jeudi 28 août 2008

Le procureur de la République de Bordeaux veut coucher avec sa mère

Le mystère des réquisitoires à l'emporte-pièce de Jérôme Bourrier, procureur de la République à Bordeaux, est en passe d'être résolu. En effet, la vox populi bordelaise évoquerait de graves problèmes intimes, certains n'hésitant pas à parler de dysfonctionnements sexuels graves.

La rumeur a enflé suite au dernier exploit du procureur. En plein procès des faucheurs volontaires d'OGM, Jérôme Bourrier, représentant le ministère public, s'est fendu d'un réquisitoire à charge contre José Bové, affirmant qu'il était "temps pour [lui] de mettre fin à des comportements compulsifs qui résultent d'un Oedipe mal négocié" et réclamait 8 mois de prison ferme pour le célèbre moustachu, alors que dans le même temps il ne demandait que 10 mois avec sursis pour le producteur de maïs OGM qui avait tiré au fusil sur les faucheurs. Le procureur allait même jusqu'à invoquer la légitime défense. La légitime défense du maïs probablement. Passé la stupéfaction face au délire du notable bordelais, les langues se sont peu à peu déliées pour tenter d'expliquer cliniquement une telle névrose.


José Bové tentant symboliquement de couper la tête de son père

Les explications les plus abracadabrantes ont circulé. Nous sommes en mesure de l'affirmer aujourd'hui, Mme Bourrier n'a pas trompé son mari avec un altermondialiste. Et la rumeur évoquant le viol du procureur durant une colonie de vacances dans le Larzac n'est pas recevable.



Que peut donc bien représenter cet épi de maïs pour le procureur Bourrier?

Les proches du procureur penchent plutôt du côté de la piste familiale. Une mère trop possessive et un père exigeant ont durablement perturbé le jeune Jérôme qui depuis n'a de cesse de prouver à l'Autorité sa dévotion. "On est face à un cas typique de soumission totale à l'autorité. En défendant aveuglément la politique du gouvernement assujeti aux grands groupes de semenciers, Jérôme Bourrier cherche la reconnaissance de son père". Le jugement de ce psychologue est sans appel et n'augure rien de bon pour la suite de la carrière du procureur.

Le procureur, un homme qui aime s'habiller en robe


Le sort des faucheurs volontaires est donc désormais entre les mains du président du tribunal. En espérant que lui n'ait pas de problèmes d'Oedipe.

lundi 25 août 2008

Margaret Thatcher plaide la folie

"Ma mère souffre de démence". C'est le terrible aveu que vient de faire la fille de Margaret Thatcher. Et c'est un changement de cap inattendu dans la défense de l'ex-dame de fer, qui avait toujours assumé bec et ongles sa politique ultralibérale.

"Combien reste t'il de syndicalistes en Grande-Bretagne Margaret?"


Il semble que le contexte international et la pression de l'opinion publique anglaise, lessivée par 30 ans de casse sociale, aient poussé Miss Maggie à revoir sa stratégie et à diluer ses responsabilités en plaidant la folie.


Au tournant des années 80, Margaret Thatcher avait été un des moteurs de la Révolution conservatrice, une politique ultralibérale au profit des plus riches, qui s'était peu à peu propagée dans la plupart des pays occidentaux, provoquant un accroissement des inégalités, le développement de la misère et la destruction des services publics. Cette révolution s'était accompagnée de son cortège habituel de violences (syndicats, IRA) et d'une politique extérieure agressive (La guerre des Malouines). Un régime sanglant qui a fait des millions de morts et qui survit toujours aujourd'hui sous des formes diverses.


Le culte de la personnalité est-il une névrose?



Même si ce revirement paraît surprenant, il est des experts psychiatriques pour croire en la sincérité de la famille Thatcher. Ainsi un psychologue de renom qui tient à garder l'anonymat affirme : "La folie de Mme Thatcher est évidente. On ne peut pas concevoir qu'un cerveau sain puisse appliquer une telle politique de classe. Rendez-vous compte, au sortir de son mandat, un enfant sur trois vivait sous le seuil de pauvreté. Elle manquait clairement de discernement". La thèse de la folie est effectivement tentante pour justifier à posteriori l'indéfendable. On préfère penser qu'un être doué de raison n'aurait pas laissé périr Bobby Sands, n'aurait pas sacrifié des millions de vies sur l'autel de l'idéologie capitaliste.

Certaines déclarations de l'ex-premier ministre anglais prennent une autre coloration avec la révélation de cette supposée folie, comme lorsqu'elle déclara à Augusto Pinochet : "Je suis bien consciente que vous êtes celui qui a amené la démocratie au Chili, vous avez établi une constitution appropriée à la démocratie, vous l'avez mise en œuvre, des élections ont été tenues, et enfin, conformément aux résultats, vous avez quitté le pouvoir".

Dans le cas où la thèse de la démence serait confirmée, on ne pourra pas faire l'économie d'une étude approfondie du lien qui existe entre le libéralisme, les troubles mentaux et les maladies neurologiques. La maladie d'Alzheimer diagnostiquée chez Ronald Reagan avait déjà ouvert quelques pistes. Et finalement il faudra bien répondre à la question : le capitalisme rend-il fou ou est-ce qu'il faut être fou pour croire en ses vertus?



lundi 18 août 2008

Les vrais enjeux de la guerre du Caucase

Les chars russes sont restés. Malgré l'accord de cessez-le-feu signé par les deux parties, rien n'est réglé dans le Caucase. Et la Russie accentue sa pression sur le pouvoir géorgien.

Car l'accord de cessez-le-feu présenté par la France et soutenu par la communauté internationale n'évoque en rien le problème de fond qui agite cette partie du monde : à qui attribuer les médailles olympiques obtenues par les athlètes Ossètes et Abkhazes à Pékin?

L'haltérophilie russe est toujours au sommet

Depuis 1991 et l'éclatement de l'URSS, Moscou a vu fondre comme neige au soleil son palmarès olympique, symbole de la puissance d'une nation.
Samedi soir, à mi parcours, le bilan russe était bien maigre avec seulement 21 médailles, bien loin des 54 médailles américaines. Il était dès lors impossible pour le président Medvedev de retirer ses troupes de Géorgie. L'intervention russe au Caucase s'inscrit en effet dans une logique de reconquête sportive avec l'annexion progressive de toutes les provinces séparatistes.
Et il faut s'attendre à voir la Russie étendre ses velléités impérialistes à toutes ses anciennes républiques.
Les calculs furent vite faits au Kremlin. En additionnant les médailles des anciennes républiques soviétiques (Ukraine, Géorgie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Belarus, Kirghizistan, Ouzbékistan, Lituanie, Tadjikistan) on arrive à un total de 61 médailles.

On comprend dès lors la véhémence des réactions internationales autour de la souveraineté territoriale géorgienne. Ainsi Dimitri Medvedev déclarait samedi qu'il "était improbable que l'Ossétie du sud et l'Abkhazie refassent partie de la Géorgie". Sentant la menace, la France (qui compte rappelons le 22 médailles) s'est particulièrement activée sur le front diplomatique pour conserver son rang olympique. De même l'Allemagne et les États-Unis agissaient en coulisse pour le maintien des provinces séparatistes dans le giron de la Géorgie. "Il n'y a aucune discussion possible sur le sujet" déclarait ainsi Georges Bush.

Les boxeurs américains entendent défendre leur supériorité

Au regard de cette analyse, il est dommage que les jeux de Pékin soient ainsi occultés de l'actualité, phagocytée par le conflit dans le Caucase. Et on peut regretter que ces olympiades de la paix et de la liberté trouvent leur épilogue dans le fracas des bombardements russes.

vendredi 1 août 2008

Arrestation de Karadzic : le sarkozysme européen prend du plomb dans l'aile

Derrière cette bonhommie naturelle, un grand penseur qui avait une large avance sur son temps


C'est l'une des grandes figures européennes qui est tombée aux mains de la "justice" internationale le 21 juillet 2008, au bout d'un long acharnement judiciaire de près de dix ans.

Comme par hasard en pleine présidence sarkozyenne de l'Europe, Radovan Karadzic a été arrêté par la milice internationale du TPIY (Tribunal International Pénal pour l'ex-Yougoslavie). Tantot poète, chef militaire ou psychiatre, c'est gràce à cette particulière hauteur de vue qu'ont seuls les grands penseurs que Karadzic a su très tôt comprendre les enjeux du XXIème siecle.

Karadzic vécut une enfance normale en Serbie


Ne d'un père emprisonné pour avoir combattu le communisme de Tito, c'est très tôt que Karadzic a développé une forte conscience politique. Diplômé de médecine à Sarajevo puis spécialisé en psychiatrie et plus particulièrement dans la paranoia, c'est alors qu il commence à écrire ses premiers poèmes, dont la sombritude n'enthousiasme pas immédiatement ses comtemporains. D'abord de gauche, comme beaucoup d'autres jeunes à crinière flamboyante, il bascula à droite en 1980 pour fonder le Parti Démocratique Serbe, dont fut issu notamment Slobodan Milosevic, autre grande figure victime de manipulations politiques.

Visionnaire trop tôt, Karadzic restera un génie incompris


C'est lui le premier qui, en avril 1992, dénonca l'islamisation de la Bosnie et entendit créer une Republique Serbe séparée, plus hygiénique à ses yeux. C'est ainsi qu'il est alors soutenu très largement par les Nations-Unies et les grands pays européens, bien conscients du problème.

Il fut l'un des précurseurs de ce qu'on pourrait nommer aujourd'hui le "sarkozysme décomplexé", qui a su il y a quinze ans prendre les premières mesures de désislamisation. Contrairement à l'étiquette de "nettoyeur ethnique" qu'on voudrait bien lui faire endosser, il assume totalement le choix de permettre aux Musulmans de se trouver véritablement chez eux, en dehors de la Serbie, puisque, on l'a bien compris depuis, notre civilisation judéo-chrétienne est incompatible avec l'Islam, qui condamne encore aujourd hui dans certains pays la sodomie par vingt ans de prison (soit dit en passant : il n'y aurait plus beaucoup de syndicats en Europe aujourd'hui si on laissait appliquer de telles mesures). Malheureusement pour la bonne entente entre civilisations, la gratitude des Musulmans fut inexistante.

Dans la bataille de Srebrenica pour la démocratie, il y eut d'inévitables dommages collatéraux


Il fut notamment le premier (ou plus exactement le deuxième) à inventer des camps d'internement pour étrangers et/ou musulmans, dont s'inspira Brice Hortefeux pour développer sa politique actuelle en matière d'immigration.

De la même manière, alors qu'on crie aujourd hui au scandale à propos des rafles et des expulsions en France, Karadzic fut le premier à pratiquer véritablement le raccompagnement à la frontière de musulmans.

Radovan Karadzic est toujours très populaire en Bosnie


Bien sûr, il reconnaît volontiers qu'il y ait pu y avoir, comme partout, un zèle de certains fonctionnaires incontrôlable, légitimement frustrés de ne pouvoir pleinement se sentir chez eux. Il est à noter tout de meme que cette reconstruction de la Serbie s'accompagna de moins de 20000 viols, qui ne sont finalement qu'une goutte (d'eau) comparée aux 80 millions de morts du communisme.

Car l'arrestation du leader serbe est bien une nouvelle preuve, s'il en fallait encore, que le communisme gangrène toujours la société européenne, malgré certaines innovations pour réformer la gauche comme en France, où l'élevage de socialistes permet notamment de défendre les valeurs du néolibéralisme.

Nicolas Sarkozy doit devenir un "dirigeant fort" pour une véritable société européenne blanche, judéo-chrétienne


Dans ce contexte, l'arrestation de Radovan Karadzic sonne comme une fausse note dans la grande symphonie wagnérienne qu'entendait jouer Nicolas Sarkozy à l'Europe, et il lui faudra faire preuve de volontarisme, et ne pas se contenter de simples mesurettes molles-du-gland, s'il veut vraiment réformer en profondeur la société européenne, à commencer par l'immigration, son fer de lance.

Sources : le Courrier International numéro 925 du 24 au 31 juillet 2008