lundi 15 mars 2010

La rumeur

Elle court, elle court La rumeur. Amplifiée, déformée, elle occupe la toile et alimente les conversations. A la maison, au bistrot, à la machine à café, tout le monde ne parle plus que de ça : la politique de Nicolas Sarkozy serait une catastrophe sociale. En parcourant (le nez bouché) certains sites "bien informés" de la tentacule internet, on est abreuvé de chiffres extravagants. Du taux chômage au nombre de travailleurs précaires, de minimum vieillesse au seuil de pauvreté, tout est bon pour alimenter La rumeur. Jusqu'aux réductions de charges patronales, niches fiscales et dette de l'état.

"Une catastrophe sociale et pourquoi pas un réchauffement climatique aussi??"

La presse, fidèle à la tradition française, a choisi d'ignorer le phénomène. "C'est un choix éditorial fort. La vie politique n'a pas à être étalée sur la place publique. La politique sociale ou fiscale doit être réservée aux experts, aux politiques et ce n'est sûrement pas aux journalistes de s'en préoccuper. Et elle ne concerne pas les citoyens. Vous aimeriez, vous, que l'on discute du budget de votre famille dans la presse?". La position de Laurent Joffrin reflète assez bien celle de l'ensemble des médias français, qui se bornent à évoquer de loin la rumeur sous le nom de "crise". La presse étrangère n'a pas les mêmes pudeurs. Et n'hésite pas de son côté à évoquer le fiasco du président, parlant d'État en faillite et de modèle social démantelé.

La presse française a une éthique

Alors d'où vient la rumeur? Quelle en est l'origine? C'est Benjamin Biolay qui aurait mis le feu aux poudres. Au sortir d'une nuit dans un hôtel de Bangkok avec Carla Bruni, il aurait écrit sur twitter : "Carla a faim. Apparemment Sarko est une catastrophe sexuelle". Le téléphone arabe faisant le reste.

Peu de responsables politiques ont eu le courage de répondre aux questions sur La rumeur. Seule Chantal Jouanno, la secrétaire d'État à l'écologie, a tenu à réagir : "Tout ceci est ridicule. Les français constatent chaque jour d'eux-mêmes les résultats de la politique du président". Un président qui, selon elle, est très affecté par ces divagations : "Il est miné et nos relations sexuelles s'en ressentent. Il est devenu au sexe ce que le kata est au karaté : les coups ne sont pas portés".

Sur internet, on trouve aussi des sites qui entretiennent la peur du progrès

"Ces rumeurs persistantes, ça frôle quand même le totalitarisme 2.0" se fâche le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre. "Quand on entend dire que Nicolas Sarkozy est le président des patrons, qu'il a été élu pour prendre aux pauvres et donner aux riches, le tout sous le regard bienveillant des médias, ça fait quand même un tout petit peu théorie du complot. Si ça n'était pas dangereux, c'en serait risible". Du côté de l'UMP, on fera tout pour que La rumeur ne se transforme pas en révolte sociale.

11 commentaires:

Olivier Bonnet a dit…

Je suis très déçu de vous voir, à votre tour, propager l'infâme rumeur ! ;-)

vogelsong a dit…

Propagateur nauséeux. Vraiment, comment voulez vous que ce pays aille bien ?
Dans le bonheur, la félicité et la tranquillité publique.

Non mais...

Christine a dit…

J'adore le "totalitarisme 2.0" :-DD

Anonyme a dit…

moi, j'ai adoré les illustrations -- dont tout le sel est pourtant dans le texte. Du grand art !

François-Florent Fachard a dit…

Je suis heureux de lire enfin des professionnels courageux qui osent combattre le totalitarisme en évoquant, sans aucune complaisance, ces abjects propos diffamatoires concernant le chef de l'état et son entourage.

Chacun sait que le meilleur moyen de propager une rumeur, c'est de ne pas en parler. Alors pourquoi ce silence complice d'une "certaine" presse, soit disant modérée et responsable ?

Des rumeurs, toutes aussi abjectes et fausses, laissent d'ailleurs entendre, dans les milieux bien informés, que ce serait Laurent Joffrin lui-même qui aurait lancé ces bruits nauséabonds en pilotant en sous main certains idéalistes naïfs d'extrême gauche.

Il me semble de mon devoir de vous informer de cette rumeur infâme et de la démentir avec la plus grande énergie : contre ces pratiques, qui rappellent les pages les plus noires de notre histoire, il est plus que temps de commencer à ériger un cordon sanitaire républicain.

martingrall a dit…

J'adore les totalitaires rejetant le totalitarisme. Et on sait comment toujours cela fini. Le totalitarisme de droite extrême est remplacé par l'autre totalitarisme, d'humanisme et de confiance. Et ça va faire mal.
Mais comme on dit. Ils n'avaient qu'à pas commencer.

Arsim a dit…

Si je peux me permettre, concernant la métaphore de Jouanno, c'est "kata" plutôt que "haka" :)

Monsieur Bernard a dit…

@arsim : oui kata et non haka...le haka c'est un truc de all black. Merci

François-Florent Fachard a dit…

@martingrall : Il me semble, en effet, que la meilleure manière de combattre le totalitarisme totalitaire qui gangrène notre société est d'adopter une posture totalitariste radicalement anti-totalitaire.

Tehla a dit…

Je suis totalement d'accord.

Anonyme a dit…

Tout de même, c'est vite dit de parler de rumeur.
Mon beau frère a assuré au fils de mon neveu qu'on lui aurait dit qu'il y a tout de même des chômeurs, qui plus est sans travail, en France.
Moi, j'en sais rien, je ne voudrais pas parler pour ne rien dire, mais
c'est pas parce que mon beau frère n'a pas inventé le fil à couper l'eau chaude qu'il n'y aurait pas, comme il dit, anguille fumée sous la cendre ou du feu qui couve sous la roche.

Enfin, ce que j'en dis...


Gilbert