C'est le Monde qui a le premier pointé le danger : une drogue nouvelle et en vente libre qui corrompt peu à peu notre société : le travail.
Pour Pascale, directrice des Ressources Humaines, les vacances paraissent aussi bien longues : "J'évite de partir plus de deux semaines d'affilée. Sinon c'est un enfer pour mes proches. J'ai des irrépressibles envies de licencier des gens. Donc je vire mes enfants de la famille...Ça me donne l'impression d'exister. Et ensuite j'organise des entretiens pour les réintégrer dans le cercle familial. Ils doivent rédiger un CV, arguer de leur motivation. Pourquoi veux-tu être mon fils? Quelles ont été par le passé tes plus grandes réussites d'enfant? Ça m'aide à rester dans le bain".
Il s'agit donc d'une toxicomanie d'un genre nouveau, qui touche même les classes les plus aisées. Ainsi, Gilberte Lefebvre, la femme de l'inénarrable porte parole de l'UMP Frédéric Lefebvre, témoigne de l'addiction de son mari : "Même en vacances, sur la plage, il ne peut s'empêcher d'être con comme un balai. Il ne se repose jamais. Il débite connerie sur connerie, même loin des caméras".
La dépendance au travail détruit à petit feu l'environnement familial. Ainsi Kevin, 16 ans, de raconter la lente descente aux enfers de ses parents : "Je les ai vus s'enfoncer peu à peu dans la dope. Au début y'avait que mon père qui en prenait. Ils conduisaient un 4x4, on partait au club Med, bref on vivait dans le monde illusoire de la consommation. Puis ils en ont voulu toujours plus. Ma mère a commencé à en prendre, et mon père s'est carrément mis à en cultiver en montant sa boîte. Ils devenaient de plus en plus agressifs, égoïstes et pour tout dire cons. Ils avaient des préoccupations de crétins, s'intéressaient à la bourse, mon père s'habillait en costard....Puis avec la crise tout s'est écroulé. Ils ont eu de plus en plus de mal à s'en procurer et la boîte de mon père a coulé. C'est là qu'ils sont devenus paranos. Mon père n'arrêtait pas de gueuler contre les étrangers qui lui piquaient son travail, les sales bougnoules, les négros...et ils ont vu arriver Nicolas Sarkozy comme le messie".
C'est en effet avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir que cette drogue, longtemps considérée comme un plaisir de riches, s'est propagé dans la société française. Le nouveau président français a en effet mis en place une politique plus permissive pour permettre au travail de couler à flot : dépénalisation des heures supplémentaires, du travail le dimanche, en arrêt maladie et même du travail après 60 ans. Bref un ensemble de mesures visant à rendre toute la société dépendante. Au plus grand plaisir des dealers.
Car la politique de M. Sarkozy n'était pas désintéressée. Adossé au Cartel de Neuilly, il a offert à ses complices un juteux marché de 30 millions de dépendants. Une aubaine que le cartel s'est empressé de faire fructifier en raréfiant l'offre. Ainsi depuis le début de l'année, le gouvernement mène une poltique agressive visant à assécher la livraison de travail ce qui permet de décupler les profits des dealers. Le chômage explose et on voit débarquer du travail de mauvaise qualité, des produits de substitution (temps partiel, intérim..) qui mettent en danger la santé des toxicomanes : baisse du pouvoir d'achat, conflits sociaux, suicides dans les enteprises, précarité...
Alors, comment s'en sortir? Pour le docteur Bernard, toxicologue à l'Hôpital Necker, la réponse ne peut être que collective : "Les salariés doivent se regrouper et entamer des thérapies collectives. Occupation d'usines, auto-gestion, séquestration de patrons...le sevrage sera violent".
Alors, comment s'en sortir? Pour le docteur Bernard, toxicologue à l'Hôpital Necker, la réponse ne peut être que collective : "Les salariés doivent se regrouper et entamer des thérapies collectives. Occupation d'usines, auto-gestion, séquestration de patrons...le sevrage sera violent".
26 commentaires:
Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est la rentrée...!!
Parce que si déjà tu peux pas t'arrêter pendant les vacances...!
Ça craint : je suis dopée aux vacances! Même au boulot, je n'arrive pas à m'arrêter de rien foutre!
Affreux!
clap clap clap
comme le monolecte, dopée aux vacances, d'ailleurs c'est décidé, je vais être révolutionnaire, j'arrête de bosser :-)
Au moins, Monsieur Bernard, on ne peut vous soupçonner d'être vous-même accro à cette redoutable came: 37 jours sans lire votre délectable prose! Nous nous languissions. Et pendant ce temps, le navire Titanic6 continue de couler. Ohlala quel mauvais français...
Non, celeste, ce n'est pas être révolutionnaire, c'est être chômeur.
Maintenant, il y a de fortes chances que la révolution finisse par venir de par là. Aux USA, certains États ne parviennent plus à payer les allocations chômage.
Forcément, sans carotte, même à l'eau, il est possible que le gourdin ne suffise pas à contenir la colère des cocus de la crise!
Pour témoigner, ça fait maintenant 3 ans que j'ai réussi à décrocher de cette dépendance! faut dire que j'ai commencé assez jeune...
Avant j'était comme fou, dès que y avait moyen je bossais comme un dingue!
Au début c'est pas facile d'arrêter tout d'un coup, on à plus de pognon et on à quand même envie d'acheter des merdes qui servent à rien! avec en plus tout l'entourage qui montent chacun sa micro entreprise, on passe pour un con! et puis avec un peu de courage et beaucoup de fatalité, on fini par ne plus trouver de dealer, les amis n'ont plus le temps de te voir (ils bossent) et puis d'un coup comme ça on envoie chier les assedics et on arrive à se libérer de la came! mais attention car c'est comme la clope, ya toujours un risque de replonger un jour! On est jamais à l'abri d'un connard qui te fais miroiter un petit job histoire de pouvoir payer tes dettes! j'essaye de tenir bon et je sais que je suis pas seul dans cette situation, ça m'aide!
courage à tous ceux qui luttent pour se débarrasser de cette saloperie de boulot!
Perso, j'ai trouvé un truc : je vais au bureau, et je ne fais pas grand-chose. Ça ne change pas la face du monde, mais au moins je suis payé. ♣
Nb : Ça fait plaisir de vous retrouver !
@Le Monolecte
c'était une boutade, je n'entendais pas sous évaluer le problème du chômage et surtout pas celui des chômeurs qui se retrouvent sans ressources.
j'ai la chance,magnifique, d'avoir pu prendre ma retraite à 43 ans, 20 ans d'enseignement public, 3 enfants. Cette retraite me permet aussi de travailler (à part redevenir instit dans le public). J'ai dû le faire à Bologne, car c'est une ville très chère et que j'avais ma fille à charge (je n'aime pas cette expression) et mes autres enfants à aider. maintenant ces dépenses ont diminué donc je peux arrêter complètement de travailler en échange d'un salaire.
Je ferai donc autre chose.
C'est une opportunité que je voudrais voir étendue à toutes et tous.
Je n'aime pas le travail contrainte, je n'aime pas le travail qui exploite, use, tue parfois.
Perdre sa vie à la gagner,à enrichir d'autres que soi même, quelle tristesse.
Mon plan de sevrage de Work Watchers : Prendre ta retraite pendant que tu es encore jeune.
Bien vu, Seb! Manière, c'est salaud de nous forcer à prendre la retraite quand on a plus la force d'en profiter!
Belle rentrée, monsieur le petit cadre dans la grosse boiboite.
En retraite dans 4 mois, je termine mes 43 années de salariat dans un placard doré : présence aléatoire, lectures diverses, coaching social (on a souvent besoin de l'avis des vieux cons soixantehuitards lorsqu'on est jeune cadre en train de se faire tondre), je vous savoure, vous et vos semblables quasiment 10 heures par jour ... c'est éreintant, mais agréable !
Merci pour ce billet
Les promesses d'au-delà sont autant d'hypothèques du présent.
La retraite, c'est un peu comme les mille vierges, c'est à prendre maintenant ou jamais. Enfin, si je peux me permettre.
"L'homme n'est pas fait pour travailler. La preuve, c'est que ça le fatigue".
(GB Shaw)
@JPM : mille ! je sais pas si j'aurai le courage...
Ce qui est terrible avec cette drogue, c'est surtout le fait que Popaul Emploi soit chargé de te ravitailler. Et si tu n'acceptes pas sa came, il te force à la prendre sous peine de privé de dessert.
Rien qu'en lisant cet article, j'ai commencé à avoir les mains qui tremblent... je m'y remet vite (au travail) sinon, ca va pas aller...
Et le PIRE, c'est que les femmes, dont le comportement ressemble de plus en plus à celui de hommes, sont également touchées par ce phénomène. Heureusement, quelques thérapies efficaces existent : le temps partiel imposé, pour leur bien, et la maternité, qui les recentre.
je travaille mais je me soigne en bloguant... je ne suis pas sûr que ce soit mieux comme addiction, mais bon... On fait ce qu'on peut avec ce qu'on est, hein ! ?
On observe pourtant quelques courageux, décidés à lutter contre ce nouveau fléau, prêts à tout pour informer des risques de cette nouvelle addiction et portant fièrement un tee-shirt préventif : BOSSER TUE .ils ont raison, la prévention commence toujours par l'information.
@patrick : si c'est trop, en principe tu as le droit de les revendre après
@Mlle S. : c'est clair, la maternité c'est bien un truc de machos... vive le temps partiel choisi
@gauchedecombat : le choix de l'addiction, c'est ça, la vraie liberté
@westmalle : la prévention, toujours, même jusque dans les endroits où cela ne paraît pas nécessaire au premier abord...
Même Hortefeux est en état de dépendance : comme y avait plus d'immigrés à virer il a fallu virer un préfet. J'espère qu'il a ses papiers en règle au moins sinon il va pas se croire à brazzaville...il va vraiment y aller.
Mais les pires addicts au travail sont les traders : peuvent pas s'empêcher de toucher des bonus et de foutre le pognon du contibuable par les fenêtres du marché.
"Les salariés doivent se regrouper et entamer des thérapies collectives. Occupation d'usines, auto-gestion, séquestration de patrons..."
Une telle dépendance mérite un traitement un peu plus violent...
Jubilatoire! ;)
J'ai pas pu m'empêcher, j'ai encore écrit un bouquin.
Merde, sortez-moi de cette dépendance : ne l'achetez pas quand il sortira !
Bonjour Jean-Pierre, ton texte est beau et drôle.merci.
Moi je travaille comme bloggeuse mi-temps et sans cesse non, mais c'est une jolie idée.
belle journée magique.
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