samedi 18 décembre 2010

Présidence du FN : Brice Hortefeux favori

"Je veux décomplexer l'extrême-droite et lui rendre ses lettres de noblesse". C'est avec audace que Brice Hortefeux est parti à l'assaut de la citadelle frontiste. Un Front National qu'il entend bien arracher à la dynastie Le Pen afin d'en faire un "parti moderne". Aussi, Brice Hortefeux a fait le choix d'une campagne offensive où de déclarations xénophobes en surenchère sécuritaire, il impose ses thèmes. Au premier rang desquels "l'islamophobie", où malgré les récentes déclarations de Marine Le Pen, le ministre de l'Intérieur garde toute légitimité fort de sa condamnation pénale.

Au vu des images...

Une légitimité renforcée par son action gouvernementale. Comme aime à le rappeler Brice Hortefeux, "tout ce que propose Marine Le Pen ou Bruno Gollnish, on l'a déjà fait". "Lois sécuritaires, expulsions massives d'étrangers, stigmatisation des musulmans, des rom, cadeaux fiscaux, nous avons appliqué à la lettre le programme frontiste" ajoute le ministre de l'Intérieur, avant d'enfoncer le clou comme pour mieux ringardiser ses concurrents : "Il est temps de passer la vitesse supérieure".

...difficile de nier les liens de consanguinité entre FN et UMP

Pour réussir la mue du Front National, le candidat auvergnat entend rénover le logiciel idéologique. "Il ne s'agit pas de tout changer de fond en comble,mais d'opérer quelques changement à la marge pour faire entrer le parti dans le XXIème siècle". Tout d'abord, le ministre veut que le FN "abandonne cette tradition antisémite surannée" et se consacre entièrement à la "haine du musulman" bien plus rentable médiatiquement. Par ailleurs, Brice Hortefeux entend délester le parti de ses "accents ouvriéristes". "Il faut assumer ce que l'on est. Un parti au service des puissants".

L'Express se projette déjà au second tour de l'élection présidentielle

Le but avoué de cette rénovation est de sortir le parti de son "ornière médiatique". Et de gagner en respectabilité. Pour réussir son pari, Brice Hortefeux s'est appuyé sur les écrits d'intellectuels français parmi les plus illustres qui d'Alain Finkielkraut à Claude Imbert ont su populariser le concept de "racisme respectable". Et qui font de Brice Hortefeux le candidat préféré des médias. A l'image du dernier édito vidéo de Christophe Barbier où on l'entend chantonner :

Elle est à toi cette élection,
Toi l'Auvergnat qui sans façon,
M'a donné quatre coups de pied,

Quand je n'avais pas de papiers

jeudi 2 décembre 2010

La révolution selon Christine Lagarde

«Chacun son métier: il y en a qui jouent magnifiquement au football, je ne m'y risquerais pas, je crois qu'il faut intervenir chacun dans sa compétence». Qu'Éric Cantona se le tienne pour dit, Christine Lagarde n'entend pas recevoir des leçons de révolution de la part d'un "acteur" qui ne maîtrise pas "les mécanismes financiers et économiques". Car la révolution, Christine Lagarde, cela fait 3 ans qu'elle la prépare."Et pas une insurrection de bisounours où il suffit d'aller au guichet" a renchéri la ministre de l'Économie. "Depuis 2007, le président m'a confié la mission délicate d'accroitre brutalement l'injustice dans ce pays. De rendre ostensiblement les riches plus riches et d'étendre la misère sociale. Nous y travaillons consciencieusement : bouclier fiscal, RSA, retraites, réforme de l'hôpital et j'en passe. Tout a été mis en place pour pousser le peuple à la révolte" s'est emporté la ministre, "alors que ce monsieur Cantona arrête de nous chier dans les bottes et laisse bosser les pros".

Les ficelles sont grosses, mais ça peut marcher

Point d'orgue de ce long chemin vers "le grand soir", le remaniement ministériel de novembre dernier, avec la mise en place d'un "gouvernement totalement révolutionnaire". En effet, selon Christine Lagarde, le président et son premier ministre ont décidé de construire un "gouvernement d'incitation à la violence" pour accélérer le processus révolutionnaire. "Le but était de réunir un maximum de têtes de cons, de truands voire d'abrutis finis. Un habile mélange de malhonnêteté et d'incompétence". Malgré l'absence de Jean-François Copé, Christine Lagarde juge le casting réussi : "Avec Lefebvre, Juppé et Morano, on peut effectivement parler de dream team. Même si je persiste à penser que Jean Sarkozy premier ministre, ça aurait eu de la gueule".

"Et là je croise Serge Dassault, et hop une petite olive!"

Malgré tout, le pire n'est jamais sûr. "On pensait vraiment tenir le bon bout avec les retraites. Une réforme aussi injuste défendue par Éric Woerth, c'était une occasion en or. L'échec est incompréhensible. C'est à se demander jusqu'où il faut aller". Le gouvernement entend donc jouer son ultime carte. "Franchement, si la suppression de l'ISF défendue par Frédéric Lefebvre n'incite pas les français à ressortir la guillotine, c'est à désespérer de ce pays".