprise pendant 42 ans.

yelrah a dit…

Omar s'est tuer à la tache...

Looser a dit…

Et qui va porter les valises de billets désormais...?!?
Et qui va renflouer nos banques françaises ?
Et qui va payer la suite annuelle au Meurice désormais ?
Et qui va acheter nos hôtels particuliers dans le XVIème ?
Et qui va payer la note de BK Consulting ?

Et qui va financer Sarkozy après Chirac ?

Sniff :-/

mire a dit…

Si quelqu'un huer près de moi je penserais que c'est vraiment la vie qu'il huait contre.
doigt croisés ha ha.