mardi 25 novembre 2008

Sabotage à Siné hebdo : Philippe Val rédige la tribune de Michel Onfray

Le dernier numéro de Siné hebdo a été victime d'un sabotage subtil, mais qui n'a pas échappé à la sagacité des lecteurs. L'habituel article de Michel Onfray a été remplacé par une diatribe de Philippe Val contre les anarchistes.



L'objet du délit

A première vue, rien ne permet d'identifier le subterfuge. Le nom de Michel Onfray est bien mentionné et il n'y a aucune référence à Spinoza. Cependant, lorsqu'on se penche sur le corps du texte, on se rend compte de la supercherie. Selon l'auteur, les actes de sabotage attribués à la mouvance anarchiste font le jeu des réactionnaires (ceux qui soutiennent Ségolène Royal). Difficile de croire qu'Onfray, qui prit publiquement parti pour Séolène Royal à la présidentielle se permettrait de prendre à ce point ses lecteurs pour des amnésiques. D'autre part, la suffisance et la véhémence du langage trahissent le style de Philippe Val : les supposés anarchistes sont tour à tour désignés comme "crétins", "demeurés", "rigolos", "adolescents attardés". Autant de termes que l'auteur présumé ne se permettrait pas d'utiliser pour qualifier les puissants de ce monde. La marque du courage de Philippe Val.

Michel Onfray ne peut pas être soupçonné de complaisance envers les puissants


Enfin, le plus drôle arrive lorsque l'auteur se permet de donner des leçons d'anarchisme. On y voit l'éditorialiste développer une thèse fumeuse sur les sabotages positifs, qui consisteraient à déranger le moins possible le pouvoir en place en remplaçant les grèves par des "fêtes". On sent clairement derrière ce texte indigent, la présence du patron de Charlie-Hebdo. On sent la colère de celui qui a vu son TGV bloqué et qui torche son papier sur un coin de table en gare de Lyon. Ou comment exprimer la colère du patron de presse qui ne peut pas partir en week-end en faisant mine de défendre les prolétaires (qui comme chacun le sait prennent très souvent le TGV). Des prolétaires qui sous la plume du supposé "Onfray" deviennent un peuple "d'usagers" et de "consommateurs". Du grand Philippe Val. Ad Nauseam.

"Des preuves concrètes d'anarchisme"


Cette affaire de sabotage se règlera sûrement au tribunal, tant il est peu probable que Siné prenne avec humour de voir son journal devenir réactionnaire. Un procès qui risque d'être complexe car on apprend ce soir que Le Point et BHL portent plainte pour plagiat.

45 commentaires:

Anonyme a dit…

D'accord en gros avec l'analyse que vous développez sur cet article bâclé qui m'a irrésistiblement, moi aussi, fait penser à un certain P.V. ...

Cependant sur un point précis vous faites vous aussi preuve d'amnésie lorsque vous déclarez: "Difficile de croire qu'Onfray, qui prit publiquement parti pour Séolène Royal à la présidentielle se permettrait de prendre à ce point ses lecteurs pour des amnésiques."

Je met ci-dessous un article de Onfray datant du printemps 2007 qui montre tout le bien que celui-ci pense de la dame. Sinon il a effectivement eu une attitude assez opportuniste lors de la présidentielle mais pas celle que vous dénoncez. Il a d'abord soutenu Bové avant de se tourner vers Besancenot puis il a déclaré qu'il n'irait pas voter pour le second tour. Une constante cependant: il n'a jamais soutenu Royal ...

“Cette fausse héritière de Mai, véritable fille du pompidolisme ou du giscardisme formaté par Science Po et l’Ecole Nationale d’Administration, n’a pas d’idées, pas de programme. Son fantasme autoritaire et disciplinaire est mal dissimulé par le sourire et les tailleurs de sa féminitude. Elle ne défend pas une vision de la France, de l’Europe ou du Monde, mais une vision de petite-bourgeoise. Elle se sert du socialisme comme d’un escabeau pour réaliser son rêve de revanche personnelle. La misère du monde l’intéresse beaucoup moins que sa propre misère existentielle que prouvent ses errances qui font peine à voir…“

Constantin a dit…

Je ne suis guère un "prolétaire", il m'arrive de prendre le TGV (haha !) mais je peux vous garantir qu'en 2e classe tout du moins (la mienne) les gens modestes, voire le prolétariat pur et dur, sont légion (et à propos de légion, je précise que les prolos en question ne sont pas les inévitables bidasses voyageant à tarifs cassés.)
Après, l'article m'a bien fait rire, comme d'hab...et l'hypothèse du week-end "sodomie aux chandelles avec une belle thésarde" avorté me paraît assez plausible.

Monsieur Bernard a dit…

"Je me vois mal donner ma voix à la candidate de Lutte ouvrière, restée bloquée sur un logiciel des années 1920. Je n’ai pas plus envie de voter pour une LCR plus soucieuse de politique politicienne que de la misère française. Je ne voterai pas pour un PCF dont la direction n’a pas renoncé aux méthodes staliniennes. Un vote de conviction semble désormais impossible.

On peut alors choisir de rester pur et se cantonner à la seule éthique de conviction en votant blanc aux deux tours. On peut aussi mettre les mains dans le cambouis, composer une éthique de responsabilité : voter blanc au premier tour et Royal au second ; ou voter utile deux fois en choisissant Ségolène Royal. Ce qui suppose - ce que je crois - qu’à défaut d’idéal, on compose avec une gauche antilibérale responsable qui pense que la droite de Sarkozy, a fortiori celle de Le Pen, ça n’est pas la même chose que la gauche libérale des socialistes"

Michel Onfray

Anonyme a dit…

http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elysee_2007/20070430.OBS4882/michel_onfray_voteraprobablement_blanc.html

"Le philosophe Michel Onfray, soutien d'Olivier Besancenot au premier tour de la présidentielle, a annoncé sur le blog qu'il tient sur nouvelobs.com, dimanche 29 avril, qu'il ne votera pas pour Ségolène Royal mais "probablement blanc" du fait que la candidate socialiste "n'exclut pas de penser à François Bayrou" lorsqu'elle choisira son Premier ministre.
Il précise dans son post de lundi les raisons qui le poussent à ne pas se prononcer pour la candidate du PS. "Je ne veux pas voter pour la démocratie participative (…), je ne veux pas voter pour l’ordre juste (…), je ne veux pas voter pour les maisons de correction ou de redressement avec encadrement militaire des jeunes en rupture de ban(…), je ne veux pas voter pour une candidate qui fait des œillades aux nationalistes, aux patriotes, aux va-t-en guerre, aux gominés Vieille France et qui veut que le drapeau tricolore devienne obligatoire sur les façades des maisons", affirme le philosophe.

"Travail, Famille, Patrie"

"Je ne veux pas voter pour un personnage qui, dans le désordre, mais la trilogie s’y trouve tout de même, défend le Travail – pardon "la valeur travail"…-, la Famille , la Patrie, (…)" ajoute Michel Onfray.
"Je ne veux pas voter pour une femme dont la féminitude est un argument, sinon le seul argument pour marquer sa différence.
Je ne veux pas voter pour la suppression de la carte scolaire(…). Je ne peux pas voter pour une personne qui, concernant l’élargissement de l’Europe à la Turquie, affirme sans broncher que sa position sur ce sujet sera celle des Français(…). Je ne veux pas d’une femme qui, jadis, a dit son soutien à Tony Blair, et qui, sous la probable pression de ses conseillers en communication, a banni toute référence à cet épouvantail d’outre-Manche(…). Je ne veux pas voter, donc, pour un fossoyeur de ce qui restait de gauche chez les socialistes."
"Je ne voterai donc pas pour ce ralliement, juste pour le poste, à un homme de droite dont elle pourrait envisager qu’il soit son premier ministre."

olive a dit…

Depuis des années, je rabats la joie de mes camarades extasiés devant le Bouffi Marquis en frisottis Sturm-und-Drang, le Théoricien cyrénaïque du Gras-Double, le Faustien ventrosophe, le Prélat des Plaisirs Crémeux, le Chérubin des Insoumis, le Viscéralosophe du Sauternes, le Dandy du Saindoux Élégiaque, l'Agace-Cul des héritières en mal de thèse (merci Constantin), tout droit sorti du «zoo des philosophes gloutons» (dixit Le Plan B, qui lui a décerné sa Laisse d'Or en février 2007)...

Il semble qu'il ait abandonné sa rédaction d'une Doxologie du Faustien Splanchnique (gare aux postillons) pour des ambitions plus sublimes encore : avoir son portrait sur des boîtes de camembert.

Anonyme a dit…

Ça parle aussi de la chronique de Onfray ici : http://groupenadatoulon.lautre.net/spip.php?article367

Pas mal le parallèle avec P. Val, je n'y avais pas pensé...

Anonyme a dit…

Ah, j'ai loupé le lien... Cliquer sur mon nom pour accéder directement à l'article.

Désolé pour le doublon dû à ma maladresse...

Anonyme a dit…

oui bon mais heuuu il ressuscite quand même E. Pouget et son Sabotage.
E. Pouget qui portait les couleurs à la CGT d'un courant de pensée anarchiste et d'une "action directe" dure en direction des patrons et de leur outil de travail
du début du siècle... enfin je veux dire du XX eme siècle..
car ça a bien changé depuis.
Bastille-Nation et basta demain au boulot.
mais ça peut changer.
Reviens Emile.

olive a dit…

@ Anonyme ci-dessus

0nfray ne «ressuscite» ni Émile Pouget ni personne.
Onfray ne ressuscite pas, il se sert. De Pouget, de Bourdieu, d ' Épicure, que sais-je. Et même, il se ressert de tout, en léchant ses petits doigts d'anarchiste dionysiaque.

@ Cher Monsieur Bernard : pourquoi une petite poubelle apparaît-elle sous mes commentaires (qui sont toujours du meilleur goût, cela va de soi) ?

Anonyme a dit…

Je vous trouve bien méchants avec Onfray. Il ne dénonce pas les anarchistes, il dit que les gars qui on saboté le TGV sont des niais.

D'accord ou pas, je ne sais pas, en tous cas il ne dénonce certainement pas l'anarchisme.

Je comprends aussi la critique de Onfray développée par pièce détachée, on va dire qu'elle a sa légitimité, mais je la trouve facile. Son dialogue avec Sarko dans chais pu quel magazine m'est restée en travers de la gorge et la manière dont son narcissisme fait obstacle à certaines lucidités est navrante. Soit.

Mais Onfray, quand même, n'est ni un ennemi, ni inutile. Pour ma part, je critiquerai ses actions navrantes, mais de grâce, ne le jetons pas à la poubelle pour quelque faiblesse narcissique. Que je sache, celle-ci ne l'a pas encore amené à aller chercher cachet auprès de Bernard et Alexandre. Non, il va chez Siné.

Allez.

Anonyme a dit…

On retient surtout du donneur de leçon qu'il occulte la présomption d'innocence. Un grand démocrate en somme....

Anonyme a dit…

A mort la démocratie, vive les commentaires pertinents...

Kaos a dit…

@pièce détachée : la poubelle te permet de supprimer tes propres commentaires.

@Monsieur Bernard : Mwahaha. J'adore.

@vfwh : Non, Onfray ne se contente pas de dire que les saboteurs de TGV sont niais, il explique pourquoi : parce qu'ils occasionnent une gêne pour les consommateurs. Ils prennent en otage les usagers, en somme. Et ça, c'est mal. Théorie très en vogue à Charlie and the réac factory et chez ses très nombreux amis (de droite bien sûr, la gauche est antisémite).
Et il est même doublement vicieux : Il se fait passer pour une conscience de gauche face à la centrisation du PS pour mieux vider l'anarchisme de son contenu pour le moins combatif en proposant un genre de sabotage festif où on ne frappe le patron "à la caisse" que si ça ne gêne ni le gentil consommateur, ni le gentil travailleur qui fait ce que son patron lui demande.

Sans compter qu'on ne sait toujours pas qui est réellement derrière ledit sabotage, faute de preuves, aux dernières nouvelles, et surtout, faute de procès.

Et pis merde aussi : c'est pas les saboteurs qui renforcent le dispositif sécuritaire, c'est le ministère de l'Intérieur.

Nan sur ce coup, Val aurait pas fait mieux. C'est vraiment un trouduc ce connard, dire que j'ai trouvé certains de ses bouquins intéressants.

Anonyme a dit…

Difficile de comptabiliser les ambiguités et les retournements de veste de ce gars-là et si on ne suit pas "son" actualité, on loupe vite au moins un épisode. Alors, il a peut-être des qualités, mais on ne peut se fier à des gens pas fiables qui disent tout ce qui leur passe par la tête devant un micro ou un clavier.
Déblatérer sur ces gars alors que les pandores sont à leurs trousses et que les "autorités" cherchent à les enfermer pour "terrorisme", je trouve cela ignoble.
Gardez moi de mes "amis", mes ennemis, je m'en charge.
S'il n'a rien à dire, Onfray mieux de fermer sa g...
Il n'avait pas ma confiance, et je le regrette bien car je ne peux même plus la lui retirer.
Il écrit dans Siné (qui ratisse bien large, on le voit)? Eh bien, il est mûr pour Charlie maintenant.
C'est peut-être le tremplin qu'il recherche.
Monsieur Bernard: encore une fois, bien vu et bien senti (même si c'est malodorant tout ça ;-D ).

Marcel Dubois a dit…

Je suis heureux de n'avoir pas dépensé trop d'argent pour ce journal.

Vous savez, dès le premier numéro, on pouvait lire cette phrase, merveilleuse, de Raoul Vaneigem:
Entre interdire une opinion nauséabonde et condamner un trait malséant, caricatural, humoristique, le pas est vite franchi.
Oui oui, vous avez bien lu. Un journal "libertaire" où on nous dit que certaines opinions sont nauséabondes, et qu'il faut les interdire.
Dès le début, c'était un machin convenu. Pas étonnant donc, qu'Onfray s'en prenne aux anarchistes de cette manière.

Mais pour en revenir au sujet du sabotage, il faut savoir que la grève qu'Onfray conseille n'a pas toujours été la forme préférée de protestation.

En fait, la formation de syndicats a été poussée par le patronat, parce que justement le sabotage était beaucoup plus difficile à surveiller et à maîtriser.

Si vous ralentissez subrepticement votre rythme de travail, et que tous vos amis font pareil, votre patron perd aussi du fric, et il ne peut pas virer qui que ce soit. Il doit surveiller tout le monde.

Et pour surveiller la production de chacun, il est obligé de mettre en place une surveillance très coûteuse. Au bout du compte, le sabotage est beaucoup plus sûr, plus efficace, et plus coûteux pour le patron.

En créant des syndicats, et en interdisant le sabotage pour le remplacer par la grève, les négociations avec les travailleurs sont devenues beaucoup plus faciles. Les travailleurs eux-mêmes beaucoup plus vulnérables, beaucoup plus malléables.

Donc Onfray n'est pas seulement Valien dans sa défense du consommateur. Il est aussi Valien dans sa défense de la grève.

La grève on en fait constamment depuis des dizaines d'années. Ca ne marche pas. Il faut changer de stratégie. Et le sabotage est ce dont nous avons besoin.

Anonyme a dit…

@Kaos & emcee & pièce détachée
Ecoutez, ne pensez-vous pas qu'il y a une différence entre les désaccords qu'on peut avoir sur des sujets donnés avec des gens dont on partage des combats essentiels d'une part et d'autre part les gens qui sont les agents de ce qu'on combat ?

Cette ligne-là n'est pas facile à tracer, elle demande un peu de compréhension et elle doit reconnaître que personne n'est parfait et que l'on ne peut pas demander un accord sur tout pour entrer dans le cercle, sinon on est tout seul.

Franchement, autant le bordel social me plaît par principe, autant je m'imagine dans la tête de gars qui vont décider de saboter une ligne de TGV : j'ai du mal à voir quelle bonne idée, quel sens politique, quel valeur positive je pourrais bien mobiliser pour arriver à passer à l'acte. Il faut aussi arrêter de raisonner abstraitement. Qu'ont accompli ces mecs-là ?

Certes, c'est le ministère de l'intérieur qui fout des flics dans la rue, ouais ouais. Sauf que c'est aussi une réalité historico-politique que ce genre d'actes est typiquement le genre d'actes que des agents provocateurs de gouvernements vont encourager des groupes autonomes à accomplir. Ce n'est quand même par hasard, merde.

Ou alors, votre soutien complètement abstrait de l'anarchisme consiste à dire que mesurer les conséquences politiques de ses actes n'a aucune valeur et aucune légitimité. Banzaï, je fous le bordel si ça m'amuse, allez tous vous faire foutre, je revendique l'irresponsabilité de mes actes. OK, c'est une posture, mais assumez-la, alors, ne dites pas que ce geste était un geste politique pertinent et porteur d'issue quelconque à quoi que ce soit.

Bref, c'est n'importe quoi.

C'est tout aussi n'importe quoi que de critiquer ces mecs-là sur la base du fait qu'ils ont gêné les pauvres usagers qui allaient travailler.

@ogrur
Il y a bien des gens qui ont saboté une ligne de TGV, quels qu'ils soient. Il ne me semble pas qu'Onfray nomme les coupables, sauf si j'ai mal lu et qu'Onfray est donc maintenant aussi un collabo qui va dénoncer les coupables à la Komandantur. Ca, pour le coup, ça ressemble à du Val, ce genre de commentaire.

Bref, moi, mais ça doit être mon côté petit bourgeois sans doute, je trouve qu'il y a suffisamment peu de gens qui résistent pour qu'on n'aille pas adopter des postures braquées mettant à l'index quiconque a un jeu de valeurs variant d'epsilon par rapport au mien. Le tout est de trouver la bonne zone de démarcation, ce n'est pas facile, mais je suis assez sûr qu'elle n'est ni entre Onfray et moi, et ni entre moi et vous (enfin je ne parle pas de ogrur, là, ça c'est un autre genre de démarcation dont on parle...).

Mais bon, je vois bien en disant ça qu'on peut aller loin comme ça dans la continuité, mais je persiste quand même. Ca montre juste que c'est une question délicate qui demande un peu de souplesse et de doigté, pas de la raideur supplémentaire.

Anonyme a dit…

ouaip...

Kaos a dit…

En l'absence de revendication du sabotage, ça me paraît un peu rapide de passer directement à : il n'y a rien derrière, pas de volonté, pas d'idées, donc des demeurés irresponsables. Je vais un peu vite mais c'est à ça que tu résume tout.

On peut spéculer à l'infini, en supposant que ça ne soit pas une manipulation, sur la lutte contre la déshumanisation de l'espace, de la vitesse. Contre le progrès technique comme progrès objectif. Autonomie régionaliste. On peut inventer tout ce qu'on veut.
Tout ce qu'on sait c'est quelqu'un l'a fait. Qu'on ne sache pas pourquoi ne signifie pas qu'il n'y ait aucune raison. Et qu'il n'y ait aucune raison ne rend pas l'acte stupide en soi.
Une autre "vérité historico-politique", comme tu dis, c'est la récupération d'actions non revendiquées par divers mouvements qui aurait aimé faire la même chose et font leur com' sur ce qu'ils n'ont effectivement pas fait.

Et sinon, tu admets que que c'est les gouvernements qui mettent des policiers dans la rue en réponse à une résistance illégale, mais ça reste la faute des résistants?
En fait, si les palestiniens se font tirer dessus, c'est de leur faute, ils ont lancés des caillous? Fallait réfléchir avant?
Si une femme battue riposte, c'est de sa faute si elle se fait tuer par la suite?
Qu'un gouvernement provoque une illusion de résistance pour justifier plus de contrôle est logique. Moche, mais logique. Mais qu'on condamne un éventuel(!) mouvement de résistance qui ne dit pas son nom au nom des manipulations précédentes, je trouve ça un peu fort.

Anonyme a dit…

Voici ce que j'avais écrit de notre camarade Onfray-mieux-d'se-taire dans le journal Alternative Libertaire :
http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article1318

Toujours prêt à venir représenter la « gauche radicale » dans les médias, le philosophe Michel Onfray se définit comme « libertaire ». Mais les libertaires ont-ils à gagner d’un tel « représentant » ?

« Voilà un libertaire ! » [1] C’est à Nicolas Sarkozy que Michel Onfray a adressé ce compliment, lors d’un entretien très cordial organisé par Philosophie Magazine au ministère de l’Intérieur. Quelqu’un capable d’associer l’adjectif « libertaire » à Sarkozy a, convenons-en, une définition extrêmement extensive du concept ! Et effectivement, le « libertaire » Onfray proclame des opinions bien éloignées de l’anarchisme.

« Moi, je suis capitaliste, clame-t-il, pour le capitalisme, je pense qu’effectivement la propriété privée est tout à fait défendable. » [2] Il adore le caractère monarchique de la Ve République : « Je défends la Constitution de 1958. Je suis gaullien, “gaullo-gauchiste” aurait dit Maurice Clavel ! […] Je pense que la présidentielle, c’est, de fait, la rencontre d’un homme et d’un peuple. » [3] Et le pire pour lui est d’entendre « les vieilles scies militantes d’hier et d’avant-hier : cosmopolitisme des citoyens du monde, fraternité universelle, abolition des classes et des races, disparition du travail et du salariat, suppression du capitalisme, pulvérisation de toutes les aliénations, égalitarisme radical. » [4]

Ses paroles sont tissées des lieux communs du thatchérisme. Mépris des fonctionnaires : « l’enseignant est infecté par son statut de fonctionnaire ». Mépris des syndicats : « pas plus que les hommes politiques ne défendent l’intérêt national, les syndicalistes encartés ne défendent l’intérêt des ouvriers, mais plutôt souvent de leur machine. » [5]. Éloge de la flexibilité : selon lui « ils ne refusent pas la flexibilité mais ils voudraient qu’on paie cette acceptation par de la sécurité » [6].

En fait, Onfray croit que l’anarchisme, c’est l’addition de trois concepts : individualisme, hédonisme et athéisme. Bref, une pensée-croupion aisément récupérable par la société de consommation [7]. L’hédonisme est commode pour disserter sur ses restaurants préférés dans le Figaro. L’athéisme, lui, autorise à taper courageusement sur les musulmans, avec une rhétorique très « choc des civilisations » qu’un Finkelkraut ne renierait pas : « désormais l’islam place des coins dans le vieux marbre d’une Europe qui ne croit plus en elle, en ses valeurs, en ses vertus, et ce avant destruction définitive » [8]. Quant à l’individualisme, il conduit tout bonnement… au culte de l’individu Onfray !

Invité par les mass-médias comme « représentant de la gauche radicale », il y passe le plus clair de son temps à taper sur… la gauche radicale. Adepte du retournement de veste, il a été en cinq mois, successivement, supporter de Besancenot, puis d’une candidature unique antilibérale, puis de Royal, puis de Bové, puis de Besancenot, puis de nouveau de Royal, et, aux dernières nouvelles, du PCF [9] ! En tout cas, qu’il ne s’avise pas de s’amouracher soudain d’Alternative libertaire, il sera proprement éconduit !

Car à chaque retournement de veste, Onfray aura abondamment craché sur ses précédentes (ou futures) amours. Tantôt le PCF « est toujours à déstaliniser quoiqu’on en dise », tantôt c’est la LCR qui « veut disposer d’un leadership sur l’extrême gauche française ». Puis c’est LO qui attire les foudres du cérébral philosophe : « cette façon de dire on interdit aux usines de licencier, faut quand même un peu le sens du réel… » [10] Enfin, brûlant l’idole qu’il a adorée : « José Bové en personne flottant dans les habits d’un général de Gaulle, souhaitant le plébiscite en quittant le terrain pendant la bataille, alors que son appel du 18 juin se réduit au démontage d’un préfabriqué américain de boîtes à mauvais casse-croûtes… » [11].

Seule constante chez cette girouette : il restera toujours poli sous les flatteries de Michel Denisot… ou de Sarkozy !

Sébastien Marchal

Marcel Dubois a dit…

Il faut aussi arrêter de raisonner abstraitement. Qu'ont accompli ces mecs-là ?
Ceux qui se battent uniquement pour gagner ne sont pas des combattants, ce sont des opportunistes.
"Qu'ont accompli ces mecs-là"
C'est le genre de question que je hais par-dessus tout. Et pour bien mettre les choses au clair, le souci d'accomplir, d'être efficace, c'est le souci des socialistes. En d'autres termes, des traîtres et des lâches.

Sauf que c'est aussi une réalité historico-politique que ce genre d'actes est typiquement le genre d'actes que des agents provocateurs de gouvernements vont encourager des groupes autonomes à accomplir. Ce n'est quand même pas par hasard, merde.
Tout est récupéré politiquement, toujours. Le pouvoir est auto-justifiant. J'ai le pouvoir, donc j'ai raison. Ainsi pensent les Israéliens, les Américains, ainsi pensait Napoléon, et ainsi penseront les dictateurs de demain.
Le but n'est donc pas la déstabilisation de ce pouvoir aveugle, qui s'étend constamment. Cela est inutile, et critiquer les anarchistes sur ce point est totalement ridicule. Ils se foutent bien que leurs actions puissent être récupérées; ils se doutent bien que c'est ce qui arrivera.

Marcel Dubois a dit…

Mais pour en revenir aux conséquences 'terribles' de cette affaire, le mouvement a obtenu une plateforme nationale dans les médias. On a aussi entendu parler de leur livre. Que je possède en ce moment même. On a des longs extraits de l'appel sur le blog Vive le feu.

Oui vraiment, c'est terrible. Les fascistes qui nous gouvernent agissent comme des fascistes et mettent des anars en prison. Vraiment horrible, la fin du monde, sectarisme intolérant, blablabla

Anonyme a dit…

Plus je lis Michel Onfray, moins je suis convaincue... Un article déjà vieux de trois ans, sur son Traité d'Athéologie, pour ceux que ça pourrait intéresser.

Unknown a dit…

Totalement d'accord avec Onfray, qui a quelques décennies d'avance sur cette gauche radicale malheureusement complètement à l'ouest et sur ses affiliés ... qui loin de se détacher du suivisme habituel qu'ils attribuent aux masses, reproduisent à l'identique les mécanisme de la sujétion aux vieux, aux cons, aux "plus radical" que moi tu meurs.

A la fin, rien du tout : 30 personnes qui gueulent dans des manifs, de beaux débats stériles entre initiés, beaucoup de cynisme et peu d'action ...
1 siècle de retard.

C'est grâce à ces gens là ... que la meilleure idée du monde (à mon sens l'anarchisme) ne reccueille qu'1% d'opinions favorables ...

Merci

Et ne me sortez pas le couplet sur "ouais les sondages ca veut rien dire, socdem de merde" ... Si vous aviez bien fait votre boulot on en serait pas la

Pensez par vous même au lieu de vous complaire dans une liberté radicale tout aussi factice que celle de vos adversaires.

Jean-Pierre Martin a dit…

@Guitou :

"pensez par vous même"

Merci du conseil, Monsieur "Totalement-d'accord-avec-Onfray" !

Kaos a dit…

Mwarf.

Anonyme a dit…

Onfray-Mieudsetaire...!

Begik a dit…

Si c'est bien Michel Onfray qui a pondu cet article, il aurait dû réviser son Pouget. "Le sabotage" fourmille d'exemple et de recommandations pour bloquer les trains (voir http://kropot.free.fr/Pouget-sabotage.htm)
Exemple :
Pour être certain du succès, expliquait Renault, au cas où la majorité des employés de chemin de fer ne cesserait pas le travail au début, il est indispensable qu'une besogne dont il est inutile de donner ici une définition, soit faite, au même instant, dans tous les centres importants, au moment de la déclaration de grève. Pour cela, il faudrait que des équipes de camarades résolus, décidés, coûte que coûte, à empêcher la circulation des trains, soient dès maintenant constitués dans tous les groupes et les points importants. Il faudra choisir des camarades parmi les professionnels, parmi ceux qui, connaissant le mieux les rouages du service, sauraient trouver les endroits sensibles, les points faibles, frapperaient à coup sûr sans faire de destruction imbécile et par leur action efficace, droite, intelligente autant qu'énergique, rendraient, d'un seul coup, inutilisable pour quelques jours, le matériel indispensable au fonctionnement du service et à la marche des trains.

Anonyme a dit…

Ma Sainteté, ça la ferait quand même bien chier de rater un week-end « sodomie aux chandelles » avec une Rousse pour cause de sabotage anarcho-libertaire terroriste autonome ou de tribune de Michel Onfray, faut reconnaître...
Pour éviter ça, Ma Sainteté serait sans doute prête à s'encarter à l'UMP et écrire des mots de soutien au Ministre de la Déportation...

Anonyme a dit…

Moi, je suis pour qu'ils bloquent tous les TGV qu'ils veulent, pourvu qu'ils laissent rouler le mien!

Blague à part, je suis tombée sur cet article par hasard et je l'ai trouvé assez dégueu. Il s'asseoit en effet carrément sur la présomption d'innocence en laissant entendre que c'est plié, que c'est bien des gens de Tarnac qui ont fait le coup (alors que quiconque s'informe un peu a quand même de sérieux doutes), il leur bave dessus de façon très méprisante (mais le mépris et la condescendance sont fréquents dans ses écrits) et il instrumentalise ce pauvre Emile Pouget qui n'est plus là pour se défendre, heureusement ses écrits parlent pour lui, (merci Begik 19.45).
Et j'aime bien quand on approuve la lutte des ouvriers à condition qu'elle ne gêne personne. Ca restreint à pas grand chose le champ des possibles, et c'est bien le but recherché!

Anonyme a dit…

Autre malhonnêteté, Onfray donne pour exemple de sabotages désavoués par Emile Pouget des actions dangereuses voire mortelles (du verre dans du pain ou des produits toxiques à la place de produits alimentaires).
Du coup, il laisse entendre que l'immobilisation de 160 TGV était potentiellement dangereuse, ce qui n'était pas du tout le cas, même la presse aux ordres ne l'a pas prétendu.
Après le mépris, le "laisser entendre" est une autre habitude de ce monsieur.

birahima2 a dit…

quel bordel ici !

Onfray a "rejoint" la meute des journalistes

Que Dieu le savonne

Anonyme a dit…

Ex-cel-lent,
enfin qq1 qui vient dire une petite vérité. Insupportable les sophismes du philosophe qui prend tellement de hauteur. D'autre part la division bon anarchiste/mauvais anarchiste me rappelle celle très usitée dans charlie de voyou romantique, voyou sans classe. Vraiment débile. Enfin, je n'ai jamais eu aucune illusion sur Siné, il n'a pas travaillé des années dans charlie sinon parce qu'il partage un certain nombre d e points de vue idéologique et de technique.

Anonyme a dit…

enfin .... je désespérais de trouver un commnentaire sur la blogsphère sur l'article hallucinant d'onfray.
même si je sais pertinemment qu'il n'y a rien à attendre de cet "anarchiste" de salon ou plutôt de PAF qui guette avec envie la place que BHL laissera bientôt vacante, j'avais pourtant lu sa prose pensant y trouver "peut-être " autre chose que le non moins hallucinant commentaire en une de libé "l'ultra gauche déraille". mazette me suis je dit onfray a sûrement eu un tgv de retard pour ses leçons de cuisine avec Coffe,il se venge bêtement et que sais je encore. merci d'avoir éclairé ma lanterne il avait tout simplement sous traiter sa rubrique à PV, trop fort !

Anonyme a dit…

personne sauf erreur de ma part n'a remarqué que l'autoproclamé "philosophe" n'evoque nulle part la présomption d'innocence ! pour lui, la cause est entendue, les militants de tarnac sont des p'tits cons coupables ! et c'est cela le plus degueulasse ! onfray-sarko meme cons bas !

Anonyme a dit…

"personne sauf erreur de ma part n'a remarqué que l'autoproclamé "philosophe" n'evoque nulle part la présomption d'innocence ! pour lui, la cause est entendue, les militants de tarnac sont des p'tits cons coupables ! et c'est cela le plus degueulasse ! onfray-sarko meme cons bas !"

en l'occurrence, ayant soigneusement relu l'article, je n'y trouve aucune allusion aux "petits gars de tarnac", d'une manière ou d'une autre...

juste des qualificatifs à l'adresse des responsables des faits qui ont, me semble t'il réellement eu lieu, eux...
et la mise à l'index d'une récupération anarco-quelque chose, des faits, qui pour les gardiens du temple anarchiste, n'est pas en lien avec des pratiques plus socialement productives comme le ludisme ou l'application du petit vademecum de pouget sur le sabotage (merci les mille et une nuits), mais sert plutôt de prétexte supplémentaire (cf l'affaire des petits gars de tarnac) pour la mise en place accélérée d'une société plus soumise que jamais au contrôle autoritaire de la police...

mais comme souvent, chacun trouve dans les textes ce qu'il est venu y chercher...le texte de l'article suffit à le résumer, dans ses fondements...

Anonyme a dit…

Les poulets prennent 4 jours de garde à vue pour les coffrer sans preuves.
Siné hebdo (mais si on est gentil on dira que les articles n' engagent que leurs auteurs...) fait mieux -et plus vite- pour leur faire la leçon et balancer des insultes.
Mon buraliste, homme de bon goût, a choisi à bon escient me semble t-il, de présenter ce canard de merde à côté de Charlie Hebdo et Paris Match.
Les grands esprits se rencontrent!

Anonyme a dit…

Moi aussi j'avais adoré cet article, ou Michael passait plus de temps a vilipender a exercer sa presomption de culpabilité qu'a tancer les médias qui suivaient la mascarade sans barguiner. Comme elle était palpable, cette douleur de l'usager du TGV qui ne se fera jamais rembourser son billet, et meme si le retard excede une 1/2h, puisque vous l'incident n'est pas imputable à la SCNF Maintenant que vous me dites que le vrai auteur est Val, je comprends mieux. Les fruits ne tombent jamais loin de l'arbre (Spinoza).

Alors Michel, on fraie?

Anonyme a dit…

Il faut rendre aussi hommage au talent de l'illustrateur de cet article, qui officie aussi - sauf erreur de ma part - au Monde Libertaire, organe de la Fédération anarchiste. Si l'info se confirme, quelle subtil camouflage !

Anonyme a dit…

j'ai une meilleure idée qu'onfray :
une fête qui se transforme en grêve. Génial non? t'a les boules orfrai, je te dame le pion par la puissance de mon esprit

Anonyme a dit…

POur ceux qui se pose la question de la revendication voici ce que l'on trouve dasn "l'insurection qui vient" du comité invisible, très vrai! :

Fuir la visibilité. Tourner l’anonymat

en position offensive
Dans une manifestation, une syndicaliste arrache
le masque d’un anonyme, qui vient de casser une
vitrine : «Assume ce que tu fais, plutôt que de te
cacher. » Être visible, c’est être à découvert, c’està-
dire avant tout vulnérable. Quand les gauchistes
de tous pays ne cessent de « visibiliser » leur cause
– qui celle des clochards, qui celle des femmes, qui
celle des sans-papiers – dans l’espoir qu’elle soit
prise en charge, ils font l’exact contraire de ce qu’il
faudrait faire. Non pas se rendre visible, mais tourner
à notre avantage l’anonymat où nous avons été
relégués et, par la conspiration, l’action nocturne
ou cagoulée, en faire une inattaquable position
d’attaque. L’incendie de novembre 2005 en offre
le modèle. Pas de leader, pas de revendication, pas
d’organisation, mais des paroles, des gestes, des
complicités. N’être socialement rien n’est pas une
condition humiliante, la source d’un tragiquemanque de reconnaissance – être reconnu : par
qui? –, mais au contraire la condition d’une liberté
d’action maximale. Ne pas signer ses méfaits, n’afficher
que des sigles fantoches – on se souvient
encore de l’éphémère BAFT (Brigade Anti-Flic
des Tarterêts) – est une façon de préserver cette
liberté. De toute évidence, constituer un sujet
« banlieue » qui serait l’auteur des « émeutes de
novembre 2005 » aura été l’une des premières
manoeuvres défensives du régime. Voir la gueule
de ceux qui sont quelqu’un dans cette société peut
aider à comprendre la joie de n’y être personne.
La visibilité est à fuir. Mais une force qui s’agrège
dans l’ombre ne peut l’esquiver à jamais. Il s’agit
de repousser notre apparition en tant que force
jusqu’au moment opportun. Car plus tard la visibilité
nous trouve, plus forts elle nous trouve. Et
une fois entré dans la visibilité, notre temps est
compté. Soit nous sommes en état de pulvériser
son règne à brève échéance, soit c’est lui qui sans
tarder nous écrase

birahima2 a dit…

i'm the boy
that can enjoy
invisibility



et
quand tu perds un des tiens
tu ne deviens pas un tueur
la mort te fait un peu moins peur
peut-être

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je vous mets en copie une lettre envoyé ce jour suite à la récidive d'Onfray dans SinéHebdo.

Quand on n'a que des conneries à dire, Onfray mieux de se taire

Salut SinéHebdo,
J'ai soutenu la création de votre canard, suite aux basses manoeuvres de Val et à la placidité du reste de la rédaction, bien que guère étonné de leurs attitudes, de la part de petits patrons de presse, rentiers de la contestation qui ne dérange personne...
Je vous lis autant que je peux, vu que vous avez un rythme de parution un peu speed, ce qui ne doit vous conduire à publier de la merde.
Les articles écrits avec les pieds parce qu'on n'a pas le temps, passe encore, surtout quand les contributeurs ne s'y croient pas de trop, mais les articles franchement putassiers, et qui insistent dans le catéchisme libertaire politiquement correct, c'est insupportable...
Onfray est une baudruche médiatique, la contemplation du néant de sa pensée tournoyant telle une girouette l'occupe à temps plein...
Son premier article, qu'il reconnait lui-même avoir baclé en vitesse, était minable : plaindre les durs travailleurs qui ne peuvent plus aller travailler faute de TGV et appeler à des grèves en forme de fête est totalement incohérent : c'est une chance pour tous les prolétaires d'être bloqués, d'avoir une excuse pour ne rien foutre et recommencer à se parler à cette occassion. Les grandes grèves, coupures d'électricité et autres tempête de verglas (à Montréal en 1998 par exemple) sont toujours une occassion de retrouver d'autres rapports sociaux plus humains, spontanés, où l'entraide occupe une large part... Les taux de naissance l'attestent.
Le premier article d'Onfray sur le "sabotage" des ligne SNCF est nauséabond et incohérent, et Pouget y est très malhonnétement convoqué et instrumentaliés pour prouver des choses qu'il n'a pas dites. Cet article à notamment été démonté ici :
http://onsefechier-anatic6.blogspot.com/2008/11/sabotage-sin-hebdo-philippe-val-rdige.html
Il est clair que le ton clairement réactionnaire et donneur de leçon singe le style qui a fait la réputation de Val.
Dernier point : nous considérer, nous les humains vivants debouts, prolétaires, comme "consommateurs" et "usagers" prolonge les catégories et les formes d'aliénation qui nous sont imposés pour penser la société. Qu'onfray ne s'y soutraie pas marque son avilissement intellectuel.
Mais en toute chose, la récidive est toujours moins pardonnable.
L'article de cette semaine me fait dire que je ne vais pas tarder à ne plus vous lire si un tel connard peut remplir impunément autant de lignes d'une prose si réactionnaire et conformiste...
Personne n'a attendu Onfray pour penser "les formes modernes de sabotage positif", celles-ci s'appele blocage des flux dans une société réticulaire, basé sur le marché et le libre-échange. Il est limpide, pour qui veut bien encore regarder les faits, que les actes dénoncés s'inscrivent dans cette logique, même si on peut discuter de l'opportunité du moment choisi (on peut discuter de tout dans un salon...), et que cette logique est à l'oeuvre depuis déjà pas mal de temps dans tous les mouvements sociaux récents (voir une bonne analyse là-dessus ici : Le Catenaire qui cachait la Forêt, http://www.collectif-rto.org/spip.php?article717).
Avec de tels amis, le "militantisme post-marxiste" (!!?) n'a pas besoin d'ennemis. Et se cacher derrière la FA et s'abonner au Monde Libertaire ne donne pas plus de contenance et de crédibilité à des propos de girouette. Et il est sûr que rentre dans la catégorie du "sabotage positif", c'est à dire "ayant des effets positifs pour le peuple", le geste qui permettra qu'Onfray arrête de déblatérer de tels conneries dans votre canard, et qu'il s'atelle à sa tâche de refondation du militantisme post-marxiste tout seul, dans les toilettes... du TGV.
Quand l'antiterrorisme devient un nouveau mode de gouvernement, il y a sans doute d'autres choses à publier que ces condamnations crétines.
La vie réelle en France est quotidiennement un "réel désagrément", tout acte visant à devier ce long cauchemar tranquille ne peut être que positif.
Les forces répressives n'ont pas attendus de tels actes pour se développer et se déployer. Or, suivant la logique d'Onfray, c'est la faute aux gamins de cités si on leur met des drones au-dessus de la tête !
Il est fort probable que l'Etat soit mouillé jusqu'au coup dans cette machination, comme il l'a été a de nombreuses autres reprises dans l'histoire (cf. http://members.tripod.com/hlv-vlr/). Ne pas évoquer cette possibilité est faire preuve d'une naïveté bien étrange...
Qu'onfray arrête de nous prendre pour des cons ou qu'il aille écrire à Charlie...
Au plaisir,
François

Anonyme a dit…

Je lis l'article sur Onfray, je survole les commentaires, et je suis de nouveau atterré par ce qu'il faut bien appeler l'extrême-gauche, du moins l'extrême gauche qui fréquente ce blog :
— Dans l'article, mise hors contexte d'une photo montrant Onfray avec Sarko, assorti d'un commentaire malveillant sous-entendant une collusion des deux. Je me souviens très bien de cette histoire, l'article d'Onfray dans son blog, repris dans le nouvel-obs, et d'une lucidité, d'une sévérité et d'une justesse qu'on n'a pas vu souvent sur notre agité du bocal.
— La volonté chez les commentateurs de toujours désigner le traitre, de l'insulter, de le dénigrer. Une volonté farouche de distiller sa haine, sans s'embarrasser de la moindre bonne foi, de la moindre honnêteté intellectuelle. Le traitre Val ne suffit plus à calmer les ardeurs, passons à la prochaine victime expiatoire, Onfray, puis on peut penser à la prochaine, Siné pourquoi pas (voir la position de Nabe), et puis à qui le tour ? Il semble que le stalinisme a encore de beaux jours devant lui.
Sinon je vais continuer à lire ce blog, j'aime bien quand vous tapez sur Sarkozy, sur la droite, mais de grâce abandonnons cette haine fratricide, Royal elle est peut-être pas terrible, mais ça serait quand même mieux que Sarko, non ?
(Bon, voilà, moi aussi j'ai déchargé ma bile, et je sens que je vais me faire incendier ! Bonne lecture et longue vie à ce blog !)

Anonyme a dit…

Onfray, pris d'un accès de haine égocide, s'est d'ailleurs excusé d'avoir commis ce billet (Libé 3/12)

Mais sinon, tu as raison, ce blog est de mauvaise foi et d'une grande malhonnêteté intellectuelle. Je suis pratiquement sûre qu'on n'arrivera pas à convaincre les auteurs de voter Royal :-((

Tietie007 a dit…

A ONPC, dernièrement, Onfray a dit qu'il était pour Chevènement ...curieux pour un libertaire !