Le message des régionales a été entendu. Un mois après la déroute électorale de l'UMP, Nicolas Sarkozy a décidé de modifier sensiblement le cap de sa politique. "Nous avons compris la détresse des Français" s'est exclamé le président. "J'ai demandé dès aujourd'hui au gouvernement de préparer un projet de loi visant à interdire la pauvreté".
Vieux serpent de mer de la droite française, ce projet sans cesse repoussé semblait inapplicable. Fallait-il une loi ou une déclaration de principe? Fallait-il interdire la misère sociale dans les services publics, les lieux publics ou les centres-villes? Finalement Nicolas Sarkozy a tranché : l'interdiction sera la plus large possible. Question de principe. "La pauvreté est une atteinte à la dignité de l'être humain et des femmes plus particulièrement, qui sont durement touchées par les emplois précaires". La loi intègrera donc des dispositions sur les salaires, les minima sociaux, le chômage et le logement.
Le gouvernement a pour mission d'agir vite. François Fillon envisagerait de faire voter le texte en urgence, via la "procédure accélérée". Une précipitation qui fait grincer des dents, même au sein de l'UMP. Ainsi, Bernard Accoyer s'est étonné "que le gouvernement tente d'escamoter le débat", tandis que certains députés s'étonnent d'un tel déploiement d'énergie pour une loi qui ne concerne au mieux que "8 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté". "Moi", déclare l'un d'eux, "je me préoccupe surtout des 50 millions de Français qui ne sont pas pauvres et qui se demandent ce qu'on fait pour eux. Ces français qui se sentent agressés chaque jour par des hordes de femmes en burqa, par cet islamisme radical qui détruit notre pays".
Le grand gagnant de cet arbitrage présidentiel est bien évidemment Éric Besson. Le débat sur l'Identité Nationale "avait mis en lumière l'inquiétude des Français face à la montée du libéralisme radical". Un débat qui pour ses détracteurs n'avait pour seul but que de faire diversion et d'écarter du champ médiatique les vrais problèmes des français comme "l'immigration, l'insécurité ou l'impôt sur la fortune". Mais le ministre n'en démord pas, "il faut parler de la nation, de ce qui nous unit. Et la pauvreté n'est pas conforme à l'idée que je me fais de la République".
Le Medef a exprimé sa vive opposition à ce projet de loi "liberticide et électoraliste". Ainsi Laurence Parisot s'est montré "très déçue par cette manœuvre électorale visant à récupérer les voix des pauvres en faisant fi des vrais enjeux, à savoir la croissance et les profits". Par ailleurs, elle s'est déclarée "inquiète de voir le gouvernement s'attaquer aux libertés publiques en pénalisant ceux qui créent de la richesse". Et de conclure "il eût été plus simple d'interdire les pauvres!".
7 commentaires:
Pour le coup, je trouve l'UMP un peu démagogique. C'est pas le moment de déconner. Un peu de sérieux. Y'a déjà les retraites à faire passer.
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2007/04/05/864-les-retraites-un-probleme-sans-solution
C'est une loi extrêmement simple et facile à appliquer, elle tient en un article : on va rayer les mots pauvres et pauvreté du dictionnaire.
@doleco
Ce n'est pas déjà fait. Avez-vous déjà entendu notre Président - dont nous pouvons vanter sa parfaite connaissance de la langue française - prononcer de tels mots?
A ce point ce n'est plus de la satire mais du grand art.
MERCI !!!!!!!!
C'est pourtant pas compliqué : il faut déchoir les pauvres de leur nationalité (ils ont amplement montré par leur intempérance et leur manque d'esprit d'entreprise qu'ils n'en étaient pas dignes), et ainsi on pourra les expulser.
Les affamer me paraît beaucoup plus simple, et plus écologique. Moins de bouffe, moins de déchets
Et pensez au bilan carbone si nous devions les expulser dans des pays qu'on serait en plus obligés de nourrir.
Non, définitvement, je pense que la solution de notre président d'éradiquer les pauvres est la meilleure solution. Une "bonne" loi
@ Cobab
Votre commentaire est aussi bon que le billet
:-)
Excellent
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