lundi 25 août 2008

Margaret Thatcher plaide la folie

"Ma mère souffre de démence". C'est le terrible aveu que vient de faire la fille de Margaret Thatcher. Et c'est un changement de cap inattendu dans la défense de l'ex-dame de fer, qui avait toujours assumé bec et ongles sa politique ultralibérale.

"Combien reste t'il de syndicalistes en Grande-Bretagne Margaret?"


Il semble que le contexte international et la pression de l'opinion publique anglaise, lessivée par 30 ans de casse sociale, aient poussé Miss Maggie à revoir sa stratégie et à diluer ses responsabilités en plaidant la folie.


Au tournant des années 80, Margaret Thatcher avait été un des moteurs de la Révolution conservatrice, une politique ultralibérale au profit des plus riches, qui s'était peu à peu propagée dans la plupart des pays occidentaux, provoquant un accroissement des inégalités, le développement de la misère et la destruction des services publics. Cette révolution s'était accompagnée de son cortège habituel de violences (syndicats, IRA) et d'une politique extérieure agressive (La guerre des Malouines). Un régime sanglant qui a fait des millions de morts et qui survit toujours aujourd'hui sous des formes diverses.


Le culte de la personnalité est-il une névrose?



Même si ce revirement paraît surprenant, il est des experts psychiatriques pour croire en la sincérité de la famille Thatcher. Ainsi un psychologue de renom qui tient à garder l'anonymat affirme : "La folie de Mme Thatcher est évidente. On ne peut pas concevoir qu'un cerveau sain puisse appliquer une telle politique de classe. Rendez-vous compte, au sortir de son mandat, un enfant sur trois vivait sous le seuil de pauvreté. Elle manquait clairement de discernement". La thèse de la folie est effectivement tentante pour justifier à posteriori l'indéfendable. On préfère penser qu'un être doué de raison n'aurait pas laissé périr Bobby Sands, n'aurait pas sacrifié des millions de vies sur l'autel de l'idéologie capitaliste.

Certaines déclarations de l'ex-premier ministre anglais prennent une autre coloration avec la révélation de cette supposée folie, comme lorsqu'elle déclara à Augusto Pinochet : "Je suis bien consciente que vous êtes celui qui a amené la démocratie au Chili, vous avez établi une constitution appropriée à la démocratie, vous l'avez mise en œuvre, des élections ont été tenues, et enfin, conformément aux résultats, vous avez quitté le pouvoir".

Dans le cas où la thèse de la démence serait confirmée, on ne pourra pas faire l'économie d'une étude approfondie du lien qui existe entre le libéralisme, les troubles mentaux et les maladies neurologiques. La maladie d'Alzheimer diagnostiquée chez Ronald Reagan avait déjà ouvert quelques pistes. Et finalement il faudra bien répondre à la question : le capitalisme rend-il fou ou est-ce qu'il faut être fou pour croire en ses vertus?



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les deux ?

Anonyme a dit…

oui les deux.

Aka 75 a dit…

"Qui est le plus fou, le fou ou le fou qui le suit ?"

Obiwan Kenobi