"Je veux décomplexer l'extrême-droite et lui rendre ses lettres de noblesse". C'est avec audace que Brice Hortefeux est parti à l'assaut de la citadelle frontiste. Un Front National qu'il entend bien arracher à la dynastie Le Pen afin d'en faire un "parti moderne". Aussi, Brice Hortefeux a fait le choix d'une campagne offensive où de déclarations xénophobes en surenchère sécuritaire, il impose ses thèmes. Au premier rang desquels "l'islamophobie", où malgré les récentes déclarations de Marine Le Pen, le ministre de l'Intérieur garde toute légitimité fort de sa condamnation pénale.
Une légitimité renforcée par son action gouvernementale. Comme aime à le rappeler Brice Hortefeux, "tout ce que propose Marine Le Pen ou Bruno Gollnish, on l'a déjà fait". "Lois sécuritaires, expulsions massives d'étrangers, stigmatisation des musulmans, des rom, cadeaux fiscaux, nous avons appliqué à la lettre le programme frontiste" ajoute le ministre de l'Intérieur, avant d'enfoncer le clou comme pour mieux ringardiser ses concurrents : "Il est temps de passer la vitesse supérieure".
Pour réussir la mue du Front National, le candidat auvergnat entend rénover le logiciel idéologique. "Il ne s'agit pas de tout changer de fond en comble,mais d'opérer quelques changement à la marge pour faire entrer le parti dans le XXIème siècle". Tout d'abord, le ministre veut que le FN "abandonne cette tradition antisémite surannée" et se consacre entièrement à la "haine du musulman" bien plus rentable médiatiquement. Par ailleurs, Brice Hortefeux entend délester le parti de ses "accents ouvriéristes". "Il faut assumer ce que l'on est. Un parti au service des puissants".
Le but avoué de cette rénovation est de sortir le parti de son "ornière médiatique". Et de gagner en respectabilité. Pour réussir son pari, Brice Hortefeux s'est appuyé sur les écrits d'intellectuels français parmi les plus illustres qui d'Alain Finkielkraut à Claude Imbert ont su populariser le concept de "racisme respectable". Et qui font de Brice Hortefeux le candidat préféré des médias. A l'image du dernier édito vidéo de Christophe Barbier où on l'entend chantonner :
Toi l'Auvergnat qui sans façon,
M'a donné quatre coups de pied,
Quand je n'avais pas de papiers