lundi 5 mai 2008

Une école moderne : l’école élémentaire Joliot-Curie de Stains

« Enfin, tout en conservant le caractère national des programmes et des diplômes, je veux mettre plus de diversité dans l’école pour que l’intelligence de chaque enfant soit reconnue. Je donnerai aux familles la possibilité de choisir l’école de leurs enfants. Je remplacerai la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements. »
Nicolas Sarkozy, programme pour l’élection présidentielle 2007, Une école qui garantit la réussite de tous les élèves.


Alors que toute la gauche bien pensante s’acharne sur notre président, il est temps de réhabiliter la politique gouvernementale menée par le courageux Fillon.
Car s’il est bien une promesse qui a été tenue, c’est celle du démantèlement de cette vieille idéologie qu’est l’école républicaine. Nicolas Sarkozy l’avait promis, il est bien décidé à en finir avec les vieux démons de l’égalité des chances et de l’éducation dite « Nationale ». Place à la diversité, à l’autonomie qui permettra enfin aux enfants les plus doués de s’épanouir sans subir les agressions quotidiennes des miséreux. Et aux miséreux d'apprendre dès le plus jeune âge à vider les poubelles, ou à servir des cheeseburgers. Bref, il s’agit d’adapter le système éducatif aux besoins de chaque élève. Et les exigences ne sont bien sûr pas les mêmes à Neuilly qu’à Sevran.

En sachant qu'on supprime 11 000 postes cette année et 18 000 l'an prochain, au bout de combien d'années aura t'on supprimé l'Education Nationale? Vous avez 1 heure...


Des années de réformes structurelles, liées à la décentralisation, ont ainsi confié le financement de l’école aux collectivités locales. Et c’est une réussite totale. Comme l’illustre le cas de l’école Joliot-Curie de Stains, une des communes les plus pauvres de Seine-Saint-Denis.

L'école Joliot-Curie est située en ZEP et compte environ 230 élèves pour 11 classes (dont une classe dite CLIN pour les enfants non-francophones). Un établissement tout ce qu'il y a de plus banal, et pourtant c'est un fleuron, un prototype de l'école publique de demain dans les quartiers défavorisés.

Les locaux sont la première bonne surprise. Passons sur la suspicion d'amiante dans les faux-plafonds, pour nous attarder sur la qualité des fenêtres : jusqu'à il y a encore quelques semaines, il pleuvait dans les couloirs. Quoi de plus ingénieux pour rafraîchir les idées de ces enfants un peu sauvages?
Sans oublier l'obligation de définir un périmètre de sécurité dans la cour autour des fenêtres, de peur qu'elles ne s'écroulent et ne décapitent une de ces chères têtes brunes. L’idéal pour s’éduquer à une vie précaire pleine de dangers.

A Stains, les enfants apprennent dès le plus jeune âge leur futur métier de vigile


Un rapide tour au sous-sol rempli d'eau stagnante permet aux élèves de découvrir ce que sont les odeurs pestilentielles et de s'habituer ainsi aux logements insalubres qu'ils occuperont plus tard. Bref une véritable école de la vie, qui fait oublier l'absence de salle de gymnastique et de bibliothèque (des livres ! et pourquoi pas des manuels scolaires tant qu’on y est ?!!).

L'aide aux devoirs mobilise tout un quartier


Sur le plan des moyens humains, c’est aussi la diversité qui est plébiscitée. Ainsi pour le mois de janvier 2008, on dénombre 160 journées non-remplacées pour la seule commune de Stains. Le service minimum ne passera pas par Stains. Il faut admirer cette stratégie délibérée de raréfaction du service public dans ces quartiers. On habitue les élèves à leur statut de déshérités. Ainsi, l’école Joliot-Curie ne compte aucune assistante sociale, 1 seul aide-éducateur, et on recense 2 psychologues scolaires pour la ville se Stains (23 écoles). L’état préfère sagement affecter des policiers pour pallier l’absence de service public. Voilà qui illustre parfaitement la victoire idéologique de la droite évoquée par François Fillon.
Ainsi ces jeunes sauvageons, contrairement à ceux de villes plus huppées, n’ont pas droit à des intervenants extérieurs pour l’EPS, la chorale ou l’art plastique. Mais parions qu’un jour on remplacera ces disciplines inutiles pour eux par des heures d’initiation au tissu professionnel local. Et pourquoi pas des stages en entreprise dès le CM1.

En matière d'insertion professionnelle des jeunes, la France possède encore un retard pénalisant


La médecine scolaire est inexistante ou presque (2 médecins scolaires pour 23 écoles). Aucun suivi des élèves. Encore une fois, il s’agit de saluer la cohérence du gouvernement en la matière qui parallèlement à la suppression de la sécurité sociale, habitue les plus pauvres à se passer de la médecine dès le plus jeune âge. Une politique de la santé ambitieuse !


Mais le vrai symbole de cette politique gouvernementale est la gestion des évaluations des CE2. Alors que dans la France entière, un résultat inférieur à 75% de bonnes réponses enclenche un processus de suivi individualisé pour l’élève, ce score est ramené à 50% pour les élèves de Seine-Saint-Denis ! Voilà ce qu’on appelle du spécifique, la fin réelle de l’Education « Nationale ». Le gouvernement a le courage et la lucidité de ne pas dilapider l’argent de nos impôts pour des enfants à peine Français.

Si vous ne travaillez pas à l'école, vous finirez dans un transformateur EDF


Le seul point noir de cette école exemplaire est le comportement de l’équipe éducative et de la mairie de Stains, qui s’échinent contre les recommandations du ministre Xavier Darcos, à vouloir offrir à ces enfants irrécupérables la même éducation qu’ailleurs. Malgré le manque flagrant de moyens, les professeurs des écoles déploient une énergie folle pour combler les carences du système.

Notre ministre de l'Education aime se placer au-dessus de la mêlée


Il est temps de mettre au pas ce bataillon d’irresponsables qui croient encore en des valeurs obsolètes et archaïques telles que l’équité, la solidarité et l’égalité des chances.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est une fatalité envoyée par Notre Seigneur pour nous éprouver. C'est la seule explication rationnelle.

Même dans la meilleure organisation, on trouvera toujours une cinquième colonne gauchisante et haineuse pour tenter vainement de ralentir la glorieuse marche vers le profit. Je n'exclus pas totalement que certains (rares) puissent être sincères et jouent le rôle d'idiots utiles, mais la plupart ne songent qu'à faire germer les graines de la frustration puis de la révolte en faisant miroiter à nos futures forces de production des concepts qu'elles ne peuvent appréhender. Au lieu de leur inculquer le bonheur dans la soumission et l'immuable ordre établi par Dieu et les conseils d'administration, ces partageux les conduisent avec cynisme vers la souffrance en prétendant les guider vers un inaccessible ailleurs.

L'intérêt même de ces enfants commande de se débarrasser de cette lèpre rouge et nauséabonde et peu importe la méthode, n'en déplaise à nos amis droits-de-l-hommistes.

Anonyme a dit…

Monsieur Bernard, vous nous comblez ce soir !

Gontrand de Trélas a dit…

Si il faut desormais effectuer des enquêtes de terrain pour publier sur ce blog ça va devenir difficile j'ai pas le temps moi j'ai un travail à coté!
bon je vous laisse je suis en réunion.

Winner a dit…

Si les écoles en Seine-Saint-Denis sont tellement pauvres, c'est que c'est un département de communistes ! Ils laissent les gens dans la misère pour se faire réélire parce qu'il y a que les pauvres qui votent pour eux ! Au moins à Neuilly ou dans le 16ème on a des écoles privées qui sont très bien ! Pas comme les écoles publiques insalubres ou on apprend surtout du Karl Marx !

Si les gens veulent de bonnes écoles pour leurs enfants, ils ont qu'à travailler pour gagner de l'argent et leur offrir des bonnes écoles privées !

Anonyme a dit…

Excellent billet. Rien à rajouter, si ce n'est que ce n'est pas bon pour le moral. Et qu'il n'y a pas que ça, hélas, à se mettre sous la dent par ces temps de "réformes" et de "modernisation".
Mais, là, en plus, ce sont les enfants qu'on assassine.