lundi 29 novembre 2010

Le gouvernement va défiscaliser les rétrocommissions

"Il faut une fiscalité plus juste et plus efficace". Nicolas Sarkozy l'a réaffirmé, son gouvernement ne souffrira d'aucun "complexe" à l'heure de la réforme fiscale. "Il n'y aura pas de tabou. Les français doivent comprendre que si on veut sortir de la crise, il faut redonner un peu d'espoir à nos riches, notamment en supprimant l'ISF". Autre mesure phare de ce "grand plan de sauvegarde des élites", la défiscalisation des rétrocommissions. "Une décision nécessaire et urgente", estime François Fillon, "d'abord pour relancer le marché de l'armement français". Mais surtout pour lutter contre "la fuite des cerveaux politiques".

Koh-Lanta au Pakistan : l'équipe des rouges...

Bruno Mégret, Alain Juppé, François Léotard, Michel Noir. La liste est longue de ceux qui sont partis chercher fortune ailleurs, loin du carcan de la vie politique française. "La France n'a plus les moyens de laisser partir ses meilleurs éléments vers l'étranger ou le privé. Elle doit montrer à ses hommes d'état qu'elle les aime". Et Nicolas Sarkozy d'enfoncer le clou : "Il n'y a pas de honte à gagner un peu d'argent parce qu'on a bien travaillé et réussi à exporter le génie français à l'étranger".

...s'est bien fait niquer par les jaunes

Face aux critiques de l'opposition, le premier ministre est monté au créneau pour défendre cette nouvelle niche fiscale, la niche Karachi. "Il est de notre devoir d'agir. Il sera trop tard pour pleurer quand Nadine Morano ou Frédéric Lefebvre auront quitté le pays!". Avant de se lancer dans un exercice de politique-fiction : "Imaginons une France sans rétrocommissions. Un pays sans Balladur, sans Chirac, sans Juppé, sans Pasqua, sans Léotard, sans Sarkozy. Un pays où l'on cotiserait encore 37 années et demi, où TF1 serait une chaîne publique, où la dette de l'état n'aurait pas explosé. Cette France là nous n'en voulons pas!". Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement, François Baroin a tenu à faire ce rappel salutaire : "La gauche ne devrait pas oublier qu'elle a une responsabilité historique dans la fuite du général de Gaulle à Londres en juin 1940, dégoûté par le front populaire. Un exil qui aurait pu avoir des conséquences catastrophiques".

Ce serait dommage qu'il nous fasse une Bérégovoy. Vraiment dommage!

Aussi le gouvernement n'entend pas renoncer à une réforme qu'il considère comme un pas important sur le chemin de "la moralisation de la vie politique et de la lutte contre les conflits d'intérêts". Un mal nécessaire pour rendre aux hommes politiques leur dignité. Et ne plus jamais voir un honnête homme comme Éric Woerth jouer les gigolos chez les vieilles dames de Neuilly.

vendredi 19 novembre 2010

Article 11, casseurs de presse

"Nous mènerons une guerre impitoyable aux casseurs. La violence n'a pas sa place dans le paysage médiatique français". De CQFD à Fakir, en passant par le Tigre ou Z, une certaine presse est dans le collimateur de Nicolas Sarkozy. "Nous ne laisserons pas cette presse de caniveau menacer la démocratie et jeter le discrédit sur toute une profession". Car comme a tenu à le rappeler le président, les médias français sont globalement de bonne qualité : "Prenez la réforme des retraites par exemple. La quasi-totalité des médias français a fait son travail avec conscience et dignité. Ils ont su expliquer aux français la nécessité de la réforme et éviter les sujets populistes comme les cotisations patronales ou les profits". Malheureusement, en marge, survivent des titres qui surfent sur la "colère des gens" et qui tentent de casser notre "pacte républicain".

L'équipe d'Article 11 au grand complet (sauf à gauche c'est un flic infiltré et il ne sait pas écrire)

Principale cible du gouvernement, le bimestriel d'ultra-gauche anarcho-autonome mouvance Aqmi, Article 11. Dernier né des casseurs de papier, ce torchon islamo-poujadiste fait déjà l'unanimité contre lui. Ainsi, Laurent Joffrin, directeur de Libération, de dénoncer "la concurrence déloyale" de ce torche-cul. "Ils ne respectent aucune règle. Un format atypique, pas de une racoleuse, et une ligne éditoriale qui privilégie le fond. Comble du foutage de gueule, ils n'ont même pas de page météo!" Mais peut-on encore parler de journalisme? "A force de clamer son indépendance, d'exclure la publicité, on finit par nier son époque et on s'éloigne de la réalité". Et l'éditorialiste Alain Duhamel de renchérir : "On peut légitimement se poser des questions. Où pêchent-ils leurs informations? On ne les croise pas aux diners du Siècle, ils ne côtoient pas de ministres ni de grands patrons. Bref ils ne sont pas sur le terrain. J'ai bien peur qu'ils soient un peu déconnectés de la réalité et qu'ils vivent dans un monde fantasmé".

Croisé dans un bar du XIème arrondissement, le directeur de la publication d'Article 11, l'hirsute JBB, tente de garder la tête froide face à la fronde : "Bon là si tu veux, c'est le Beaujolais nouveau, alors tes conneries j'en ai rien à foutre".

JBB, prêt à la lutte des médias

Du côté du monde politique, c'est le ministre Frédéric Lefebvre qui résume le mieux l'émoi qu'a suscité la lecture du premier numéro d'Article 11 : "J'ai cru lire des articles de la Pravda corrigés par Ben Laden". Le gouvernement prépare donc un projet de loi visant à réprimer plus sévèrement les dérives éditoriales : "Il s'agit de traiter les articles infamants comme des actes terroristes. Et de mettre en place un arsenal répressif avec des réponses graduées, allant du rachat contraint au bombardement de kiosques". Ils feront moins les malins chez Article 11 quand ils auront été racheté par Serge Dassault.